Trois Mondes, ce sont aussi 3 âmes qui représentent leur monde social, économique, qui se croisent, se heurtent, se cherchent aussi : le chauffard (coupable), la femme de la victime, le témoin... et qui dit victime, dit dette à payer....et comment la payer? Avec de l'argent, avec un pardon ? Pas facile. Les trois âmes tourmentées (le mot est faible) sont interprétées par trois jeunes que l'on sait formidables (Raphael Personnaz, Clotilde Hesme, Arta Dobroshi), donc pas de surprises de ce côté, là. Catherine Corsini donne du poids à ses seconds rôles, on aime donc aussi la femme du chauffard, son patron (profil, certes, un peu caricatural du magouilleur type)...mais le temps presse ...on pense même à la vengeance, les amis de la victime n'ont pas l'air de doux...On se prend à frémir pour le coupable, cela pose question. Certains parlent de conte moral...peut-être, mais j'ai l'impression que Corsini ne prend pas parti réellement, en tout cas pas un parti moral pour l'un ou l'autre du trio, le spectateur pourrait être dans l'une des trois situations ...Les trois mondes ont été amenés à se rencontrer, sans doute aussi à se séparer...un peu libérés, c'est ce qu'on leur souhaite. Malgré tout ce que je viens de dire, le film n'est pas que dans la réflexion, il est aussi énormément dans l'émotion (à laquelle participe la musique), et ce mélange fait des Trois Mondes un film réussi.