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    Nosferatu Fantôme de la Nuit
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    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    707 abonnés 3 077 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 21 février 2019
    Herzog relit le mythe du vampire à la lumière d’un crépuscule de désespoir : tout ici semble pris de décrépitude, et les êtres mi humains mi spectraux et les décors faits tantôt de ruines ranimées par la nuit tantôt d’un urbanisme pictural qui rappelle les plus belles toiles des maîtres hollandais. Ici pas la moindre goutte de sang : les corps sont morts ou se meurent dans une agonie bruyante : les rats pullulent, les loups hurlent, la cascade gémit une mélodie imperceptible. En suivant notre protagoniste principal, interprété par Bruno Ganz, règne une impression d’étrangeté où l’homme se trouve raccordé à son isolement premier dans la nature. Et qui dit nature dit temps et fuite du temps : une horloge vient sonner minuit, l’eau coule sans entrave, le sable est soufflé à rebours des pas du vampire, comme symbole d’une vie éternelle source de solitude, de profonde tristesse et de mort intérieure. Les visages sont plaintifs, pâles ; ils incarnent ces plâtres initialement exhibés en guise de générique. Pourtant Werner Herzog les change en âmes tourmentées d’une profondeur émotionnelle troublante, incarnées par des acteurs au sommet de leur art. Nosferatu, Fantôme de la nuit narre de la plus envoûtante manière qui soit la transmission d’un fléau à l’origine du mythe du vampire : l’immortalité.
    elbandito
    elbandito

    350 abonnés 964 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 février 2012
    Le tourmenté et génial Klaus Kinski prête ses traits inquiétants au Comte Dracula dans cette adaptation de 1979 très réussie. L’atmosphère angoissante est palpable et contribue au malaise ambiant. Un chef d’œuvre, véritable hommage contemporain au film de F.W. Murnau de 1922.
    Dark Taylor
    Dark Taylor

    47 abonnés 255 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 11 mai 2013
    Un film pas terrible, plutôt un mauvais remake du film en noir et blanc. Le casting 3 étoiles est franchement pas à la hauteur: Klaus Klinski est pas crédible en vampire, on le croirait bon pour l'asile, et que dire d'Isabelle Adjani qui nous sert la même tête tout au long du film, sans jamais esquisser un sourire, en déclamant ses répliques comme du Racine à la Comédie Française.
    Scénario bidon, en partie inspiré par Dracula, certes le potentiel est là mais c'est très mal exploité. Au final, on s'endort et la fin est guère palpitante.
    Sans parler de la musique qui a tendance à agacer plus qu'enchanter, et dont on nous ressort les mêmes thèmes tout au long du film, surtout celle qu'on entend sur le voilier où se trouve Nosferatu lors de sa petite croisière.
    Bref, jusque là, même Twilight aura réussi à faire un semblant mieux. Si vous appréciez le personnage de Nosferatu, mieux vaut se rabattre sur l'original muet en noir et blanc.
    Sergio-Leone
    Sergio-Leone

    187 abonnés 1 096 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 juillet 2010
    Herzog a le talent de sublimer les plans contemplatifs et Nosferatu en est une illustration merveilleuse. Pour moi le chef d'oeuvre de l'épouvante, entre conte et romantisme, Herzog recrée un mythe à partir de points de vue admirables et d'une lumière éblouissante éloignée de l'expressionisme marqué de l'oeuvre de Murnau. Kinski est comme toujours hallucinant et Bruno Ganz ne peut qu'être mis en valeur face à un tel monstre du cinéma. Ce film impressionne et pourtant, si peu d'effets, si peu de superflu... une oeuvre magique.
    Davidhem
    Davidhem

