BOY-A c’est l’histoire d’un jeune homme, Eric, qui sort de prison, après plusieurs années d’incarcération pour avoir commis un meurtre qui avait défrayé la chronique il y a 14 ans de cela… Oui, mais voilà, le garçon en question n’a rien d’un criminel. Au contraire, une gueule d’ange, de nature calme, plein de douceur; la prison l‘aurait donc changé ou justement sa personne est-elle restait intact?. En tout cas, il va vouloir changer d’identité et tenter la réinsertion sociale. La rédemption est acquise, c’est évident et une nouvelle vie lui ouvre les bras, sa deuxième chance il la puisera surtout en son protecteur, médiateur social; un père aussi mais maladroit et pourtant humainement généreux mais moins avec sa progéniture. L’acteur Andrew Garfield est une révélation. Il joue avec une simplicité et un naturel déconcertant. Nourrit de flash back, l’intrigue tient à alimenter un suspense sur la vraie nature de ce personnage et sa responsabilité dans un meurtre qui va à l‘encontre de la personnalité du jeune homme d‘aujourd‘hui, rempli de sérénité et de gentillesse et qui aura même le droit à son heure de gloire. Mais la schizophrénie est inévitablement évoquée. Ce dont on parle vraiment ici c’est de réinsertion évidemment, mais aussi d’amour, et surtout d’amour; de la jeunesse, de l’amitié, de la découverte du partage… Finalement ce n’est pas de la réinsertion dont il s’agit mais plutôt de l’insertion, de la capacité et de la force à se fondre dans une société pleine de faille, corrompue par l'intolérance et le mépris. Une société qui souffre de la différence de chacun, qui peine à croire au changement où tout est à construire pour lui. Jack ne connaît rien de la vie mais il sait que le pardon sera la quête de toute une vie, une vie qui lui échappe malgré tout… BOY-A pose subtilement la question de la présomption d'innocence, de l'emprisonnement, et de la réinsertion au sein de la société. Une œuvre touchante, qui ne manque ni d’humanité et de finesse. Bouleversant.