Les Mondes de Ralph est le tout premier classique d’animation Disney que j’ai été voir dans une salle de cinéma. Mais c’est aussi l’un des plus exceptionnel pour être une adaptation cette fois non pas d’une œuvre littéraire en particulier comme beaucoup de Disney tel que La Belle et la Bête tiré du roman du même nom, Aladdin avec Les contes des 1001 nuits, Le Roi Lion avec Hamlet de Shakespeare ou encore Tarzan adaptant justement l’histoire de l’homme-gorille sur grand écran. Je ne pense même pas qu’on parle d’une adaptation en particulier puisque ce film est un concentré de tout un univers vidéo-ludique principalement tiré du charme des jeux vidéo rétro, le genre de jeu vidéo vieux jeu mais qui inspire beaucoup de sympathie auprès des fans du genre.
L’année de sa sortie, quand j’ai vu la première bande-annonce avec le groupe de méchant de jeu vidéo dont Bowser, le général Bison, Robotnik ou encore le fantôme de Pac-Man réuni dans une séance de méchant anonyme de jeu vidéo, j’étais tout excité et c’était ma grosse période jeu vidéo à ce moment là. Voir autant de personnages iconiques du monde du jeu vidéo, que ça soit les héros ou antagonistes de jeu vidéo, c’était juste énorme, mais ça pouvait aussi être un ratage si le mélange et l’histoire était mal dosée. Et comme, une fois encore, je m’intéressais pas de si près que ça au cinéma, j’ai été assez con pour préférer, à ce moment, au terme de 2012 Rebelle de Pixar à Les Mondes de Ralph (et bien que j’apprécie ce Pixar, il est loin des meilleurs et je ne lui aurais pas attribué l’oscar en ce qui me concerne vu la concurrence). Dans le cas du classique d’animation Disney, la promotion autour du film n’était pas aussi forte que leur précédent classique Raiponce, on avait bien eu une grosse promotion lors des JO de Londres avec deux des acteurs du casting original doublant Felix et Calhoun, je n’ai pas le souvenir que la campagne autour du film était très poussive. Mondialement, le film s’en est tout de même vraiment bien tiré, que ça soit avec la critique américaine ou chez nous les baguettes fraîches, mais ce n’est pourtant pas le Disney que l’on retient le plus parmi ceux de cette nouvel âge d’or des studios aux grandes oreilles, surtout face à Raiponce ou La Reine des Neiges, ou même encore Les Nouveaux Héros plus récemment. Et pourtant, non seulement je trouve que le défi de Disney est largement relevé, mais en tant de fan du jeu vidéo j’ai passais une heure et demi de plaisir malgré le peu de reproche qu’on peut lui faire.
Passons tout d’abord, histoire de garder les bonnes habitudes, aux personnages avec notre antihéros sans mauvais jeu de mot, Ralph La Casse, la version humaine de Donkey Kong et personnage principal de son jeu depuis plus de 30 ans, dont le seul rôle en tant que méchant est de détruire l’immeuble à chaque partie et pour ne pas aider,
il n’a même pas la sympathie des personnages de son jeu, il en est même détesté et isolé de tous dans une version jeu vidéo d’une décharge et ne demande qu’à être aimé de tous.