    114 abonnés 336 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 30 mars 2011
    "Nosferatu, le fantôme de la nuit" est un joyau du film d'épouvante. Il fascine autant qu'il effraie et pourtant aucune scène de violence sanglante ne se profile tout au long du long-métrage. C'est vraiment un film qui devrait servir de référence si l'on juge la caractéristique "Faire peur" sans émettre des scènes choquantes. Klaus Kinski dans la peau du comte Dracula effectue comme à son habitude une composition parfaite pourtant bien différente de celles qu'il a l'habitude de jouer. En effet, beaucoup de gens à l'époque croyaient que l'acteur se limitait à des rôles de fou. Or ici, Dracula n'est pas fou, il est simplement désabusé et esclave de son attirance pour le sang humain. Le film, réalisé par Werner Herzog, porte bien la patte de son réalisateur. Une musique inquiétante, souvent répétée, très peu de dialogues à chaque scène qui s'enchaine à la vitesse de la lumière. Cette production franco-allemande au budget assez conséquent permet à ce réalisateur de talent d'exprimer enfin toute l'étendue de ses capacités. "Aguirre" était déjà un chef-d'oeuvre mais ce film confirme tout le bien que l'on pensait d'Herzog et même plus car ce long-métrage atteint la perfection parce qu'il est logique et sans ambiguités, l'esprit du spectateur après avoir visionné le film est clair. De pus, il est agréable de constater que Werner Herzog ne se borne pas seulement à filmer la psychologie de ses personnages et les actes qui en découlent et qu'il possède toutes les cartes en main pour réaliser un film basé sur un mythe purement fantastique mais dont les évènements et leur issue figurent dans l'esprit de la déduction. Evidemment, Werner Herzog ne déroge pas à sa réputation, son film possède une très grande noirceur du début à la fin, aucune trace d'optimisme ni de joie. Il montre des hommes impuissants face aux malheurs qui les touchent dont ils ne trouvent pas l'explication véritable, il n'hésite pas non plus à montrer comment ceux qui sont considérés comme fous sont maltraités. Au final, Werner Herzog réalise et signe une oeuvre extraordinaire et parfaite avec un trio Kinski-Adjani-Ganz épatant. Un véritable chef-d'oeuvre!
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 203 abonnés 4 191 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 novembre 2022
    A sa sortie en 1979, « Nosferatu, fantôme de la nuit » de Werner Herzog n’a pas été couvert que de louanges. S’attaquer à la légende de Friedrich Wilhelm Murnau (le réalisateur allemand le plus célèbre avec Fritz Lang) en proposant un remake très fidèle de « Nosferatu », son film le plus célèbre, sorti sur les écrans en 1922, a été vu comme un sacrilège par une partie de la critique. Le résultat, il faut le reconnaître, déroute par certains aspects, notamment concernant la direction d’acteurs alternant emphase extatique (Roland Topor), diction monocorde et sans âme (Isabelle Adjani et Bruno Ganz) et interprétation tout en retenue pour l’habituellement très impétueux et emphatique Klaus Kinski. Révélé brutalement au grand public avec « Aguirre la colère de Dieu » en 1972, Werner Herzog qui collaborait alors pour la première fois avec Klaus Kinski, s’avère très à l’aise au milieu des éléments déchaînés pour livrer des narrations épiques qu’il teinte d’un aspect documentaire saisissant. Aucun trucage, tout est vécu par les acteurs et souvent le réalisateur lui-même. Les rumeurs concernant les conditions extrêmes du tournage dans la forêt amazonienne (le film se situe pendant la conquête espagnole et raconte de manière romancée l’histoire du conquistador Lope de Aguirre) ajoutées au comportement autoritaire, parfois violent du jeune réalisateur et de son acteur principal, construisent très rapidement la légende d’Herzog, cinéaste de l’extrême qui par ailleurs ne cessera jamais de tourner des documentaires. Comme Murnau, il dépouille le roman de Bram Stoker d’une grande part de son intrigue et de ses personnages pour se concentrer sur le voyage du clerc de notaire Jonathan Harker au château de Dracula, suivi du voyage de ce dernier pour Wismar où il répandra la peste et tentera de séduire Lucy, la femme de Harker (Isabelle Adjani). A la suite de Murnau, les adaptations grand public d’Universal en 1931 avec Bela Lugosi puis celles plus nombreuses de la Hammer avec Christopher Lee dans le rôle-titre, iront puiser davantage dans le roman tout en le modifiant largement pour nourrir l’imaginaire du spectateur désireux de se faire peur à bon compte dans les salles obscures. Dans ce contexte, le docteur Van Helsing, pire ennemi de Dracula, tiendra comme dans le roman un rôle majeur au sein d’intrigues originales qui avec le temps lieront vampirisme avec érotisme, suivies d’autres variations plus exotiques encore. Rien de tout cela bien sûr chez Murnau ou Herzog. Un Murnau dont il faut rappeler qu’il fut en procès avec la veuve de Bram Stoker faute d’acquisitions des droits par la société de production, Prana Films. Le film disparaîtra longtemps de la circulation, ne faisant sa réapparition qu’à partir des années 1960 pour devenir le film culte qu’il est encore aujourd’hui. Chez les deux réalisateurs, Dracula est un être profondément seul face à la souffrance de ne devoir jamais mourir qui tient lieu d’exclusion. A travers le maquillage blafard et figé du comte Dracula presque momifié, Herzog se penche sur la condition de mortel de l’homme, angoisse existentielle insoluble qui depuis l’aube des siècles hante les esprits et dicte les comportements. L’immortalité tant convoitée est d’un prix bien trop lourd qui, l’usure gagnant immanquablement, finit par rendre la mort désirable. Considération absente du roman, liant étroitement Herzog à Murnau qui en 1926 avec « Faust, une légende allemande » s’empara à nouveau de la thématique. Fidèle à son prestigieux aîné, Herzog reproduit à l’identique de nombreuses scènes ou attitudes qui l’ont marqué. Dans cet esprit, Klaus Kinski marche fidèlement dans les pas de son prédécesseur Max Schreck, notamment pour la scène sur le bateau ramenant Dracula à Wismar dans laquelle le comte Dracula, filmé en contre-plongée depuis la cale, semble en suspension dans les airs. Scène magnifique et envoûtante, photographiée par Jörg Schmidt-Reitwen, fidèle opérateur du réalisateur qui rappelle que le parti pris de « Nosferatu, le fantôme de la nuit » est avant tout esthétique. La musique de Popol Vuh, groupe rattaché au mouvement « krautrock », magnifiquement accordée à l’ouverture de « L’or du Rhin » de Richard Wagner et au Sanctus de la Messe solennelle de Sainte Cécile de Charles Gounod, contribue à l’atmosphère tout à la fois mortuaire et tellurique qu’Herzog a voulu pour son film hommage. Ode à la fragilité de la vie humaine qui ne doit jamais oublier qu’elle s’inscrit dans un tout qui l’englobe et la dépasse. La séquence d’ouverture située au musée des momies de Guanajuato au Mexique, avec la caméra filmant en traveling, des plus jeunes aux plus âgés, les corps pétrifiés par une épidémie de choléra survenue en 1833 est à postériori très explicite sur la suite du film d’Herzog, cinéaste des éléments. On lui pardonnera donc sa direction très approximative mais sans doute voulue des acteurs entourant Dracula auxquels il n’a pas voulu donner plus d’importance que celle de passagers d’un voyage sans retour dénué de toute perspective psychologique. Le film doit être vu à cette aune pour prendre sa véritable dimension.
    tomPSGcinema
    tomPSGcinema

