Le film peut paraître mineur dans la filmographie de Frears qui s’est essayé à de nombreux genres mais il n’en est rien. C’est un film où les apparences sont souvent trompeuses et la première fausse route est le résumé, on pense à une sorte de biopic sur une journaliste issue de la ville et qui retourne à ses racines dans la maison familiale et campagnarde… Non ! Autour de Tamara Drew (---, formidable) gravite tout un petit monde avec ses joies et ses problèmes, inutile de les énumérer mais le spectateur n’est pas en reste de même que le rythme toujours soutenu. Andy (---), jeune fermier et amour de jeunesse du protagoniste, ne cherche pas à conquérir le cœur de la jeune femme bien que sa jalousie soit évidente au moment où elle s’entiche d’un batteur de nouveau groupe en vogue (se déplaçant dans une Porsche 964 Targa jaune, quelle faute de goût !). Cette fameuse maison familiale est le premier lieu de l’action centrée sur Tamara tandis que la maison d’hôtes destinée à accueillir des écrivains (à peu près tous en errance) est le théâtre des pires déchirements entre la maîtresse de maison (---, mélancolique) et son mari infidèle (---, jouant le seul écrivain qui a du succès et le rôle du grand méchant d’ailleurs). Attendez-vous donc plutôt à une chronique sur les troubles à la campagne du come-back d’une jeune femme devenue mature à la ville. Come-back en fait volontaire et étudié en premier lieu puis tournant au carnage total dans les relations amoureuses, à cause de deux pestes qu’on aimerait gifler plus d’une fois. Tout est dit, on s’amuse souvent, l’humour reste sobre avec quelques bon mots intellectuels, pas de quoi applaudir ni aller jusqu’à l’hilarité absolue mais ce n’est pas le but recherché étant donné que le roman de Posy Simmons reste profondément noir. Stephen Frears veut surtout faire passer le message d’une critique du machisme en dénonçant les comportements peu glorieux de certains hommes. En restant sur une exposition légère d’un récit cynique et triste, le final fait réfléchir et le réalisateur effectue là un coup de maître puisqu’on passe brutalement de la farce au tragique !