C’est déjà pas mal du tout en soi pour s’attacher à notre bon gros tas de muscle en salopette. Et quand on le met avec Vanellope, ça devient beaucoup plus intéressant que ça ne l’est déjà. Le fait même qu’il soit dans cette situation dés le départ renforce notre empathie envers lui, et voir que Disney a réussi à gérer la différence entre être un personnage et être soi-même en dehors de ses heures de taf sans pour autant faire de Ralph un cliché de méchant qui change du tout au tout ou trop facilement, ça c’est cool. En plus certains de ses dialogues avec Vanellope font vraiment sourire, donc franchement j’aurais du mal à oublier un Donkey Kong bis aussi attachant. Et pour revenir à sa co-équipière, ajoutons à ce grand gaillard une gamine pas plus grande qu’une pomme, chipie et de bon humeur en plus d’être une surexcitée (tout le contraire de Ralph) en la personne de Vanellope Von Schweetz. Personnellement, j’adore son Design, une gamine aux apparences de garçon manqué avec des sucreries dans les cheveux dans un univers de sucrerie à la Mario Kart, fallait y penser. Et ses enfantillages avec Ralph amènent pas mal de bon sourire, mais surtout Disney en profite pour lier étroitement les deux personnages et en faire deux opposés que tout rapproche :
l’un étant rejeté de son propre jeu à cause de son rôle, l’autre rejetée pour être une erreur informatique qui n’a pas sa place dans ce qui est également son propre jeu (à moins que).
De même, on prend très rapidement cette petite en sympathie, et pour ma part sa joie et son exubérance m’ont vraiment mit de bon humeur. Donc, avec deux personnages principaux terriblement solides, est-ce qu’on peut ajouter quelque chose de mieux ?
Et bien, on a justement Félix Fixe Junior, le Mario à la Disney et le vrai héros du jeu de Ralph, mais avec une version neuneu pourtant bien sympathique de ce héros à moustache ici sans moustache sans oublier un côté plombier pour la référence à notre italien japonais (ça veut rien dire et je m’en fous). Ajoutez à ce jeune réparateur adoré de tous la sergente Calhoun
avec un backstory aussi dramatique que drôle et vous aurez là un duo aussi invraisemblable que charmant.
On pourra juste regretter une chose, que Disney ne tente pas exploiter davantage
la situation de rejet dans lequel se retrouvera Félix une fois aux cachocolats parce que, le fait de voir le héros du jeu de Ralph être à son tour en situation semblable aurait pu lui donner plus de matière mais c’est trop rapidement réglé pour que l’on se sente concerné par l’épreuve (si on peut appeler ça ainsi) que traverse Félix.
Mais si lui et Calhoun n’ont pas un traitement semblable à nos deux héros, chacun reste très sympathique dans leur manière d’être et leur petite histoire d’amour est tellement drôle qu’on aura du mal à ne pas sourire pour eux.
Par contre, je trouve très regrettable que le méchant,
en la personne de Sa Sucrerie,
ne soit au final pas plus marquant que nos autres personnages. Alors qu’il y avait matière à le rendre touchant ou même tout simplement drôle :
étant autrefois connu sous le nom de Turbo, un héros d’un autre jeu d’arcade, il s’est vite vu délaissé par les joueurs par un autre jeu de course et en est devenu jaloux au point de boycotter son jeu pour s’incruster dans celui qui lui avait volé sa popularité, en provoquant la fermeture de deux jeu d’arcade à la fois. Jusqu’à ce qu’on apprenne finalement qu’il a survécu et a boycotter un autre jeu afin de retrouver cette même popularité.
En soi ce n’est pas du tout de mauvaises bases, et si je dois le comparer à Yokai du Disney de 2015, il a même un temps d’apparition plus important… mais le film ne prend jamais l’occasion de le rendre plus intéressant, j’irais pas jusqu’à dire qu’il en devient oubliable mais on est très loin du traitement des principaux protagonistes.
Pour le reste, on a les habitants de l’immeuble de Ralph, les gamines de Sugar Rush, une boule de chewing-gum, et enfin : les nombreux caméos de jeux vidéos auxquels Disney se permet de rendre hommage à de nombreuses reprises à des jeux vidéos rétro existant réellement, mais j’y reviendrais d’ici quelques lignes. Donc en clair, si le méchant ne convainc pas, Ralph et Vanellope ont un traitement largement suffisant pour qu’on ait envie de s’attacher à eux et de les voir réussir ce qu’ils entreprennent et Félix ainsi que Calhoun assurent également de nombreux sourire de leur côté.
