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Un visiteur
4,0
Publiée le 12 avril 2012
Le premier long métrage de Sean Durkin, Martha Marcy May Marlene, promet un avenir de cinéaste indépendant sulfureux. Le choix du sujet, l’écriture du scénario (par Sean Durkin lui même), le choix de l’actrice principale (belle performance de E.Olsen) et la mise en scène sont tous réussis.
Martha Marcy May Marlene raconte l’histoire d’une jeune fille qui ne trouve plus sa place dans la société et décide de tenter l’expérience de la l’auto-suffisance avec une bande de vieux hippies menés par le séduisant Patrick (John Hawkes). Peu à peu cette expérience sympathique qui semble réclamer la liberté enferme l’héroïne dans une routine infernale. Un Patrick qui par son emprise intègre un à un ses adeptes dans sa “famille” à la Manson. Martha décide de quitter l’aventure. Elle fuit chez sa sœur, bourgeoise attentionnée. Mais pour Martha il est difficile de revenir à la routine.
Dans sa “famille” toute intimité a été brisée sous prétexte de liberté. Martha a partagé ses vêtements, sa nourriture, son corps, sa vie avec tous les autres membres. Le gourou fait en sorte d’éliminer tous sentiments de propriété jusqu’à perdre sa propre identité. Martha doit être dans, et uniquement pour, le collectif. Le fonctionnement d’une secte semble être très bien montré dans ce film. Avec un charme et une douceur apparente le monstre parvient à entraîner un peuple dans ses délires. Plus les délires sont fous, horribles, plus les adeptes deviennent fragiles et donc accros. C’est une drogue car quitter la secte signifie quitter un rêve que l’on s’était construit. C’est admettre une erreur, c’est quitter la nouvelle essence qu’on s’était créée.
Sean Durkin grâce à l’organisation de son scénario ne lasse jamais les spectateurs et parvient à capter son attention autant dans les flash back que dans le temps de réhabilitation de Martha chez sa soeur. Les flash back ici ne servent pas simplement à montrer ce qui s’est passé mais expliquent que Martha est possédée. Qu’à chaque fois qu’elle pense aux deux années dans la secte elle les revit. Martha qui était devenue Marcy dans la secte n’arrive plus à redevenir simplement Martha. Il apparaît évident que jamais cette fille n’a été ordinaire, qu’elle a toujours cherché à exister en dehors du système. Le retour à la réalité n’en est que plus dur car avec se famille elle partageait certains idéaux que désormais elle ne peut plus retrouver.
L’image souvent floue et brumeuse de Sean Durkin nous permet de nous enfermer dans le monde de son personnage et de ressentir la violence de son expérience. La caméra est toujours bien maîtrisée mais souvent une sensation de gouffre vient s’emparer du spectateur. Martha s’écroulera à plusieurs reprises pour laisser sortir tout ce que son corps tente de recéler. La liberté n’a pu s’exprimer par la nudité, même au contraire, la nudité a tué avec son intimité sa liberté. Le message de Sean Durkin semble dire que la liberté est dans l’esprit. Chez Martha les rôles se sont inversés : elle a libéré le corps en enfermant l’esprit. La folie la guette parce qu’elle ne peut retrouver l’unité entre ces deux entités. Le réalisateur, humble, laissera au spectateur choisir deux voix, sans beaucoup d’espoir… Martha n’a plus de famille, plus d’intimité, plus de rêves, elle a perdu sa liberté croyant l’atteindre.
Un film psychologique très fort mais qui oublie de traiter en profondeur certains problèmes. A voir davantage comme un documentaire qui nous fait suivre la vie d'une jeune femme venant de s'échaper d'une secte. L'actrice principale crève littéralement l'écran. Simple, sublime et transmet beaucoup d'émotions. Difficile d'imaginer qu'il s'agit dans la réalité de la petite soeur des 2 jumelles Ahsley et Mary-Kate Olsen...
Film à l'ambiance particulière, submergé d'une image délavée et ultra belle, il a aussi la qualité de révéler au public à la fois inquiet et fasciné, Elizabeth Olsen, une révélation. On pense à Virgin Suicides de Sofia Coppola ou à Funny Games de Hanecke. Une grande réussite!
Malgrès le fait que je n'ai pas tout saisi à l'histoire... la fin en particulier... eh bien je n'ai pas detesté le fim. Certains le trouveront mou, d'autres ininteressant très probablement mais sans m'en rendre compte je ne me suis pas ennuyé et ai regardé le fim jusqu'au bout. Eisabeth Olsen est brillante !
Un traitement très étrange pour ce film, tout en longueur et en subtilité, avec de très beaux plans et une photographie soignée. On admire le jeu d'Elizabeth Olsen, véritable grande actrice en devenir. Même si le récit s'allonge beaucoup trop en deuxième partie on prend du plaisir à regarder ce film qui prend son temps pour dénoncer les dangers de cette "secte" dont Martha fait partie..