    768 abonnés 3 323 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 14 septembre 2012
    Evidemment ce n’est pas aussi envoûtant que le chef-d’oeuvre de Murnau, néanmoins cette version de Werner Herzog mérite clairement le coup d’œil grâce à la superbe performance de Klaus Kinski qui est assez terrifiant dans le rôle du Comte Dracula, mais aussi pour la réelle beauté de sa photographie et de ses décors. On regrettera tout de même les performances en demi-teinte d’Isabelle Adjani et de Bruno Ganz ainsi que la présence d’un scénario un peu trop fidèle à la version de F.W. Murnau.
    Alasky
    Alasky

    361 abonnés 3 475 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 26 octobre 2018
    Mise en scène extrêmement lente et sans aucune énergie, on a l'impression que le film dure une éternité. C'est dommage, car les décors sont pourtant là, la brume, les forêts, même la musique. Ce film contient beaucoup de longueurs, on est très très loin de l'oeuvre de Friedrich Wilhelm Murnau.
    stebbins
    stebbins

    507 abonnés 1 747 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 8 décembre 2010
    Chez Herzog, ce sont souvent les moyens qui justifient la fin. En effet l'ami Werner aura tourné avec des nains, avec des cas sociaux, aura dirigé ses acteurs sous hypnose, aura même - quelques années plus tard - fait passer des bateaux par-dessus les montagnes... Ses makings-of sont autant d'expériences empiriques dignes de ses meilleurs films, de véritables phénomènes qui fascinent parfois bien davantage que le résultat obtenu. Si ce vrai-faux remake du classique de Murnau fut une aubaine pour l'équipe technique il l'est beaucoup moins pour le spectateur d'aujourd'hui : scandaleusement raté, Nosferatu version Herzog n'atteint pas le dixième des qualités de l'original. Tout sonne faux, au gré d'une Isabelle Adjani improbable, d'un Bruno Ganz plus mollasson que jamais et d'un Klaus Kinski fortement emprunté. Le film manque terriblement de rythme, la partition de Popol Vuh évoque les ronflements de tonton Gaston en maison de retraite et l'ennui va crescendo à mesure que le temps passe. C'est donc l'un des pires films de son auteur avec Coeur de Verre, une bonne définition de la lassitude au cinéma. S'oublie sans peine.
    Grouchy
    Grouchy

