Avec Bienvenue à Zombieland, Ruben Fleischer s’attaque au sous-genre de la comédie zombie avec une énergie indéniable. Le film combine des séquences d’action jubilatoires et une bonne dose d’humour noir, créant un divertissement globalement agréable. Cependant, derrière sa façade comique et ses personnages excentriques, l’ensemble laisse une impression mitigée, comme si le potentiel du concept n’était pas pleinement exploité.
Le récit suit un groupe de survivants atypiques qui traversent un pays ravagé par une apocalypse zombie. Si cette intrigue de "road movie" fonctionne grâce à un rythme bien géré, elle peine à se démarquer par son originalité. Les règles de survie inventées par Columbus (Jesse Eisenberg) sont un ajout amusant, mais elles finissent par monopoliser une grande partie de l’attention au détriment du développement narratif ou émotionnel. Les interactions entre les personnages, bien que parfois drôles, manquent de véritable profondeur.
Woody Harrelson, en Tallahassee, offre une prestation inoubliable, pleine de charisme et d’excentricité. Il porte une grande partie du film sur ses épaules et offre certains des moments les plus mémorables. Jesse Eisenberg, en revanche, campe un Columbus efficace mais trop unidimensionnel, répétant des traits de caractère déjà vus dans d’autres rôles. Emma Stone et Abigail Breslin apportent un peu de piquant et d’énergie, mais leurs personnages, malgré leur potentiel, restent sous-exploités. Enfin, le caméo de Bill Murray est brillant, mais il apparaît presque comme un élément isolé, déconnecté du reste du film.
Visuellement, le film remplit son contrat sans chercher à impressionner. Les décors post-apocalyptiques sont crédibles, mais ils manquent de caractère distinctif. Les zombies, conçus par le maître des effets spéciaux Tony Gardner, sont efficacement effrayants, mais sans innovation marquante. La photographie de Michael Bonvillain capture l’action avec clarté, mais elle ne propose rien qui puisse vraiment enrichir l’expérience visuelle.
Le ton résolument comique est à la fois une force et une faiblesse. Certaines scènes, comme l’exploration hilarante de la maison de Bill Murray, sont de véritables pépites. Cependant, cet humour constant désamorce trop souvent les rares moments où le film tente d’instaurer une tension dramatique. Le résultat est un récit plaisant mais manquant de gravité, ce qui limite son impact.
Le film souffre de quelques incohérences qui affaiblissent son ensemble. Les motivations des personnages, comme l’insistance des sœurs à activer les manèges d’un parc d’attractions en pleine apocalypse, manquent de logique et réduisent la crédibilité de l’intrigue. De même, les fameuses règles de survie, bien qu’amusantes, finissent par être répétitives et parfois détournent l’attention des enjeux plus larges du récit.
Bienvenue à Zombieland est un film qui fait sourire et divertit, mais qui manque de profondeur pour devenir une référence dans son genre. Les éléments comiques et les performances d’acteurs comme Woody Harrelson suffisent à maintenir l’intérêt, mais le film ne parvient pas à pleinement captiver ou émouvoir.
Ce film est une escapade agréable dans un monde de zombies décalé, mais il ne transcende jamais sa formule. Amusant et bien rythmé, il satisfait sans émerveiller. Un bon moment pour les amateurs de comédie noire et d’action légère, mais il laisse finalement une impression de potentiel inexploité.