Valeur sûre du cinéma de SF, Bienvenue à Gattaca a été un coup de cœur immédiat, et je l’ai revu plusieurs fois avec toujours le même plaisir et le même enthousiasme.
Porté par un scénario remarquable, ce film est anti-spectaculaire et prouve qu’on peut faire de la SF avec un petit budget, mais beaucoup d’idées. Utilisant brillamment la procréation sur mesure et la sélection génétique pour point de départ, le film brosse un tableau acide du futur, mais avec des lueurs d’espoir malgré tout, et surtout, une grande force émotionnelle. Alerte, passionnant, doté de solides dialogues, Bienvenue à Gattaca est une petite perle d’intelligence, de subtilité, d’élégance, qui ne peut que plaire à ceux qui ont eu du mal avec Independance Day à la même époque, quoique les deux genres puissent avoir leurs qualités.
Le casting est remarquable. Ethan Hawke trouve un de ses meilleurs rôles, si ce n’est son meilleur, et fait face à un Jude Law tout trouvé lui aussi pour son personnage. Un duo d’acteurs excellent, complété par Uma Thurman, avant tout atout charme du film, mais qui, tout comme Jude Law, a un physique particulier qui sert toujours les intérêts d’un film de SF. Pour le reste, les amateurs de films de genre reconnaitront dans des seconds rôles des têtes connues et de valeur, avec Berkeley, Koteas, et le discret Ernest Borgnine.
Formellement le film n’est pas du tout versé dans les fx et les gros effets. Utilisant à merveille une bande son aussi riche qu’élégante et d’une grande force, le film joue la carte du raffinement. Tout en nous donnant un futur froid, ne serait-ce que par l’architecture, Niccoll n’est pas tombé dans le piège de l’aseptisé, et les extérieurs aux couleurs chaudes, le travail sur les ambiances feutrées, tout cela concourt à donner à Bienvenue à Gattaca un style bien à lui, et d’une étrange séduction.
Franchement, difficile de trouver quelque chose à redire sur Bienvenue à Gattaca, qui est un film brillant, intense, passionnant, et délicieux. Il devrait inciter les gens à se dépasser pour leurs rêves, et amène forcément à réfléchir sur la société. 5