Je ne sais pas si vous allez aussi régulièrement que moi au cinéma, mais avec ce "Captain America", voilà un énième blockbuster qui vient alourdir un mois d’août déjà très chargé en la matière. Autant dire que ceux qui n'en sont pas à leur première expérience de ce genre ce mois-ci pourraient très vite rejeter ce "Captain America" par simple overdose, car c'est vrai – principe du film de super-héros oblige ! – les structures sont connues et on est très vite sur des rails. Pourtant, ce sort serait un peu injuste car, des dernières productions du genre, c'est peut-être celui qui s'en tire le mieux. D'abord, je dois lui avouer un véritable univers, bien construit, qui a son épaisseur et son identité visuelle. Ensuite, il y a ce personnage principal qui, par son caractère atypique, à de quoi séduire. Commencer par un petit gars chétif et asthmatique, c'est quand même assez peu courant ! Et puis il y a surtout cette plongée dans l'ambiance de la Seconde guerre mondiale qui, je trouve, réussit super-bien au film. Mais bon, "Captain America" traîne aussi un sacré paquet de casseroles, tous liés à son comic d'origine à vrai dire. Le premier qui me vient est bien évidemment ce patriotisme pro-américain qui, bien que le film prenne du recul dessus, est quand même assez outrancier. Il y a aussi cet opposant au Captain America qui est assez minable en soit. Mais surtout, il y a cette philosophie propre au film qui, même si elle cherche à s'en éloigner, s'écrase toujours dessus : une sorte de culte malsain du surhomme qui, moi personnellement, m'a fait tiquer pendant tout le film. Paradoxalement, le fait que ce "Captain America" soit adapté d'un comic parvient à l'excuser pas mal de choses et rend le spectacle regardable. Mais bon, pour ma part, annuler un mal ne créé pas forcément un bien. Ainsi, c'est avec un sentiment des plus neutres que je laisse ce bon capitaine...