J'aime bien les films sur la famille, enfin que les films où justement cette famille se déchire, et où on peut avoir peur, se sentir mal, parce que l'on sait que les situations on va les vivre, ou elles risquent de nous arriver, que les gens sont si médiocres que quelque part on a peur de leur ressembler, et pourtant on le sait, quelque part on est comme eux. Je citerai bien sûr le génial Saraband de Bergman, ou bien Sonate d'Automne du même réalisateur, à nos amours de Pialat, et dans une certaine mesure un conte de Noël de Desplechin et le très récent Melancholia. Après je sais qu'arriver à égaler un de ces films c'est dur, mais je m'attendais au moins à quelque chose du niveau de Crazy Stupid Love, qui a défaut de réussir ses scènes dramatiques arrivait à faire rire, sauf que là contrairement à ce que veut nous faire croire le directeur marketing, ce n'est pas une comédie, mais un drame. De prime abord, oui, je m'en fous moi, si tu m'émeus, je m'en fous de ne pas avoir ris.
Sauf que le film est raté à un niveau assez colossal.
Alors déjà on se tape TOUS les clichés de la famille : la mère qui n'aime pas trop sa fille et on ne sait pas pourquoi, cette fille qui a un fils qui se drogue, atteint du syndrome de la tourette, et son autre fils qui a des troubles du spectre autistique, sa fille qui s'automutile, ses soeurs qui ont un humour digne de Couet (c'est dire le niveau de beauferie du truc), elle est divorcée, son père va bientôt mourir, sa fille ne veut plus parler à son vrai père (celle qui s'automutile, il faut suivre), la nouvelle femme de son ex-mari qui fait tout pour l'emmerder. Bref la totale. En fait je suis de mauvaise foi, il y a un cliché que l'on a pas : celui de l'enfant mort jeune qui hante la famille (au sens figuré), mais à part ça, ils y sont tous.
Non sérieusement qu'est ce qui ne va pas dans la tête du réalisateur (qui est aussi scénariste), il voulait faire quoi ? réussir un best of des pires clichés et les traiter au premier degré comme ça a déjà été fait 160 fois ?
Ah et il faut que je parle d'un truc génial, le mec qui filme ne doit pas savoir se servir d'une caméra, elle doit être réglée sur autofocus (lève les yeux au ciel), parce que lorsque les personnages se déplacent rapidement, et bien il y a un flou, comme moi lorsque je m'amuse avec ma caméra DV, non mais on se fout de la gueule de qui là ? à moins que ça soit un hommage à Festin (relève les yeux au ciel).
Parlons maintenant d'un truc génial, le gamin a une caméra, et filme parfois n'importe quoi, ça sert à rien, mais on nous le montre, je pense que le réalisateur s'est dit : "oh trop subtile pour que le spectateur ait des informations sur les personnages, parce que le spectateur est un peu con, donc il ne comprendra pas, il faut bien qu'un personnage l'explique à la caméra".
Je suis navré, mais non, c'est quoi ce truc ?
Je suis médisant, mais toutes les scènes sont ratées, plombées par quelque chose de différent à chaque fois. Je ne peux pas y croire.
Ah et l'actrice principale : Ellen Barkin c'est pas possible, elle est immonde, son visage empeste la chirurgie esthétique (enfin esthétique, rerelève les yeux au ciel), comment peut-on imposer ça au spectateur ?
Qu'on nous montre des gens normaux, voir laid, parce qu'on fait dans le réalisme ok, mais nous imposer cette actrice, sans talent, avec ses lèvres refaites, ses joues tendues qui empêchent toute émotion de naître sur son visage et qui joue larme à l'oeil tout le temps, comme si elle se faisait fouetter, non mais c'est pas possible.
C'est juste une calamité. Et moins subtile avec la musique, c'est difficilement possible.
En fait tout est nul, les situations je n'y crois pas, à un moment le fils qui ne vit pas avec sa mère et qui va se marier dit à sa mère qu'il veut que ça soit elle qui le conduise à l'autel pour le mariage, moi ça me semble logique, mais non, le fils ne le dit pas à sa belle mère, et donc scène bien chiant, où Elle Barkin va pouvoir jouer la larme à l'oeil le rôle de la femme qui ne s'en sort pas dans la vie.
Franchement c'est aberrant de bêtise et de maladresse.