Film au titre un brin compliqué, cette pépite du Festival de Sundance fut acclamée l'an dernier par les festivaliers américains. Porté par un sujet lourd, ce film de Sean Durkin est assez dérangeant et nous place dans une ambiance inconfortable. La force de ce cinéma assez épuré est qu'il engage une réflexion sur les valeurs et l'éthique de notre société. Le cinéaste le fait tout simplement en polarisant son attention sur un personnage principal magnifique, cette jeune femme aux multiples prénoms (l'origine de ce long titre) qui bousculera l'ordre établi d'un jeune couple bourgeois. La jeune femme interprétée avec grâce par Elizabeth Olsen s'est échappée d'une secte des Catskills pour rejoindre sa sœur après deux ans d'absence. Ainsi la joie des retrouvailles laisse bien vite place à l'appréhension d'un nouveau mode de vie qui se trouvera toujours rattrapé par l'expérience de cette secte. Par un savant montage fait de flashbacks, Durkin met en parallèle ces deux façons de vivre. Il le fait si bien que nous sommes par moments perdus entre le présent et le passé. L'effet malsain de ce montage est assez vif de même que l'interprétation troublante de son actrice principale. Elizabeth Olsen possède un charme et une présence à l'écran indéniables de même qu'elle est perturbante et parfois antipathique. La complexité de son rôle et les interactions entre les trois principaux personnages laissent place à des scènes de dialogue assez fortes qui bousculent notre vision du bien et du mal. Évidemment Sean Durkin ne tente jamais de comprendre ou d'adhérer aux pratiques de la secte. D'une manière très simple il nous laissera prendre conscience de l'anormalité d'un comportement dicté par un gourou profiteur et psychopathe. Ce film n'est pas celui d'une renaissance qui conduira à une happy end classique et une réconciliation familiale, le film de Durkin est toujours dans une ambivalence étrange et réflexive. Ce film est fort par son propos mais aussi par sa forme, c'est tout ce que l'on demande pour voir un bon film.
Martha s'enfuit d'une secte et se réfugie chez sa sœur. Perdue et traumatisée, elle tente de reprendre une existence normale. Mais le passé la rattrape sans cesse. Dans ce mélange entre passé et présent qui vire à la paranoïa chez Martha, le spectateur est parfois un peu perdu. Mais il peut toujours se raccrocher à la prestation magnétique et pleine de promesse d'Elizabeth Olsen. On craint qu'elle y retourne, on craint qu'ils ne la retrouvent. Un certain suspens se met en place dans la seconde partie. C'est un beau film. Le personnage principal est bien fouillé, sa détresse nous secoue et nous émeut.
Un film envoûtant, qui nous fait entrer dans le tourbillon et l'angoisse de la secte. On sort avec une sensation de malaise tout à fait justifiée par le sujet traité et sûrement voulue par l'auteur. De plus, le film est mené par des acteurs fantastiques avec une mention toute spéciale pour Elisabeth Olsen qui nous entraîne avec brio dans cette enfermement à la limite de la folie.
Le talent du cinéaste Sean Durkin est grand. Pour plusieurs raison. La première, c'est que lors du visionnage de cette lente claque sourde on pense à Délivrance et à Duel, et c'est peut-être le plus gros compliment qu'on pouvait faire à Martha Marcy May Marlene. La seconde, c'est que ce film, tout en réussissant à nous faire ressentir de fortes émotions comme ces deux incontournables du cinéma que je viens de citer, innove et surprend avec un thème traité de façon particulière. En effet, l'histoire du gourou et de Martha nous cloître dans un mystère effrayant qui nous poursuit tout au long du film, et on se ronge de questions devant ces scènes aux dialogues économes et au ressenti puissant. La troisième raison c'est d'avoir réussi à mettre en œuvre un film révélateur qui peut atteindre et répandre sa lumière sur un bien plus grand nombre de personnes que Il était une fois en Anatolie, pour citer un long métrage un peu trop lourd à encaisser pour le spectateur moyen. Enfin la quatrième était bien évidemment de choisir Elisabeth Olsen dans le rôle de la victime. L'actrice incarne son personnage avec tant de force qu'on est littéralement bouleversé par son sort, en plus d'être très intrigué. Car le film montre et ne dit pas, ou peu. Les images peuvent être, à l'instar d'un 2001 L'odyssée de l'espace (pour ne citer qu'une référence ultra évidente), interprétée de plusieurs façon. Rien n'est expliqué, comme dans beaucoup de films grands public, avec des mots où de façon claire. Moins on en voit, et plus on souffre de ce cauchemar exténuant que nous fait vivre ce destin torturé. Un peu à la façon de Shining (tient, encore une référence culte...). Le dernier plan est un parfait exemple, mais certaines répliques aussi suscitent l'auto-suggestion (lorsque le gourou dit à Martha « je croyais qu'on avait conservé le lien »). Martha Marcy May Marlene est donc une grande expérience traumatisant et qui laisse des séquelles, révélatrices et mortelles.