Au doublage français, on retrouve une nouvelle fois Donald Reginoux (un habitué maintenant chez Disney pour les doublages que ça soit en animation ou en film) qui fait un excellent boulot en Félix, surtout quand il va dans les aigus. Dorothée Pousséo est géniale comme toujours, nerveuse et ultra énergique ce qui va parfaitement avec le caractère de Vanellope, j’aimerais d’ailleurs la voir doubler pour un nouveau Disney un de ces 4. Xavier Fagnon était également très investi, alors que j’avais pas apprécié son doublage pour Sullivan dans Monstres Academy (personne ne remplace Jacques Frantz), ici ça passe beaucoup mieux. Isabelle Desplantes, Benoît Brière et le reste des comédiens de doublage faisaient également très bien leur travail.
A la musique, Henry Jackman qui signait sa deuxième collaboration chez Disney après Winnie l’ourson, reprend une nouvelle fois du service chez les studios de Mickey. J’avais beau ne pas avoir de thème en particulier en tête à la fin du visionnage, sa musique est loin d’être désagréable à entendre, que ça soit pour le ton des jeux vidéos bien rétro chez Ralph, des jeux en haute définition chez Hero’s Duty (sympa l’allusion à Call Of Duty) ou dans l’univers tout mignon et bien rose bonbon de Sugar Rush. On a aussi le droit à un placement de Shut Up and Drive de Rihanna placé au bon moment, à la bonne scène, ça n’est pas aussi cool qu’Immortals de Fall out Boys dans Les Nouveaux Héros mais au moins contrairement à En Route (que de BON souvenir) ça ne cherche pas à promouvoir un album de l’artiste et le choix musical est logique avec le propos de la scène.
Mais j’ai un gros faible pour le travail fait sur l’animation et l’univers vidéoludique développé par Disney avec tout ce que l’histoire autour du gaming peut nous proposer, parce que le jeu vidéo ça date quand même de la fin des 50’s et depuis on en a vue défiler des masses des jeux. Disney a eu l’idée intelligente de donner une animation différente et des textures différentes entre les différentes générations de personnage de jeux vidéo qui se rencontrent : un style rétro et plus carré pour Ralph et les personnages de son jeu, en haute définition pour les jeux moderne avec des formes triangulaires, et des formes plus arrondis pour ceux de Sugar Rush. De plus, Disney se fait plaisir avec les caméos dans la première partie pour ce qui est de leur hommage aux jeux vidéos les plus populaires. Alors première question : vous avez joué au moins une fois à Street Fighter ? Super Mario Bros ? Sonic the Hedgehog ? Pac Man ou encore Solid Snake ? Et bien vous allez être content, chaque jeu à le droit à son petit hommage avec l’apparition de l’un de leurs protagonistes dans des situations bien différentes de ce que à quoi on s’imaginer dans leur propre jeu.
La fameuse scène dans la bande-annonce n’est autre
qu’une parodie (très amusante) des alcooliques anonymes reconvertis ici en réunion des méchants anonyme ou l’on voit Zangief expliquer la morale même du film à Ralph (oui messieurs/dames, le tas de muscle de Street Fighter) et d’autres méchants iconique comme Bowser, Robotnik, le fantôme de Pac-Man président la réunion (avec la grosse voix de Patrick Béthune en plus dans la VF).
Et niveau caméo, Disney se lâche :
entre Chun-Li discutant avec un autre combattant de Street Fighter dans la gare centrale qui n’est autre qu’une immense multiprise reliant tout les jeux-vidéos arcades entre eux, le champignon de Mario, le slip de Zangief et le point d’interrogation de Solid Snake que trouve Ralph dans la réserve du bar du jeu Tapper, Sonic et Pac-Man à l’anniversaire de l’immeuble de Ralph,
on en a pour tout les goûts pendant le premier quart d’heure. Même les placements de produit sont faits avec une totale ironie… mais là par contre, même si ça fait vraiment sourire, ça va parfois un peu trop loin. Je veux dire :
que Sa Sucrerie ait des soldats Oréo comme garde (qui ne servira à rien), je veux bien, mais faire de la poudre chocolatée Nesquik des sables mouvant, aussi marrant que ça soit c’est quand même très con.
