District 9 : Des crevettes, des flingues et des cœurs en miettes
Dans District 9, les extraterrestres ne débarquent pas en mode conquête, ils atterrissent en clodo galactique. Des pauvres crevettes paumées qui, au lieu de tout cramer à la Independence Day, finissent par squatter un bidonville à ciel ouvert. Si t’as déjà vu des campeurs s’installer au mauvais endroit, imagine la version alien, avec un joli message "Bienvenue sur Terre, vous êtes priés de rester loin des humains". Ça te fout une belle claque dès le départ. Le truc, c’est que ça fait réfléchir : et si les aliens, c’était juste des migrants interstellaires en quête d’un coin peinard ?
Et puis, t’as Wikus, le héros le plus random de l’histoire du cinéma SF. Un fonctionnaire bas du front qui te rappelle ton cousin qui bosse aux impôts, sauf qu’ici, il finit par muter en alien à cause d’une maladresse. Ouais, t’as bien lu : il se transforme en crevette géante. À partir de là, c’est la panique totale. Wikus devient le fugitif le plus recherché, et c’est là que tu te rends compte qu’il est un peu comme Spider-Man, mais sans les pouvoirs cools : le gars subit son destin et devient un hybride qui ne sait plus à quel monde il appartient. Entre La Mouche et E.T. sous LSD.
Blomkamp te balance une bonne dose de critique sociale avec ses images de la MNU (Multi-National United), la firme qui gère les aliens comme des sacs de patates. Les humains ? Aussi fiables qu’un méchant dans un film de James Bond. Le fric, le pouvoir, et la technologie alien, voilà ce qui leur importe. Le film te montre bien que, face à l’inconnu, l’humain ne pense qu’à tirer son épingle du jeu, quitte à sacrifier des vies extraterrestres. Les crevettes n’ont rien demandé, mais comme toujours, l’Homme fait preuve de sa connerie galopante.
T’as vu des blockbusters, t’as vu des bastons, mais là, Blomkamp te fait la totale. La fin de District 9, c’est une orgie de violence, des exosquelettes qui dégomment tout sur leur passage, des aliens en pleine rébellion, et un Wikus qui se bat pour sa survie. Et pourtant, sous cette déferlante d’action, t’as un film avec une âme. La relation entre Wikus et Christopher (ouais, le crevette avec un prénom bien humain) devient touchante. Tu finis presque par verser une larme pour ces aliens maltraités. C’est comme si Call of Duty croisait La Liste de Schindler… sans le noir et blanc, mais avec des crevettes.
Blomkamp a trouvé la recette : tourner la première moitié du film comme un reportage bien sale, genre Envoyé Spécial, puis passer à l’action pure. Cette transition est brutale, mais bien gérée. On te montre que l’horreur, elle est aussi humaine qu’extraterrestre. Et puis, les effets spéciaux ? Bon, ok, ça a un peu vieilli, mais à l’époque, c’était du lourd. Ça te claque la rétine comme un bon vieux Doom.
District 9, c’est pas juste un film où des extraterrestres se font démonter. C’est une vraie critique de l’humanité et de ses travers, mais sans te filer un cours de philo chiant. Blomkamp réussit à te foutre une claque visuelle, tout en te faisant réfléchir sur la nature humaine. Un des meilleurs films de SF, où les crevettes ne sont pas juste des trucs qu’on mange avec de la mayo, mais des victimes d’un système pourri.
Plus de critiques sur https://www.instagram.com/oni_s_reviews/?hl=fr