Un des plus grands films de guerre du cinéma ou peut-être même LE plus grand, Il faut sauver le soldat Ryan est certainement l’une des œuvres les plus fortes et émouvantes qu’est réalisé le maître Steven Spielberg. Film référence dans le genre et jamais égalé en terme de mise en scène et de réalisme, Il faut sauver le soldat Ryan est un chef-d’œuvre immortel. Vue à travers le regard d’une escouade de soldats américains, l’histoire débute le jour du Débarquement au cours de la Seconde Guerre mondiale, le long des plages de Normandie. Le capitaine John Miller et sa compagnie ont pour mission de retrouver le soldat James Ryan, dont les trois frères sont morts au combat, et s’exposent ainsi à de nombreux risques. Confrontés à cette périlleuse mission derrière les lignes ennemis, les hommes discutent les ordres. Pourquoi huit hommes risqueraient-ils leur vie pour un seul homme ? Rattrapés par la brutalité de la guerre, chacun cherche sa propre réponse ainsi que la force de vaincre un futur incertain avec honneur, décence et courage. Sorti en 1998, Il faut sauver le soldat Ryan fut le plus gros succès de l’année aux Etats-Unis avec plus de 216 millions de dollars récoltés sur le territoire. Le film fut également couronné de cinq Oscars dont celui du Meilleur réalisateur pour Steven Spielberg, son deuxième, ainsi que des Golden Globes du Meilleur film dramatique et du Meilleur réalisateur. Enfin, en France, plus de quatre millions de spectateurs se sont rendus dans les salles obscures pour découvrir cette œuvre, aujourd’hui inoubliable. Si dans la filmographie de Steven Spielberg il fallait établir un Top 3 de ses meilleurs films, qui serait par ailleurs une tâche très difficile car sa filmographie possède bon nombre de chefs-d’œuvre, Il faut sauver le soldat Ryan en ferait certainement partie. Avec ce film sur la Seconde Guerre mondiale, le réalisateur américain Steven Spielberg a marqué les esprits des cinéphiles, des critiques et même des personnes non-cinéphiles. On peut déjà remarquer que la guerre est un thème récurrent dans la filmographie du réalisateur et plus particulièrement la Seconde Guerre mondiale qui revient dans plusieurs de ses films comme dans 1941, L’Empire du Soleil, dans la saga Indiana Jones et bien évidemment dans ce qui est de loin son œuvre la plus personnelle, La Liste de Schindler, qui évoque le génocide des Juifs perpétré par les nazis durant ce second conflit mondial. Mais cette fois, avec Il faut sauver le soldat Ryan, Spielberg se concentre sur les soldats américains venus combattre les nazis en France, libérer l'Europe et mettre fin au Troisième Reich, et leur rend avec ce film un vibrant hommage. Et quand Steven Spielberg s’attaque au film de guerre, il livre sa face la plus sombre et violente, qui était déjà présente dans La Liste de Schindler. Avec une caméra tremblante qui filme au ras des combats, qui n’hésite pas a montrer des corps démembrés et des hommes encore en vie agonisants dans une détresse inimaginable, Steven Spielberg est passé aux choses sérieuses, oubliez l’homme derrière E.T. l’Extraterrestre ou les Indiana Jones, celui qui se trouve derrière la caméra est celui de La Liste de Schindler qui livre un film pour adulte, un film d’une violence inouïe et parfois insoutenable. Quand on pense a son film, impossible de ne pas penser en premier lieu à l’impressionnante scène d’ouverture qu’est la séquence sur Omaha Beach, le 6 juin 1944 lors du Débarquement en Normandie. Avec cette caméra pesante qui entraîne le spectateur avec tous ces soldats américains, britanniques, canadiens et même français, pour un grand nombre morts pour la liberté et leur pays, Spielberg nous montre la guerre dans toute son horreur. Cette longue séquence coups de poing de près de trente minutes possède un réalisme parfois insoutenable. Les balles sifflent au dessus de nos têtes, les mitrailleuses ne se taisent jamais, les explosions sont assourdissantes, les morts jonchent la plage, les hommes n’ont même pas le temps de sortir des péniches de débarquement qu’ils sont abattus d’une balle dans la tête, les agonisants encore en vie sont nombreux, les cris des hommes implorant de l’aide sont terrifiants, le sang coule dans la mer qui devient rouge,… bref toute la violence de la guerre et du Débarquement du 6 juin 1944 est retranscrite avec réalisme par Spielberg qui offre au cinéma sa plus puissante scène à traiter du Débarquement, une scène qui, seize ans plus tard, garde encore toute sa puissance, son intensité et sa violence. Déjà passée les trente première minutes, le spectateur sait qu’il a affaire à un chef-d’œuvre. L’histoire du film est très simple, nous suivons un petit groupe de soldats dans les campagnes et