Mais de toute manière, on ne pourra pas se plaindre de ne pas voyager : trois mondes en une heure et demi ça paraît peu mais chacun est développé suffisamment et comme il faut. Néanmoins, on peut sentir par moment des textures inachevées que ça soit pour les personnages ou les décors, bien que ça ne gâche pas le plaisir visuel et l’envie de bouffer des sucreries que donnera le dernier univers.
Et enfin, parlons du scénario, qui est peut être ce qui m’a le plus surpris puisque ça a à peu près le même principe que Qui veut la peau de Roger Rabbit : l’histoire présente plusieurs personnages apprécié et connu de la culture-pop mais ils ne sont jamais le point central de l’intrigue. C’est pas un concept que je qualifierais de copier/coller sur le film de Robert Zemeckis, mais il faut qu’il soit bien exploité et qu’il ait son propos : et il l’a très clairement !
Toutefois, avant de parler de ce qui est bon, parlons de ce qui ne va pas : en soit, le film arrive à faire énormément de bonne chose
concernant la relation Vanellope/Ralph
mais il n’évite pas le cliché habituel auquel on a souvent eu le droit. Mais si vous savez,
l’un étant rejeté de son propre jeu à cause de son rôle, l’autre rejetée pour être une erreur informatique qui n’a pas sa place dans ce qui est également son propre jeu (à moins que).
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Bon après, sincèrement c’est pas aussi mal fait que dans d’autres films mais franchement Disney ? En une heure et demi vous aviez moyen de mieux l’amener. En plus de cela, et même si j’apprécie énormément l’humour de ce film, les gags pipi/caca de Vanellope n’étaient pas nécessaire si ce n’est faire rire les gosses de 6 ans (et en plus ça marche, je m’en souviens encore pendant ma séance cinéma), encore que ça passe puisque j’adore la gamine et qu’on reste quand même très loin d’un humour lourdingue d’un Transformers de Michael Bay mais ça n’était pas une nécessité.
Quand bien même, après ces quelques soucis concernant l’humour et les éléments forcés du récit, je retiens énormément de bien du script. La principale force du film vient surtout de la relation entre Ralph et Vanellope et de la leçon que ça apporte.
l’un étant rejeté de son propre jeu à cause de son rôle, l’autre rejetée pour être une erreur informatique qui n’a pas sa place dans ce qui est également son propre jeu (à moins que).
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De plus, les rebondissements et retournement de situation ne sont pas là par hasard comme si ils venaient de nulle part et aident Ralph à apprendre :
l’un étant rejeté de son propre jeu à cause de son rôle, l’autre rejetée pour être une erreur informatique qui n’a pas sa place dans ce qui est également son propre jeu (à moins que).
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Ce qui est vraiment bien au final, c’est que la fin n’est pas un happy end forcé ou Ralph change de rôle après un parcours,
l’un étant rejeté de son propre jeu à cause de son rôle, l’autre rejetée pour être une erreur informatique qui n’a pas sa place dans ce qui est également son propre jeu (à moins que).
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Je pense en avoir suffisamment dit pour expliquer en long et large ce que je pense des Mondes de Ralph : c’est un coup de cœur pour les personnages et l’univers, beaucoup de respect pour l’hommage rendu et un vrai plaisir de revoir ce film malgré un méchant assez faible et quelques passages forcés. Disney est bel et bien en forme désormais et bien parti pour tenter des choses avec son nouvel âge d’or, même si je n’attends pas particulièrement une éventuelle suite à ce film. A découvrir notamment si vous adorez les jeux vidéos (et aussi le cinéma).