j’ai failli passer à côté de l’un des meilleurs films que j’ai pu voir au monde. j’en suis encore toute estomaquée.
Je n’arrive pas encore bien à mettre des mots sur ce que je ressens, étant donné que je viens juste de visionner ce long-métrage. Une chose est néanmoins certaine : c’est désormais l’un de mes films préférés.
On suit Billy Hope (joué par le sublime Jake Gyllenhaal), un boxeur professionnel au sommet de sa carrière. Il a tout pour être heureux : une femme magnifique, une petite fille attachante et intelligente, une belle maison, quelques amis, un entraîneur, et il est quatre fois champion des poids mi-lourds. La scène d’ouverture débute d’ailleurs sur un combat gargantuesque. En tant que spectateurs, nous sommes directement plongés au cœur de ce combat incroyablement bien réalisé et surtout très bien filmé. J’ai aimé les jeux de la caméra, ou tantôt nous nous retrouvons à la place de l’adversaire de Billy. C’est nous-mêmes qui prenons les coups. Je trouve que ça a rajouté un certain charme à ce film, en nous obligeant à nous, le public, de prendre directement part au championnat.
Bien que le début soit tout rose et presque trop parfait, l’intrigue prend très vite un tournant radical. En effet, lors d’un bal de collecte de fonds où Billy prononce un discours magnifique qui met en lumière sa relation avec sa femme Maureen (jouée par Rachel McAdams), Billy est défié par un autre boxeur appelé Magic, ou plutôt Miguel Escobar (interprété par Miguel Gomez), qui le met au défi lors d’un combat sur le ring. Billy au tempérament impulsif surréagit lorsque Magic traite sa femme de prostituée. À partir de ce moment-là, la vie de Billy change radicalement puisque sa femme est tuée d’une balle dans l’abdomen. Elle meurt dans ses bras. Cette scène risque de me hanter des mois encore.
Ce terrible malheur marque un point de non-retour dans la vie de Billy Hope, et s’ensuit alors pour lui une longue descente aux enfers. Il perd tout : ses amis, sa maison, son argent, sa licence de boxe (son côté impulsif lui ayant fait une fois de plus défaut), ses repères et surtout, la garde de sa fille Leila (incarnée par Oona Laurence). Tandis que Billy est plongé dans un deuil duquel il n’arrive pas à se sortir, l’ambiance générale du film s’assombrit de plus en plus, au point où l’on fini par se demander jusqu’où ira Billy. Sa douleur est telle qu’il tombe dans la drogue, l’alcool et les médicaments pour tenter d’oublier ce drame qui le hante tant.
On voit alors un autre visage de Billy. Un homme peiné, qui hélas, n’a pas eu de chance dans sa vie. Orphelin, il a grandi sans personne pour le soutenir et le guider. Personne, sauf sa femme Maureen qu’il a rencontré à l’orphelinat à l’âge de douze ans. Toujours est-il que Billy s’est fait tout seul et sans Maureen à ses côtés, il doit réapprendre à prendre des décisions et à se gérer tout seul.
J’ai ressenti énormément de tristesse pour ce personnage pourtant si attachant. Tandis qu’il tente d’apaiser son immense douleur, lors de ces combats, Billy accuse les coups sans jamais rétorquer. Il se blâme lui-même pour la perte de sa femme. J’ai trouvé ça intéressant de voir jusqu’où physiquement il pouvait se laisser atteindre au point que la douleur physique ne finisse par l’emporter sur sa douleur émotionnelle. Toutes ses actions criaient qu’il avait besoin d’aide, mais personne ne lui a véritablement tendu la main, si ce n’est peut-être son nouvel entraîneur Tick Willis (joué par Forest Whitaker). Un lien très puissant fini par unir ces deux hommes et Billy reprend peu à peu confiance en lui et en ses capacités de boxeur.
Ce film a pour sujet principal le deuil, le sport ainsi que la reconstruction. Ces trois sujets sont intimement liés puisque c’est par la boxe qu’il commence son douloureux deuil et à accepter d’aller de l’avant. La boxe peut même être une métaphore dans ce film ; la vie nous met des coups bas, mais c’est à nous de répondre, de nous protéger au mieux et de donner d’autres coups s’il le faut. Mais il ne se porte pas que sur ça. Sa relation avec sa fille est extrêmement bien exploitée. On voit d’ailleurs toute la colère de Leila qui est forcée d’être séparée de son père par les juges. Une scène m’a particulièrement touché, c’est celle où elle dit à son père qui vient lui rendre visite, qu’il aurait dû mourir à la place de sa mère. J’ai versé plusieurs larmes à ce moment-là, car on ressent toute la souffrance qu’elle même peut ressentir.
Je tiens à saluer une fois de plus Jake Gyllenhaal et se performance phénoménale en tant que boxeur. Je n’ose même pas imaginer toutes les heures d’entraînement qu’il a dû réaliser, ni toutes les heures de chorégraphies. Les combats étaient tellement bien réalisés que j’avais mal pour lui. De tous les films que j’ai pu voir jusque-là de lui, je peux le dire haut et fort, c’est son meilleur film et surtout, son meilleur rôle. Il est tout simplement époustouflant dans ce drame où il est impulsif, s’emporte vite, mais possède une volonté incroyable de s’en sortir et de se reconstruire. C’est le genre de film dans lequel il excelle.
Il m’a émue dans absolument toutes les scènes, mais encore plus dans celles où il est en proie à la solitude. C’est précisément dans ces moments-là que l’on peut ressentir toute sa peine et son envie de se laisser mourir. Je repense à la scène du cimetière avec sa fille, elle était d’une grande beauté et tellement émouvante. C’est simple, je n’ai fait que pleurer.
Les scènes de combats ne risquent pas de s’effacer de mon esprit de sitôt tellement leurs réalisations étaient irréprochables.
J’ai tellement aimé ce film que si je pouvais lui mettre dix étoiles, je le ferais sans la moindre hésitation !
Ma critique est complètement déconstruire et je l’assume totalement, mais je suis encore sous le choc par ce que je viens de voir, que je suis dans l’incapacité totale de construire quoi que ce soit.
Ce film d’Antoine Fuqua est immense. C’est un message d’espoir et de reconstruction pour tous ceux qui traversent un drame.
Ps: Je ne pense déjà qu’à le revoir.