//ATTENTION : Critique hommage !// Longtemps considéré comme sous culturel et populiste le film dit « d’horreur » aborde un virage a la fin des années 70 grâce a l’avènement du magnétoscope, ancêtre du DVD. Ce lecteur permettra a toute une génération pubère de transgresser la classification x (la même que pour les films dits « de culs » !) et de voir clandestinement débarquer dans son salon tout un bestiaire de grands malades (en plus de mes potes de visionnages) armés de tronçonneuses , de rasoirs, de haches , de couteaux , de sécateurs , zombifiés , écorchés , envoûtés , visage brûlé , masque de hockeyeur , de peau humaine (le statut de « grands malades » prend ici tout son sens ) et animés d’intention belliqueuses (pertinente précision ) . Bien que ce cinéma « d’exploitation » ne bénéficiât d’aucune mansuétude de la part d’une critique psycho rigide portée sur le cinéma auteurisé (d’auteur ) et la masturbation intellectuelle(« emmanuelle » par exemple !), de nombreuses œuvres rencontreront un incontestable succès populaire (« massacre a la tronçonneuse » « maniac » « la colline a des yeux » « l’exorciste » « evil dead » « la nuit des morts vivants » …) au point de renaître depuis les années 2000 par des rééditions DVD , collector ,director cut , blu ray ou de manière plus frontale sous forme de remake , preuve de sa réelle influence sur une production plus entertainment .Un cinéma qui bénéficiait d’une grande liberté d’expression et de ton , liberté dont l’explication tenait principalement a des budgets faméliques garantissant un juteux retour sur investissement a leurs producteurs. Ses films d’étudiants représentaient souvent une note d’intention, un excellent exercice de style pour ses réalisateurs en herbe avant un bond au coeur du système, du fameux entertainment : « les dents de la mer » de spielberg , le « evil dead » de sam raimi ,le « alien »de ridley scott ou peter jackson avec son « bad taste »… liste non exhaustive . certains n’ont pas survécu à leur pellicule traumatisante et ne trouveront jamais leur place dans le système (le deodato de « cannibal holocaust » , le Hooper de « massacre a la tronconneuse »).Et puis il y a THE boss , le maître , le patron : john carpenter . « big John » pour ses (nombreux) fans (dont ingloriuscritik ) de la première heure . le père du booguey man de « halloween », de la créature remakée de « the thing », des fantômes de « the fog », de la voiture stephen KINGuienne de « christine », des assaillants de « assauts », des vampires de « vampires », des newyorkais de « new York 1997 » (excusez du peu !) . 35 ans de carrière, 18 films , tous montés a la force du poignet par un véritable tacherons du genre , représentant multicartes d’une époque (presque) révolue avec ses casquettes de producteur, réalisateur, scénariste, ingénieur du son, compositeur musical avec une passion et une patience qui force l’admiration . JC ressuscité ( !), neuf après son « ghosts of mars » (western vampiro-martien), voila de quoi faire trembler la nouvelle garde de l’horreur actuelle. « the Ward » est un thriller psychologique aux consonances résolument fantastiques et horrifiques ,et toujours tourné en scope (sans, ce n’est plus vraiment du Carpenter ) . De facture classique le film se déroule dans les années 60, et raconte comment la jeune KRISTEN (Amber « tout les garcons aiment mandy lane » Heard) atterri dans un asile psychiatrique après avoir mis le feu a une vielle ferme (femme ?? non, non, ferme !). Carpenter aborde ici le film d’asile et de fantôme, et nous fait partager l’expérience de la perte de contrôle, en jouant sur la santé mentale de sa screaming girl, et avec nos nerfs de spectateur. Pour cela big John utilise toutes les ficelles du cinéma d’horreur « à l’ancienne » (tout « ses » trucs donc) n’hésitant jamais à user de jump scare, de gore ou d’approche plus …clinique. Fidèle a lui-même (facile quand on est une référence) le réalisateur honore sa réputation de directeur d’acteur, en l’occurrence d’actrices .Mais le maître va donner quelques coups de canif a son habituel mode opératoire, d’abord en ne puisant pas dans un réservoir d’artistes inconnues avec hamber heard mais également lyndsy fonseca (kick-ass) ou encore danielle panabaker (remake de « vendredi 13 »), bien qu’aucunes d’elles n’aient encore accédé au statut de star. Ensuite il va également pour la première fois confier la musique a un autre au grand dam de ses fans (dont ingloriuscritik), amateurs de ses compositions légendaires (ahhhh le score de « halloween »…). On retrouvera dans les apparitions du revenant des allures clairement inspiré des fantômes asiatiques (« ring » « the grudge »). Comme il est semble évidant que la plupart des effets créés en plateau ont été retouchés en numérique en même temps que l’image. Mais faut il pour autant parler de film « de commande », d’« asservissement », quand on parle d’un homme qui a voué sa vie au genre et qui lui survit ? Alors bon comme vous l’aviez compris : j’ai eu un magnétoscope dans ma période pubère, un salon, des invités frapadingues, et qu’il me reste cette indéfectible passion voué au cinéma de genre et donc a son maître désigné, John Carpenter. Passion qui me permettra une certaine forme d’indulgence pour ce « the ward » qui ne restera pas comme une de ses œuvres référentielles. Mais JC m’a donné la foi !