[...] Ils te disent que la vie n'est pas un jeu et qu'à trop presser sur la détente l'implosion devient inéluctable. Ils te parlent doucement d'amour, de castes, de réalités, de chemins à suivre, de biens, de respect, de conventions, ils te parlent mais tu ne les écoutes pas. Pas toi. Ce n'est pas toi sur ce lit et dans ce corps, ce n'est pas plus ta soumission que ce ne sera ta perte et personne ne le sait. Ils te jugent et te frappent sans te connaitre. Et ne sauront jamais ton souhait le plus profond. Vieille folle. Être libre ; allons... leur liberté, c'est l'appartenance [...]
Martha Marcy May Marlene sort d'une secte, retrouve sa soeur, et sombre petit à petit dans un état paranoïde, c'est un pitch qui avait un potentiel infini, mais qui est malheureusement diminué par un rythme trop lent, des séquences prévisibles, et lorsqu'enfin il se passe quelque chose... Fin du film. Mis à part ce défaut, Sean Durkin nous séduit par la composition de ses plans qui va par moments assez loin, et c'est de toute beauté, ceci à l'image d' Elizabeth Olsen qui nous livre sa meilleure prestation ever. Mention Pas Mal.
Premier grand rôle pour Elizabeth Olsen (la sœur des célèbres jumelles Mary-Kate & Ashley) que l’on retrouve ici dans un premier rôle étouffant et criant de vérité. Martha Marcy May Marlene (2011) narre l’histoire d’une jeune femme qui réapparaît auprès de sa sœur après plus de deux ans d’absence (sans avoir donné de ses nouvelles). Pendant ce lapse de temps, elle vivait recluse dans une ferme au sein d’une secte. Parvenue a s’échapper, elle tente de mener une existence à peu près normale chez sa sœur en espérant oublier ce qu’elle a enduré et plus particulièrement son gourou (l’excellent John Hawkes). Mais cette nouvelle vie va lui apparaître bien difficile à cerner, entre ce qui lui était interdit auparavant et ce qui ne l’est plus. Sean Durkin nous séduit avec son drame psychologie reflétant avec une rare justesse (pour un premier film) ce qu’endure cette jeune femme brillamment interprétée par Elizabeth Olsen, une actrice à fort potentiel à suivre de près !
Sean Durkin livre ici un sujet très peu exploité (du moins positivement) au cinéma, l'embrigadement sectaire. Le pitch de départ est simple, une jeune fille échappant à une secte, trouve refuge chez sa grande soeur, elle décide alors de lui mentir sur ses deux années d'absence. Mêlant flashbacks et scènes de la "vie ordinaire", le réalisateur nous plonge dans l'horreur d'une vie ou le temps ne semble plus avoir d'effet, ou les filles persécutées n'ont plus d'emprise sur leur existence. La subtilité résidant probablement non pas dans les scènes sectaires très réussi au passage, mais surement dans les instants de l'après secte, une fois le danger écarté. Martha se retrouve alors en décalage total dans son nouveau monde. Totalement détruit puis reconstruit selon les volontés de son Gourou (Patrick), Martha est totalement perdue en dehors de son univers sectaire. Le cauchemar est donc loin d'être fini pour elle, chaque scène de la vie quotidienne lui évoquant de douloureux souvenirs. Quitter la secte était en soit une étape mais en aucun cas la fin d'un douloureux calvaire, car si son gourou est désormais loin, son emprise est toujours présente et la paranoïa de Martha n'en est que plus grande. A voir :)
J'ai aimé ce film pour la sobriété et la simplicité de la manière dont le sujet est traité. Entendons nous, une jeune femme qui s'échappe de sa communauté pour se réfugier chez sa sœur. Son corps est sauvé mais son psychisme est resté là bas. Elle s'en rendra compte, avant de sombrer complètement dans la confusion mentale , lorsque les moments les plus basiques du quotidien la rappelle et la ramène dans son ex vie de recluse. Un film intéressant des lors qu'il nous invite durant, à cogiter sur les causes de son dysfonctionnement et les déterminismes de son choix a y entrer et à en sortir. La petite sœur des jumelles à tout d'une grande.
Un film dont les images résonnent encore en nous après, longtemps après la projection. De l'histoire de cette jeune femme fragilisée par sa rencontre avec une secte et son gourou, son combat pour leur échapper, on garde une mise en scène minimaliste et inventive comme on en voit rarement. La gestion des flashbacks est excellente et devrait être étudiée dans les universités. La tension est extrême, sans artifices, le dernier plan est glaçant et nous projette en pleine figure les paroles du gourou : "la peur est le sentiment le plus fort"...Il nous a enrôlé malgré nous, tout comme le film. Incroyable premier film. Ouvrez vos sens et laissez vous guider par ces images...