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Un visiteur
4,5
Publiée le 29 avril 2011
Un film extraordinaire à tous points de vue et qui ne mérite pas qu'on le voit seulement comme un remake du chef-d'oeuvre de Murnau. Onirique et visuellement très beau mais froid et mystérieux (les décors ne sont jamais montrés dans leur intégralité, la mise en scène suggère constamment le secret), ce film représente sur un écran de la manière la plus exacte ce qu'est un cauchemar dans notre esprit, de manière très habile : par exemple, on voit une table garnie autour de laquelle festoient des convives qui agissent comme si le danger ne les menaçait pas ; on tourne la tête et on revoit cette même table, la seconde d'après, vide et envahie par les rats. Herzog reproduit très exactement cette angoisse qui surgit dans un monde qui nous semble pourtant familier, si ce n'est personnel, et créé une oeuvre qui n'effraie pas quand on la voit, mais qui hante toute la vie durant. Klaus Kinski pris de cette folie qui lui va si bien, et Isabelle Adjani d'une grande présence et plus belle que jamais.
Ce n'était pas évident d'oser faire un remake du chef d'œuvre de Murnau, Nosferatu, mais Herzog s'en tire très bien. Les deux compatriotes se sont éloignés du vroman initial de Stoker (où gravitent de nombreux personnages) pour se concentrer sur Lucy et son mari, ainsi que le comte Dracula bien évidemment. Le film de Herzog est très contemplatif, visuel et esthétique, mais la musique y tient une place prépondérante (ce qui, bien entendu, manquait dans le film muet de 1922). Ça commence très fort dès le générique avec cette musique d'outre-tombe accompagnant un long travelling sur des corps suppliciés (ceux des morts du choléra au XIXe siècle, époque où se situe le film), puis sur cette image de chauve-souris géante volant au ralenti, et enfin Lucy se réveillant en hurlant. Lucy est jouée par Isabelle Adjani, blafarde à souhait. Bruno Ganz interprete son mari, Jonathan, qui part en Trasylvanie faire signer des documents notariés au comte Dracula. Klaus Kinski est le digne successeur de Max Schreck, visage chauve et livide, ongles démesurés, yeux rouges cernés de noir. Lucy se sacrifia pour sauver l'humanité mais la fin est très cynique (spoiler: Jonathan, devenu vampire lui-même, part à cheval semer la mort à son tour ). Le meilleur film de Herzog selon moi, à voir sans faute!
Si le cinéma est l'art de nous conter une histoire, Herzog se plante complètement, il ne nous raconte rien, ils nous propose un livre d'images. Il nous montre qu'il sait filmer, et si la photo est jolie, les mouvements de caméras sont souvent gratuits. Il y a quelques belles scènes avec les rats, mais la séquence des victimes de la peste, faisant penser à du Buñuel des mauvais jours s'apparente à du n'importe quoi. Sinon le film pèche dans presque tous les compartiments, On a accusé la VF d'être responsable des mauvais dialogues, c'est vrai qu'elle n'arrange rien mais faut voir les textes qu'on fait débiter aux acteurs, du littéraire et de l'ampoulé, là où il aurait fallu du naturel. Le jeu des acteurs : Ganz est bien fade, Topor insupportable, Adjani mauvaise comme cochon, reste Kinski sur lequel on peut être partagé, mais il est loin de soutenir la comparaison avec Lugosi ou Lee. Et puis quelle lenteur ! Un mot sur l'enchainement incompréhensible des scènes du château, vu de loin c'est une ruine intégrale, vue de près c'est mieux et à l'intérieur c'est superbement entretenu (par qui ?) la chambre de Jonathan ayant aux choix des carreaux cassés ou pas cassés ! Bref le film n'apporte strictement rien de neuf au mythe et ne saurait rivaliser avec Murnau, Browning, Fisher, Polanski… La même année sortait le Dracula de John Badham avec Frank Langella, et ça c'était du cinéma !
Quant Werner Herzog s'attaque au mythe de Dracula,on peut imaginer une version bien barrée et flamboyante.Il n'en est rien.Trop respectueux de l'oeuvre originelle de Murnau,il en fait une sorte de parodie auteuriste,qui est embarassante par ses longueurs interminables,le jeu figé et maniéré de ses acteurs,et une exploitation trop partielle des caractéristiques du vampire des Carpates."Nosferatu,fantôme de la nuit"(1978)se distingue uniquement sur le terrain de l'atmosphère générale,mystérieuse et mystique.Et par une imagerie relativement envoûtante.Klaus Kinski est un comte Dracula très emprunté,Bruno Ganz un humaniste bien falôt,et Isabelle Adjani minaude à qui mieux mieux.Herzog adorait les histoires d'êtres poussés à leurs limites.On comprend ce qui a pu l'attirer dans cette relecture,mais il se perd dans une reconstitution expressionniste.Ses idées de scénario ne sont pas très probantes,comme l'invasion de rats dans une ville ressemblant à Brême,provoquant une peste fatale à ses habitants.Chaque plan est d'une longueur interminable,et comme je ne suis déjà pas fan de Dracula,ça ne passe pas.
