30 jours de nuit 2 est un film très mal aimé, et c’est vrai que ce n’est qu’une simple petite série B, qui n’a en fait que peu de lien avec le premier film, mais qui n’est pas infâme.
Au casting pas de choses très mémorables, si ce n’est pas présence toujours plaisante de Mia Kirshner qui hérite ici du rôle de la méchante, et qu’elle prend avec un certain plaisir, mais peut-être avec un petit manque de méchanceté et d’agressivité. Il aurait peut-être fallu une actrice avec plus de piquant pour un tel rôle. Pour le reste, c’est Kiele Sanchez qui hérite du rôle principal, dont elle s’empare avec une prestation moyenne. Elle ne démérite pas mais elle ne retient pas non plus outre mesure l’attention, et c’est valable pour à peu près tous les acteurs, qui font le boulot, mais sans être non plus franchement marquant. Le seul qui pour ma part se démarque étant Troy Ruptash, qui livre une interprétation plus incisive, voir un peu caricatural, mais cela fait du bien au milieu d’un ensemble qui pourra paraitre fade.
Le scénario copie beaucoup le Vampires de Carpenter, et c’est là le principal défaut de ce métrage. En effet, là où Carpenter livrait un film rock and roll, dynamique et décomplexé, à l’inverse ici le métrage est assez quelconque et manque réellement de personnalité. Il n’y a pas cette touche personnelle qui le tirerait, comme le premier film d’ailleurs du tout-venant classique. Après le film reste suffisamment alerte pour ne pas ennuyer, et il n’est pas trop consensuel niveau violence, ce qui lui permet quand même de ne pas être vain et désagréable, mais enfin, compte tenu de l’originalité du premier film on était en droit d’avoir quelque chose de moins passe partout avec ce métrage.
Visuellement plusieurs soucis. D’abord des décors limités qui trahissent surement un budget en nette baisse. Alors il y a une demi-excuse, puisque le film se déroule dans des lieux désaffectés du fait des vampires, mais enfin c’est tout de même assez moche et minimaliste, et la photographie, très laide n’aide pas. Cette dernière manque totalement de style, elle n’exploite pas du tout les contrastes, l’obscurité, c’est généralement gris et sans âme. Autant dire que le film peine à dégager une réelle ambiance. Heureusement le réalisateur a une mise en scène nerveuse, et qui parvient à donner du relief au film, notamment avec quelques plans bien sentis (l’arrachage de gorge en gros plan). Le réalisateur surement conscient des limites de son film insiste sur l’aspect violent, et tente de lui éviter d’être trop lisse. Vu que le reste l’est assez, c’est plutôt une bonne orientation, d’autant que les effets sanglants sont de bonnes tenues. La musique n’est pas marquante, et c’est un relatif souci dans ce genre de métrage, qui aurait pu faire davantage d’effort, ne serait-ce que pour donner du tonus ou combler le déficit d’ambiance des images.
Enfin, 30 jours de nuit 2 n’est pas un film très marquant, surtout dans le registre ultra concurrentiel des vampires. Honnêtement dispensable, il se laisse voir à l’occasion, et pourra divertir des spectateurs pas trop exigeant amateur d’horreur soft un poil craspec. 2.