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Un visiteur
4,0
Publiée le 8 septembre 2024
Peut-on disposer de la vie des autres ? La vie a-t-elle la même valeur pour tous ? Qu'arrive-t-il quand on enlève la vie de quelqu'un ? Peut-on continuer à vivre sa vie comme avant ? Non, non et non. Un film sur le poids de la culpabilité, des remords, avec ce regard interculturel qui place la valeur de la mort ailleurs.
Plutôt que de souligner les quelques invraisemblances qui émaillent le scénario, on se plaira plutôt à saluer la tentative plutôt réussie d'adapter le genre de la tragédie à notre époque. Les personnages, chez qui les considérations morales prennent progressivement le pas sur les enjeux matériels, sont campés par des acteurs impeccables et le récit ne souffre d'aucun temps mort, à part peut-être une ou deux scènes inutiles au tout début.
Un film qui démarre plutôt bien avec un postulat à fort potentiel, mais qui sombre petit à petit dans une espèce de fourre-tout bancal dont on attend désespérément un emballement dramatique qui n'arrive jamais. Corsini associe plusieurs ressorts sans jamais vraiment s'en approprier aucun et certains développements, comme la relation entre Al et Juliette, sont même franchement invraisemblables.
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4,0
Publiée le 29 septembre 2020
Trois Mondes est en fait une sorte de mélange entre thriller, social et drame. Un film sur la culpabilité qui vous saisit du début à la fin. Très bien construit et joué, spoiler: c'est l'histoire d'un délit de fuite qui survient lors de la mort d'un étranger clandestin. Trois hommes dont un jeune cadre sont à bord du véhicule responsable de l'accident et décident de garder le silence sur le tout. Mais une jeune femme en est témoin et parvient à trouver le chauffeur. Elle recherche et trouve également la femme du défunt. Très bien édité je le répète et également mise en valeur par des performances brillantes qui sont au-dessus de la moyenne (Raphaël Personnaz, Clotilde Hesme, Arta Dobrosh). Ce film procure un très bon ressenti au public. Quelques scènes sont poignantes comme celle où la jeune veuve fait du shopping, achète un costume fantaisie pour les funérailles de son mari décédé afin que son corps reste décent même dans sa propre tombe. Une séquence inoubliable. Peut-être que nous pourrions considérer ce long métrage trop ringard de temps en temps comme si la réalisatrice Catherine Corsini voulait que le public pense ceci ou cela de cette façon plutôt que d'une autre. Mais aucun film n'est parfait et cela reste un très bon film...
Très beau film, très maîtrisé, au scénario subtil, avec une direction d'acteurs au cordeau. Comme d'habitude, Clotilde Hesme, Adèle Haenel et Reda Kateb sont parfaits. Mais mention spéciale pour Raphaël Personnaz qui, jusque là, m'avait laissé dubitatif. Il est absolument étonnant de retenue, d'intensité et de présence. Absolument juste, tout le temps. Grand film, bien au-dessus de la production française habituelle.
Drame très efficace !! On ne veut pas en rater une miette ! L'engrenage dans lequel se retrouvent les deux personnages principaux est enivrant et bien ficelé et franchement moi j'ai adoré ! Une belle surprise que j'ai découvert totalement au hasard ! Youpi !
Le thème est bon et entraînant, mais quelques idées scénaristiques prévisibles et regrettables viendront entacher le film, notamment la relation improbable entre les personnages de Raphaël Personnaz et Clotilde Hesme (dont cette dernière nous fera part d'un rôle insupportable et peu crédible). Raphaël Personnaz, quant à lui, livre une belle prestation et viendra jusqu'à porter le film sur ses épaules.