Que d'ennui dans cette énième version du mythe de Dracula, pensée comme le film de 1922 mais sur un rythme des plus lénifiants, avec des interprétations plus que minimalistes et une absence quasi totale de réelle émotion, ce qui est un comble quand on pense aux acteurs venus sur ce projet. L'atmosphère se veut hypnotique et symboliste, mais à trop vouloir en faire on n'arrive jamais à se sentir pris par l'histoire (sans parler du fait que celle-ci est archi connue), et l'on regarde tourner les aiguilles pour aboutir sur une fin au goût de potion amère. Le cinéma de Werner Herzog nous a habitués à mieux.
Un tempo contemplatif, une authenticité loin de tout romantisme à l'anglo-saxonne (même si je respecte grandement les Dracula de la Hammer et, dans une modeste mesure, celui de Coppola), une atmosphère étrange et palpable et quelques détours par le surréalisme font de ce remake de Murnau une adaptation à la fois très fidèle, mais aussi très étrange du Dracula de Bram Stoker.
Un film envoûtant, rendu d'autant plus fascinant par la présence magnétique d'un Klaus Kinski à la frontière entre l'homme et la bête, capable de muter du petit être fragile et démuni en prédateur assoiffé de sang frais avec la rapidité d'un félin. Une performance à la démesure et à l'image de la folie de cet acteur hors normes, qui tient là l'un de ses plus grands rôles. Hypnotique!
Le film gothique par excellence, bien loin de son prédécesseur de 1927. Il lie habilement le monde du monstre et celui de l'homme, la solitude et la vie. Le monstre est condamné de sa malédiction à vivre une vie cruelle et acharné. Poussé par ses instincts sexuelle à avoir une meilleure vie, quitte à être courte. Avec une mise en scène très lente nous laissant ressentir l'atmosphère pesant sur nos personnages. Si vous êtes du style à apprécier l'action se dérouler lentement sous vos yeux à remarquer chaque petits détails quitte à être très atmosphérique et du coup au risque d'être ennuyeux. Avec des dialogues laissant ressentir ce que ressent les personnages. Alors vous pourriez apprécier ce film
le jeu des couleurs, entre certains noirs, certains blancs, Adjani pâle, en chemise de nuit planche, répond à Klaus Kinsky pâle, en habits noirs, moins exubérant que l'on s'y attendit. Même le château, est d'une blancheur immaculée, le tout est RÊVE, bonheur, recul de Herzog. Ganz improbable de décalage remet une 2nde couche d'onirisme. On se laisse transporter, chaviré par un des plus beaux "films de vampires" qu'il soit, sûrement LE plus beau du cinéma parlant, pourvu qu'on fasse le choix de se laisse emporter.
Difficile de noter un film comme le consentement, qui parle d'une relation pédophile entre une adolescente et un écrivain. Car évidemment ce n'est pas le genre de film qu'on peut apprécier tellement le sujet est Taboo et qu'on a pas envie de voir ça. Et je suis totalement partisan de cette volonté de ne se fixer aucune limite artistique mais ici je dois bien avouer : à quoi sert ce film ? Déjà je trouve que Gabriel a une écriture beaucoup trop grossière. Parler dans un français pompeux ne fait pas de lui un homme distingué, et la manière dont il transpire la malveillance et la manipulation rende difficilement crédible le fait qu'une jeune ado puisse lui accorder sa confiance même si évidemment, je ne suis pas une ado de 14 ans donc je ne sais pas ce qui peut se passer dans leur tête. En plus de ça (les dialogues pompeux n'aident pas) mais je trouve les acteurs franchement très médiocres, au même titre que la mise en scène même s'il y a un peu plus d'idée à la fin du film je trouve, même si cette fin tire très en longueur je trouve. Bref, peut être que c'est juste le sujet qui m'a tellement rebuté que j'ai n'ai pas pu apprécier le consentement à sa juste valeur mais j'avoue n'être pas du tout convaincu.