villes normandes pour retrouver un soldat du nom de Ryan et le ramener chez lui. Mais Spielberg pousse encore plus loin son film en mettant en avant l’interrogation des soldats menés par Miller : faut-il risquer la vie de huit hommes pour en sauver un. Le film est très intéressant à ce niveau puisqu’il évoque cette notion de sacrifice pour ensuite sauver d’autres vies humaines, une idée mise en avant et portée par le personnage de Tom Hanks. Le film ne sacrifie également pas tout à l’action car les personnages sont bien traités, leur psychologie est bien mise en avant, ils ont chacun droit à des moments pour s’exprimer ainsi qu’a des scène de bravoure intense. Après une scène d’ouverture choc sur le Débarquement et d’une sorte d’« épopée militaire » pleine de péripéties, le film s’achève sur plus de quarante minutes d’affrontements avec nos héros et d’autres soldats américains contre une horde de soldats allemands, armés jusqu’aux dents, dans une ville qui a été ravagée par les bombardements. Et là encore Steven Spielberg nous montre des scènes d’action pleines de fureur, d’explosions, de mitraillages et de combats brutaux, parfois sadiques, sanglants et terrifiants. Jamais la Seconde Guerre mondiale n’avait été montrée de cette manière au cinéma, dans toute son horreur, ce sont les mots justes. Et si le film est encore plus émouvant, c’est aussi grâce à sa formidable bande-originale composée par le grand compositeur John Williams, qui donne encore plus d’émotion et d’ampleur au film. Et enfin il faut dire que le film ne serait pas ce qu’il est vraiment sans ses acteurs, tous magnifiques dans leur rôle. Tom Hanks en tête, à l’époque dans sa première collaboration avec Spielberg, et son rôle du capitaine Miller lui a valu une nomination pour l’Oscar du Meilleur acteur en 1999 car il est juste inoubliable et bouleversant dans ce film. Ensuite nous avons des acteurs peu connu du grand public, qui sont plus habitués à des seconds rôles comme Tom Sizemore parfait dans son rôle, mais le film révèle de jeunes talents, aujourd’hui très connu, comme Edward Burns superbe dans son rôle de Richard Reiben, Barry Pepper, excellent dans le personnage de Jackson, le sniper de la bande, Vin Diesel avec le personnage d’Adrian Caparzo qui aurait été écrit spécialement pour lui par Steven Spielberg et l’acteur s’apprête, dans deux ans, à jouer dans le film Fast and Furious qui le révèlera totalement au grand public. Après il y a Matt Damon qui interprète le fameux soldat James Ryan et qui n’est qu’a ces débuts en 1998 et n’est pas encore devenu Jason Bourne, le rôle qui l’a propulsé au rang de star du film d’action, Giovanni Ribisi, dans le film Irwin Wade, l’acteur a depuis été vu dans Avatar de James Cameron, Ted de Seth MacFarlane, Public Ennemies de Michael Mann ou encore dans Gangster Squad de Ruben Fleischer. Et ce qui est aussi intéressant c’est que le film révèle aussi deux autres acteurs aujourd’hui très célèbres, surtout dans le monde de la série TV. D’abord il y a Nathan Fillion qui deviendra plus tard le héros de la série Castle et enfin le grand acteur qu’est devenu Bryan Cranston grâce à son rôle du personnage de Walter White dans la série culte Breaking Bad crée par Vince Gilligan. Le film de Spielberg possède un casting juste impressionnant de nos jours puisque quasiment tous les acteurs sont devenus des stars. A l’époque en 1998 il était moins prestigieux car les acteurs étaient moins connus. On peut voir qu’il y a le même schéma avec le film Les Sept Mercenaires de John Sturges où la star était Yul Brynner, ici c’est Tom Hanks, et les autres acteurs comme Steve McQueen, Charles Bronson ou James Coburn, devenu des stars par la suite, n’étaient qu’à leurs débuts comme Matt Damon, Vin Diesel, Barry Pepper ou Edward Burns dans Il faut sauver le soldat Ryan. Pour conclure avec ce puissant film de guerre, et bien que dire de plus à part que c’est un chef-d’œuvre inoubliable du Septième Art, un monument du film de guerre à ranger aux côtés du Jour le plus Long, autre grande fresque à traiter du Débarquement de juin 1944 mais par contre dans l’intégralité du film alors que celui de Spielberg y consacre une trentaine de minutes coups de poing et choc. Il faut sauver le soldat Ryan est sans doute l’un des plus grands chefs-d’œuvre de Steven Spielberg car étant une œuvre encore une fois personnelle et qui rend hommage aux soldats alliés venus combattre les nazis en France afin de libérer notre pays mais aussi l’Europe toute entière du joug de l’Allemagne nazie durant cette très violente Seconde Guerre mondiale. Il ne faut donc pas oublier ces soldats qui se sont battus pour la liberté et qui ont vécus l'horreur, et ça le film nous le rappelle.