    126 abonnés 1 033 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 25 novembre 2012
    Peut-être le meilleur film de vampires jamais réalisé avec ceux de la Hammer. Ce remake de Murnau par Herzog se dirige vers une autre direction artistique et de réalisation, montrant un univers angoissant et poétique avec un jeu d'acteur excellent.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 28 mai 2019
    C’est bien le même personnage antagoniste du roman britannique, inspiré de la légende folklorique roumaine des ombres croquantes qui mordent et aspirent l’hémoglobine de tout être vivant humanisant. Le comte de Dracula est Nosferatu, son aura ombrageux refait l’époque, l’expressionnisme impressionniste allemand du silencieux 1922 se reprend exprimé seulement suffisant en 1979 et c’est un chef-d’œuvre plus explicite. L’identique représentation de cette splendeur gothique entre les deux intervalles chroniques, l’évasion gestuelle qu’est cet noble créature torturé violemment. Le 19eme siècle traverse les cycles d’âges et la société lui survit dans cette magnificence, la musique correspond à sa mise en scène, réalisé superbement. L’agent immobilier propose le contrat de vente du château enchanté, évidemment hanté par le maître des lieux, le vampire fascine plus que le mortel à tel point qu’il l’engouffra vers ses abîmes profondes du cercueil. La peste qui sévit est son allégorie métamorphosée, le seigneur des rongeurs et chauve-souris, les moustiques aussi, tout ce qui a attrait au sang humain sucé nourrit. La bourgeoisie continue follement à manger consciencieusement au plaisir de la vie, malgré que l’épidémie guette et dévaste l’équipage navale s’abattant sur la ville. La fiancée sera attirée sans pouvoir s’échapper férocement face à son emprise obsessionnelle amour défunt, la mort dans l’âme ne sauvera son compagnon vampirisé. Le mauvais présage annonce une nouvelle ère après l’ensoleillement tendu comme piège pour conjurer la malédiction. La bonne fin n’est pas ce que l’on croit savoir, le crucifix incompréhensif de Von Helsing top là embarqué au trou !
    pandani
    pandani

    37 abonnés 379 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 27 novembre 2010
    Très grosse déception. Tout d'abord ce nouveau "master restauré" qu'on nous propose actuellement en sortie DVD frise le foutage de gueule : la restauration promise est partielle (de nombreuses scènes ont visiblement été zappée et bénéficient d'une qualité de numérisation pitoyable), et seule la VF, pitoyable également, est proposée. D'autre part, il faut bien reconnaître que ce film a énormément vieilli, et la mise en scène totalement figée et maladroite de Herzog plus encore (on se pince et on rêve par exemple de la capacité d'un Hitchcock à exposer d'un simple détail les sentiments des personnages en voyant le malheureux Herzog accumuler les scènes où ses personnages pensent tout haut !). Même Isabelle Adjani, d'ordinaire sublime, est ici complètement ampoulée, malgré sa troublante beauté. La seule chose à sauver de ce film est l'interprétation de Klaus Kinski.
    Roub E.
    Roub E.

    989 abonnés 5 024 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 mai 2019
    La relecture de Nosferatu par Werner Herzog est un film gothique, contemplatif par moment admirable. Le soin apporté à son ambiance, ses décors et son cadre surtout sont remarquables. Il y a des moments où j’ai eu l’impression de me promener dans un musée et de regarder une succession de tableaux. Dommage qu’à ces passages remarquables succèdent d’autres plus communs. Dommage aussi qu’à mon avis que le film et Isabelle Adjani passe complètement à côté du rôle de Lucy qui est presque aussi fantomatique et monolithique que le vampire. Alors que la malédiction de ce dernier est son immortalité et l’ennui je n’ai pas compris qu’il soit bouleversé par un personnage qui dégage aussi peu de vie. Un film à voir aussi pour l’utilisation de la musique classique de Wagner et de Gounod. J’ai aimé mais je préfère de loin la version de Coppola plus flamboyante.
    twingolot
    twingolot