Je ne peux pas dire que le cinéma de Werner Herzog m'enthousiasme des masses, j'ai plutôt apprécié le beau Fitzcarraldo beaucoup moins Aguirre sans doute son film le plus connu mais Nosferatu, fantôme de la nuit ne m'a pas déplu. Herzog s'inspire bien sur de Nosferatu de Murnau réalisant ce que l'on appellerait aujourd'hui un reboot, c'est un film sur le vampirisme comportant de très belles images (les décors et les lieux sont originaux), de bons acteurs et ayant une atmosphère sombre très réussie presque pesante. Ce n'est pas un film que je classerais parmi mes préférés mais à sa manière je l'ai bien aimé, il est surtout fascinant par moment avec quelque chose d'envoûtant et d'hypnotique par contre par moment aussi on ressent la lenteur du film. En tout cas c'est un film fantastique à découvrir.
La version d'Herzog bien que souffrant de longueurs et de scènes qui prêtent à rire n'en reste pas moins digne d'intérêt par sa réalisation et son interprétation. Certains plans saisissants de beauté ( apparemment inspirée fortement du film de Murnau de 1922 ), l'atmosphère étrange et Klaus Kinski, impériale, captive l'attention. Bruno Ganz est parfait, par contre Herzog a dû dire à Isabelle Adjani qu'elle tournait un film muet tant elle surjoue! Comparer avec le "Dracula" de Coppola n'est pas raisonnable les deux longs-métrages étant totalement différent, la version du réalisateur allemand étant plus courte avec moins de dialogues, moins de scènes et des plans très longs. Malheureusement la qualité de VF est regrettable sans être totalement désastreuse.
En 1922, Friedrich Murnau réalisait "Nosferatu", l'adaptation illégale du "Dracula" de Bram Stoker. En effet, ne bénéficiant pas des droits d'auteurs, Murnau changea les noms des personnages, dont celui du vampire, et fit de "Nosferatu" un personnage emblématique du cinéma expressionniste allemand. En 1979, Werner Herzog décide de mener un double projet : réaliser un remake du "Nosferatu" de 1922... tout en ré-incorporant les noms officiels, y compris celui de Dracula. On s'intéresse donc à Jonathan Harker, notaire allemand, qui se rend en Transyvlanie pour vendre un château au mystérieux et sinistre comte. Les amateurs d'horreur sanglante et de vampires à foison seront sans doute surpris par le parti pris de Werner Herzog, qui réalise ici un film très posé et lent. Une bonne moitié est ainsi consacré au voyage de Jonathan Harker et à sa rencontre avec Dracula. Traité ni comme un mythe de l'ombre, ni comme une figure romantique, Dracula/Nosferatu est ici dépeint comme une créature solitaire, souffrant de son isolement et de sa condition, qui l'empêche notamment d'aimer. L'interprétation de l'halluciné Klaus Kinski convient très bien à ce vampire cruel et hagard, aussi pathétique que dangereux. Visuellement, l'ensemble rend fréquemment hommage au classique de 1922. Le maquillage de Nosferatu est similaire, l'intrigue presque la même (mise à part quelques surprises amusantes), et plusieurs plans ont été refait presque à l'identique, avec cette fameuse vision "de profil" des scènes. On note aussi le jeu et le maquillage volontairement outrancier d'Isabelle Adjani, faisant écho au cinéma muet. Mais Herzog apporte surtout sa propre personnalité, avec des jeux de couleurs et d'éclairages pertinents et même superbes par moment, qui parviennent à mélanger l'esprit du cinéma expressionniste allemande avec la technique et la couleur des 70's. Sans compter de jolis décors, et une BO lancinante qui complète cette ambiance lente et pesante. Ce "Nosferatu" mouture 1979 est donc un remake pertinent et intéressant du film de 1922.
Un film qui a plutôt bien vieillit . Il doit beaucoup à la phénoménal interprétation de Klaus Kinski, tour à tour dément et fragile, qui a su transcender le personnage . Isabelle Adjani lui donne une bonne réplique et ce duo donne toute sa dimension au film s'appuyant sur bonne réalisation de Werner Herzog: classieuse et envoutante .
Libre réécriture du Nosferatu de Murnau, cet hommage de Werner Herzog est aussi atypique que son réalisateur et a ce quelque chose d’hypnotique très commun à l’œuvre de ce dernier. Même s’il est loin d’être exempt de défauts tels une mise en scène lourde ou la présence d’Isabelle Adjani qui en fait des caisses, son aspect quasi documentaire parfois nous interdit presque de décrocher. Mais, et c’est surtout là la bonne idée de Herzog, il confie le rôle du comte Dracula à l’inénarrable Klaus Kinski qui nous livre une nouvelle fois une masterclass, lui aussi est hypnotique ! Je préfère la version de 1922 qui reste un véritable chef d’œuvre mais ce remake complète bien l’œuvre originale avec notamment une très bonne bande originale et est évidemment à découvrir.