Pour son 2ème long-métrage, François Favrat a choisi un thème assez peu pratiqué par le cinéma français, en l'occurrence la politique locale. Avec Clavier et Cornillac à l'affiche, on pouvait s'attendre, si le film valait le coup, à un franc succès de la part du public. Et bien, le film vaut largement le coup, il est même très bon, et pourtant il ne semble pas qu'il décolle en terme de nombre de spectateurs. On s'étonne de retrouver Clavier, par ailleurs très sobre pour une fois, dans un film plutôt anti bling-bling et ouvertement favorable aux thèses des verts. Ce sont en l'occurrence les antennes-relai des opérateurs de la télé mobile que l'on retrouve en première ligne, avec les magouilles politiques et les mesures bidon qui vont avec. On sent que Bouygues est ouvertement visé et on ne s'étonne donc pas de voir M6 dans la production du film. Je serais surpris que ce film passe un jour sur TF1 ! Sinon, le film n'est pas seulement politique. Il fouille également dans les entrailles des âmes humaines, leurs forces et leurs faiblesses. Mis à part Cornillac et Clavier, on retrouve avec plaisir Sami Bouajila, Michel Aumont, Valérie Benguigui, Marilyne Canto, Vimala Pons et surtout Marianne Denicourt, pas vue depuis longtemps. La mise en scène est enlevée, la lumière excellente (ça se passe à Aix, rappelons le). Ce film est donc un très bon divertissement en même temps qu'un film engagé.