À l'origine l'adaptation des huit romans de Stephen King « La tour sombre », était une nouvelle particulièrement excitante pour les fans du romancier. Passée, dans un premier temps, par les mains de J.J. Abrams puis dans celle de Ron Howard, cette adaptation paraissait toutefois promise à un destin funeste tant il apparaissait difficile pour des réalisateurs aussi chevronnés et autant habitués aux grosses machineries, de la porter à l'écran. Finalement, le studio Sony, qui détenait les droits, finit par lancer une adaptation en mettant à la tête de cette réalisation Nicolaj Arcel qui avait fait des étincelles avec « Les Enquêtes du Département V ».
Mais voilà, pour aborder « La tour sombre », il est préférable de n'avoir jamais lu les romans, tant l'adaptation crainte par tous les fans est à la hauteur du désastre annoncé. Car effectivement réunir huit livres, dans un film d'une heure trente-cinq, est forcément un risque à prendre et surtout une annonce faite aux futurs spectateurs du film que le studio a décidé volontairement de s'éloigner des romans d'origine, pour en faire une libre, voir même une très libre, adaptation. On pourrait même aller jusqu'à dire que le film est inspiré par les huit volumes de « La tour sombre », plutôt que de se revendiquer comme étant une adaptation de la saga.
Pourtant, tout n'est pas à jeter dans ce film bien au contraire et pour peu que l'on soit totalement vierge de l'œuvre de Stephen King, la première partie du film apparaît même surprenante avec une mise en scène particulièrement inventive et une histoire originale qui nous expose l'existence d'une tour, sur laquelle reposerait la stabilité et surtout la survie de notre propre monde. Loin d'être une mise en scène ultra stylisée, celle du réalisateur est au contraire soignée et impose un style à la fois sombre et très fluide qui, tout en utilisant les codes de ces films d'actions ou de super-héros, parvient à profiter de ses chorégraphies plutôt assez intéressantes. On notera également dans la première partie des aspirations diverses, et particulièrement au cinéma des années 80.
Mais c'est plutôt dans la deuxième partie, que les choses se gâtent. En effet, le scénario glisse soudainement dans la série Z de bas étage, avec un personnage principal pas particulièrement charismatique, qui s’oppose à un méchant, qui lui au contraire, a tendance à captiver toute l'attention du spectateur. Surtout le film accumule des scènes d'action fort peu crédibles dans lequel le héros se retrouve à se battre contre des centaines d'hommes et une flopée de munitions qui ferait pâlir le premier militaire sur une ligne de front. Et comme, la malédiction semble définitivement acquise aux adaptations des œuvres de Stéphane King : La fin est assez ridicule et se résout comme d'habitude par une sorte de pichenette, qui laisse le spectateur radicalement sur sa faim.
Côté distribution, si Mathew Mc Conaughey (Dallas Buyers Club) impose une nouvelle fois un style radicale est une prestation remarquable en tout point, Idriss Elba (Le Livre De La Jungle), fais pâle figure et ne parvient jamais réellement à captiver l'attention et à se rendre charismatique dans une aventure dont le héros devrait l'être plus que le méchant.
En conclusion, il est préférable de n'avoir lu aucun roman des Stephen King de la saga « la tour sombre », pour apprécier en demi-teinte, cette adaptation librement inspirée des romans du maître. En effet il apparaissait difficile de réunir huit volumes en 1h30. Et si la première partie est plutôt intéressante et parvient à surprendre le spectateur, la deuxième est au contraire très conventionnelle et se conclut par une pichenette assez ridicule.