    25 abonnés 188 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 18 août 2010
    Alors certes, je ne suis pas expert sur le mythe des vampires. J'avoue n'avoir sans doute pas su apprécier le "Dracula" de Stoker à sa juste valeur et n'ai même jamais eu l'occasion de voir le "Nosferatu" de Murnau (un manque que je me hâterai de combler au plus vite). N'empêche, cette adaptation de Werner Herzog est l'une des plus fascinantes qu'il m'ait été donné de voir. Le comte Dracula est ici décrit comme un personnage pitoyable, incapable de contrôler sa propre bestialité, évoluant aux abords d'une mort qu'il semble avoir reniée (ce qu'il regrette en plus). Un personnage fascinant auquel on ne s'attachera pourtant absolument pas, le percevant plutôt comme une parfaite incarnation du mal que l'on souhaite voir anéantie. Klaus Kinski rend parfaitement compte de la damnation de son personnage. Il évolue dans des décors d'une froideur terrifiante, où la folie semble pouvoir se propager aussi facilement que la maladie. Isabelle Adjani campe une Miss Harker fort convaincante, une femme aussi faible que courageuse en fin de compte, tandis que Bruno Ganz donne une interprétation toute nouvelle à la notion même de "terreur". Enfin, il faut le souligner, la mise en scène d'Herzog est tout bonnement admirable, celui-ci utilisant à merveille la bande-son pour suggérer la fausse magnificence du mythe (toute la séquence de l'arrivée au château du comte, sur l'ouverture du "Rheingold" de Wagner, est d'une beauté absolue). Un très grand moment de cinéma, qu'il soit adaptation ou remake importe peu.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 24 novembre 2012
    Balabadam ! Ca, c'est ce que j'appelle une claque cinématographique...
    Werner Herzog (sept ans après "Aguirre") adapte librement la version de Friedrich Wilhelm Murnau (1922) pour en faire son film sur Dracula, inventé par le célèbrissime Bram Stoker dont on fête cette année le centième anniversaire de sa mort. A cette occasion, le roman "Dracula" est vendu dans sa version intégrale.
    Dès le générique d'introduction, on a affaire à une atmosphère qui fait peur et qui prend place petit à petit pour terminer sur une scène finale extrême où le doute et l'angoisse ne font plus qu'un.
    Klaus Kinski (acteur fétiche d'Herzog, il tournera 5 fois sous son aile. En témoignent "Aguirre", "Fitzcarraldo" et "Cobra verde" parmi les plus connus) reprend le rôle originellement tenu par Max Schreck, à savoir le Comte Dracula, et livre une interprétation impressionante, cynique et machiavélique à souhait. A ses côtés, le couple formé à l'écran par Bruno Ganz ("La chute") et Isabelle Adjani ("L'été meurtrier", "Subway"...) est formidable et porte magistralement bien la stature du film dans le domaine du rationnel. Un Ganz intrigant, d'abord chercheur de l'identité du nouveau propriétaire, qui va ensuite tomber malade : simplement parfait. Et Adjani, de trouver un jeu pile poil dans ses cordes, en tant que femme amante et blessée.
    Ajoutons là-dessus des décors/maquillages/effets spéciaux majestueux et tout simplement splendides, une palette de couleurs merveilleusement bien utilisées (en dépit d'une photographie mal travaillée), et, surtout, une musique languissante terriblement terrifiante et angoissante. L'atmosphère générale s'en ressent, et avec la partition de Kinski, "Nosferatu" se déguste onctueusement comme on boirait de l'acide sulfurique. Cette ambiance toute particulière retombe hélas après une première partie beaucoup trop prometteuse. La dernière partie en pâtie malgré des relances bien plus qu'honorables de la part d'Adjani et de Kinski.
    Dans cette production franco-allemande, Werner Herzog déploie tout le génie de sa mise en sène et nous livre, au travers des tourments de ses personnages, une dose de paranoïa effroyablement maîtrisée, soutenue par un Klaus des plus terrifiants. A l'enchaînement de chaque plan, nous avons droit à un film de qualité où l'esthétisme est mis en avant. En celà, je remercie tout bonnement Werner qui nous donne un exercice de style extraordinaire. Merci !
    "Nosferatu, Fantôme de la nuit" est ta première réalisation que je vois, et ce ne sera pas la dernière, tu peux en être assuré !
    Sans doute l'un des meilleurs films d'horreur à ce jour. Je le recommande vivement.
    Spectateurs, vampirisons nous dans la dimension herzoguienne pour un soir.
    Interdit aux moins de 16 ans.
    A noter : certaines scènes sont calquées sur les originales de 1922. Werner était obligé de passer par là. Surtout devant la scène la plus culte (et qui hantera encore et toujours nombre de spectateurs), à savoir celle où Dracula rencontre pour la dernière fois Lucy Harker (ici, Isabelle). Effroyablement sublime !
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