Encore une nouvelle claque bien sentie après un film britannique (après Clubbed cette année, ou encore This is England)! Quel film, quelle émotion!!! Le jeu et la frimousse du héros Eric/Jack (Andrew Garfield, épatant) y sont pour beaucoup, presque pour tout même, tant on parvient à l'aimer, à vouloir le protéger, à vouloir devenir son pote, à lui pardonner même. Et pourtant, on découvre assez rapidement l'horreur de ce qu'il a fait. Le pourquoi de son long séjour derrière les barreaux, le pourquoi de son changement de nom...
John Crowley alterne -sans originalité certes- entre le présent d'une vie à reconstruire (le héros semble y parvenir avec un boulot, des amis, une copine) et le passé douloureux (le désamour familial, le rejet des camarades avant la rencontre avec cet ami qui vous veut du bien) d'un être passif, observateur, suiveur, influençable. Un être devenu adulte sans être passé par aucune des étapes normales de la vie d'un jeune: pas d'adolescence, pas de cours, pas d'innocence, rien... On le ressent dans son apprentissage de la vie à sa sortie de prison, son rapport aux autres et notamment dans la relation qu'il noue avec Michelle (Katie Lyons), la baleine blanche comme elle est surnommée, personnage réussi, à la fois protectrice et surprenante (l'image de la mère?).
Et il y a Peter Mullan, cet excellent acteur qui joue ici le rôle du tuteur de Jack/Eric, son parrain, son soutien, son pilier. Il donne tout à son protégé, au détriment d'un fils déprimé... Très intéressante la relation des deux héros du film, cette appartenance que semble ressentir Jack à son égard, son regard de gosse dès qu'il découvre la moindre chose.
Un film plein d'espoir, de quête de rédemption, de pardon, de rachat. Un film simple et poignant où l'on se prête à vouloir que le héros, pourtant auteur de l'irréparable, revive, renaisse. Et pourtant...