Tension psychologique extrême pour ce film en 2 parties distinctes, la première remarquable en totale immersion avec le métier assez inconnu de photographe de guerre, filmé de façon brut, souvent caméra à l'épaule, d'un réalisme à couper le souffle dans le cadre de la guerre incessante menée par les kurdes dans le kurdistan, fait d'histoire que l'on appréhende mieux avec à la fois des paysages magnifiques et des images d'une horreur absolue, la guerre et sa réalité, la mort et la souffrance, n'étant pas édulcorées. On est avec les photographes de guerre, au milieu des combattants, des blessés et des morts. Puis le retour d'un des photographes et l'absence de son ami "resté sur le terrain ". Commence alors un long parcours psychologique, fait de mystères, de non dits, de traumatismes post retour de guerre, de stress obsessionnel, pour aboutir à l'inévitable vérité et réalité de cet incroyable métier où certains risquent leur vie, sont nos yeux, pour que l'on sache. Dans ce film, un trio d'acteurs remarquables, Colin Farrell impliqué, imprégné, d'une crédibilité sans faille, une tension et une émotion à fleur de peau, sans cesse au bord de la rupture, une interprétation gigantesque. A ses côtés, la remarquable Paz Vega tout en force et en compassion et compréhension, un pilier qui empêche de sombrer et maintient un fragile équilibre, une interprétation dosée ’équilibrée, subtile. Enfin la présence charismatique du grand Christopher Lee, qui par son action, sa sagesse, son expérience, son aura, va débloquer la situation pour l'empêcher de sombrer vers la catastrophe et redonner une lueur d'espoir,un souffle de vie. Un rôle secondaire mais essentiel avec une présence extraordinaire. Un film passionnant et éprouvant emotionnellement, d'un réalisme et d'une réalité incroyable. A voir absolument.