Alors là, je dois avouer que j’ai pris une sacrée baffe, mais dans le bon sens du terme. J’avais préalablement aperçu un peu le concept, et je dois avouer que ça ne m’avait pas du tout attiré. Et puis un jour, je me suis lancé, et je ne le regrette pas du tout, je vous explique pourquoi. Tout d’abord, ce film commence comme un blockbuster à la Marvel, avec un générique de début assez long (près de 3 minutes), accompagné par une musique particulièrement porteuse, et dont la mouture m’a rappelé curieusement les premières minutes de "Spiderman". Ensuite les premières séquences peuvent être déroutantes tant on semble partir dans tous les sens avec des scènes relativement courtes, mais il faut tenir bon durant le peu de temps que ça dure, il s’agit juste de la présentation des personnages, un peu de la même façon que les pièces du puzzle qui se mettent peu à peu en place alors qu’on ne savait quoi en faire auparavant. Ce film est bien plus qu’un film d’animation en fait. C’est surtout un film policier, un thriller à l’intrigue alambiquée mais pas trop, sur fonds de possible futur scandale politico-éthique concernant la santé publique et l’avenir de la race humaine, et plus précisément sur la recherche génétique. Le concept de ce film colle bien au sujet : l’image blanche sur fond noir ou inversement renforce le côté noir de l’enquête, et les côtés sombres des personnages. En effet, "Renaissance" peut être apparenté à un film noir des années 1950 car il présente tous les codes du genre : un flic perdu, une femme fatale, un haut fonctionnaire corrompu, un père spirituel, et même un enfant à l’innocence brisée, et j’en passe. Ensuite, ce concept de l’imagerie en noir et blanc, peut être mis en parallèle avec la trame du film, comme avec les personnages. Basculer vers l’ombre ? Ou la lumière ? Telle est la question. Après tout, les infos sont le plus souvent révélées au grand jour après une période d’incubation à l’ombre… Sur un concept original de Marc Miance, un graphisme original de Christian Volckman, et une histoire originale servie par le duo Alexandre de la Patellière et Matthieu Delaporte, Attitude Studios (malheureusement disparus en 2009) nous servent des graphismes incroyables, le moindre détail est pris en compte, ces studios utilisant alors essentiellement une technique d’animation par captation de mouvements, ce qui explique sans doute cette diabolique précision dans les gestes, y compris lors des pas. Cependant, j’ai parfois trouvé que les visages manquaient parfois d’expressions, ou alors inadaptées, et c’est là mon premier bémol. Cela dit, le staff technique a apparemment pris plaisir à nous rappeler combien nous sommes petits dans le monde que nous avons construits de nos propres mains, et ce avec des plans présentant un Paris labyrinthique connu pour son nombre incroyable de rues et de ruelles, ainsi qu’avec des plans en reflet. La musique (signée Nicholas Dodd) porte incroyablement le film, effaçant ainsi les possibles moments de flottement si la composition musicale n’avait pas été à la hauteur. Mon deuxième bémol sera pour la toute dernière scène du film, je me demande ce qu’elle fait là : j’ai eu beau la regarder à deux reprises… j’en viens à me demander si il fallait finir la pellicule prévue initialement. Sinon voilà, moi je dis qu’il fallait oser, oser de mélanger un film genre années 1950 à de la science-fiction, oser le concept noir et blanc, révolutionner le film d’animation. Beaucoup d’audace pour ce film, et qui n’aura pas souri tant il a été boudé par le grand public. Et pour cela, je dis bravo messieurs, et merci de m’avoir offert ce beau moment de cinéma à travers ce film, j’ai été littéralement subjugué. Euuuuh au fait, d’accord c’est un film d’animation (français en plus !! Cocoricooooo), mais je dois préciser qu’il s’adresse davantage aux adultes… je veux dire que les enfants, non seulement ça ne leur plaira pas, mais en plus ils ne comprendront rien. C’est noté ? Allez hop, cette fois, je mets un point final à ma critique. Bye bye et à bientôt sur Allociné.