L'histoire virtuelle du but ultime de l'Oréal : rendre les femmes éternelles. Avec quelques péripéties, puisque c'est sensé être un polar. Aussi avec des affiches sans slogans de la Fnac et une évocation des Galeries Lafayettes. Sans parler du métro, qui sera aussi sale et moche dans 50 ans qu'il l'est aujourd'hui. Et les policiers oublieront leur Ford et autres Renault pour rouler enfin en Citroën.
Vous l'aurez compris, quand on ne se souvient que de ce genre de détails, c'est que le film n'est pas très bon. Et le fait de mettre de la pub débile n'arrange rien. On a échappé à la Samaritaine de peu.
Pour l'image et l'animation, le plus simple à dire est que quand deux héros s'embrassent et que l'on ne ressent aucune émotion, c'est que c'est raté. L'ensemble noir et blanc peut éventuellement être intéressant, mais le problème, c'est que les visages deviennent trop graphiques et très moches. Ce n'est pourtant pas les filtres
graphiques "cartoon" qui manquent, mais le réalisateur a préféré le traitement réaliste, et ça ne passe pas du tout. Même si à la deuxième partie, la finesse et le dosage des ombres est un peu plus beau. C'est le cas également des reflets, sympathiquement traités, sauf que c'est tellement subtil que le DVD va être difficile à
apprécier.
Les mouvements sont en motion control, mais c'est toujours aussi peu vraisemblable, limite jeux vidéos 3D dans certaines scènes.
Il y a pas mal d'idées dans les mouvements de caméra ou les enchaînements, mais l'ensemble est beaucoup trop statique et téléphoné.
Pour une fois, le scénario n'est pas du ressort du réalisateur, mais ça ne change rien, c'est déjà vu mille fois, incohérent, facile, et pas très drôle.
Le questionnement philosophique est escamoté avec des vérités de bar de commerce en 5 minutes, alors qu'on pouvait espérer mieux du sujet principal du film.
Bref, les questionnements de Sean Young dans "Blade Runner" passent carrément pour du Socrate. Bizarre cette manière de ne rien apprendre de l'histoire du cinéma.
Le design de Paris est sympa, pas forcément très logique mais le look peut plaire. Le problème, c'est que le parti noir et blanc abrupt ne fonctionne pas du tout, et qu'on loupe l'impression de profondeur et tous les détails.
On est très très loin de "Metropolis" ou "Steamboy". On en arrive presque à se poser la question du choix de l'image de synthèse, tellement le dessin à la main aurait donné plus de "sensations".
On ne peut pas dire que c'est loupé entièrement, puisque l'homogénéité de l'ensemble tient le coup sur la durée, mais il n'y a aucun point fort. Et c'est dommage parce que les tentatives franco-françaises dans le domaine sont rares ("Les triplettes de Belleville" étant franco-canadien). Et les producteurs vont devenir franchement frileux au vu du niveau français.