Doit-on détruire la vie de celui qui a détruit la vie d’un autre ? Peut-on simplement se racheter, dégager sa conscience que ce soit pour le responsable d’un drame et/ou pour le témoin? L’argent palie-t-il la souffrance d’une perte ? Et quel est le ‘coût’ de la souffrance ? Est-ce narcissique et prétentieux que de vouloir ‘arranger’ la vie des gens, leur venir en aide ? Questionnements profonds et sensibles du film « Trois mondes » de Catherine Corsini, réalisatrice de « la Nouvelle Eve » et des « Ambitieux » (entre autres)… Trois mondes… Trois vies… Celui des affaires, cru et vénal. Celui des intellos tourmentés, parfois veules et fuyants. Celui des prolos soumis à l’urgence de la survie et au maelström de la pauvreté… Voici un film à connotation philosophique, existentielle … Les acteurs jouent juste et de façon très sensible… Raphael Personnaz, notamment, qui soutient avec talent les tourments et les remords de son personnage ! Un thème pas si simple que cela, surtout bien plus original que ne le sous-entendent certains critiques. Structuré en unité de temps, d’espace comme une tragédie classique, filmé simplement, sans les « effets de manche » si à la mode dans les films à thèse, prenant comme un thriller, voici une ŒUVRE RARE dans sa perfection même…
Sur un sujet que beaucoup de réalisateurs-trices auraient transformé en monument d'ennui, Catherine Corsini prouve qu'elle a le respect des spectateurs en nous offrant un drame certes pas très dansant, mais néanmoins intéressant. Celle-ci sait écrire des personnages complexes, voire carrément ambigus dès lors qu'il s'agit de les placer dans une situation (très) délicate. Celle-ci multiplie les angles, les perspectives sans (presque) jamais juger, préférant laisser à chacun la liberté d'interpréter comme il le souhaite la réaction des uns et des autres. Ce n'est pas le cinéma que je préfère et ne me suis sans doute pas senti aussi concerné que souhaité, d'autant que si l'interprétation est correcte, elle n'est pas transcendante non plus (enfin, pour une fois que Clotilde Hesme est supportable, on ne va pas trop faire la fine bouche!). Un regard intelligent et plutôt subtil, à défaut d'être emballant.
Un sentiment mitigé pour ce film qui navigue entre le polar et la fable sociale. La volonté un peu didactique de montrer des classes sociales qui s’affrontent, amène beaucoup d’incohérence. Le personnage central (très bien joué par Personnaz) est un homme qui vient d’un milieu modeste et va épouser la fille de son patron, propriétaire du garage où il travaillait. Mais il va commettre une faute, en renversant un piéton, suivi d’un délit de fuite. Le blessé se révèlera être un travailleur clandestin Moldave. On va donc naviguer entre les 3 milieux, le groupe de travailleurs clandestins, le milieu modeste de Personnaz ( sa mère est une ex femme de ménage) et le milieu plus bourgeois de sa fiancée et de son beau père. Il y a beaucoup de clichés là dedans, le beau père est bien sûr corrompu et prend beaucoup de black dans ces affaires. Les moldaves, sont bien sûr exploités, maltraités, et Personnaz, issu d’un milieu modeste subit la logique de sa classe d’origine, dominée , et ne peut pas s’en sortir de manière officielle. Tout cela ne transpire pas la finesse, même si dans la dernière partie Corsini aménage certains retournements de situation ,pour essayer de rendre les personnages plus complexes, et pas seulement des clichés ( les Moldaves deviennent « méchants », et Personnaz apprend la compassion et troque son « ambition arriviste ». On ne croit pas toujours à tous ces revirements et on évite pas la caricatures. Par exemple on ne comprend s pas du tout la scène d’adultère "one shot" dans la voiture; complètement ridicule et improbable. Pourtant les acteurs sont tous très bons. La jeune Adele Hanenel est très bien, comme d’habitude, et tous les seconds rôles aussi , ce qui permet de vraiment tirer le film vers le haut.
Un film vraiment passionnant sur un sujet très banal, ( délit de fuite, remords, traité maintes fois au cinéma ). Ce qui est particulièrement intéressant dans ce film, c'est la multiplicité des thèmes abordés, avec une grande justesse, ( surtout la scène du don d'organes, très forte ), et la confrontation des trois mondes évoqués dans le titre. Si je ne mets pas la note maximale, c'est à cause de cette coucherie complètement délirante et déplacée dans un tel contexte, ( j'y avais pensé mais je n'imaginais pas qu'ils oseraient ). Le personnage de Juliette est le moins crédible, mais bon, c'est une bobo, les réactions de ces personnes me sont étrangères, quoi que, why not, ils sont capables de tout.