Un sentiment mitigé pour ce film qui navigue entre le polar et la fable sociale. La volonté un peu didactique de montrer des classes sociales qui s’affrontent, amène beaucoup d’incohérence. Le personnage central (très bien joué par Personnaz) est un homme qui vient d’un milieu modeste et va épouser la fille de son patron, propriétaire du garage où il travaillait. Mais il va commettre une faute, en renversant un piéton, suivi d’un délit de fuite. Le blessé se révèlera être un travailleur clandestin Moldave. On va donc naviguer entre les 3 milieux, le groupe de travailleurs clandestins, le milieu modeste de Personnaz ( sa mère est une ex femme de ménage) et le milieu plus bourgeois de sa fiancée et de son beau père. Il y a beaucoup de clichés là dedans, le beau père est bien sûr corrompu et prend beaucoup de black dans ces affaires. Les moldaves, sont bien sûr exploités, maltraités, et Personnaz, issu d’un milieu modeste subit la logique de sa classe d’origine, dominée , et ne peut pas s’en sortir de manière officielle. Tout cela ne transpire pas la finesse, même si dans la dernière partie Corsini aménage certains retournements de situation ,pour essayer de rendre les personnages plus complexes, et pas seulement des clichés ( les Moldaves deviennent « méchants », et Personnaz apprend la compassion et troque son « ambition arriviste ». On ne croit pas toujours à tous ces revirements et on évite pas la caricatures. Par exemple on ne comprend s pas du tout la scène d’adultère "one shot" dans la voiture; complètement ridicule et improbable. Pourtant les acteurs sont tous très bons. La jeune Adele Hanenel est très bien, comme d’habitude, et tous les seconds rôles aussi , ce qui permet de vraiment tirer le film vers le haut.