(500) jours ensemble, réalisé par Marc Webb, est une comédie dramatique qui brille par son originalité narrative et sa bande-son soigneusement sélectionnée. Pourtant, malgré une ambition louable et des moments captivants, le film souffre de certaines limites, laissant une impression mitigée. À la fois sincère et frustrant, ce récit d'amour et de désillusion séduit autant qu'il déçoit.
La structure non linéaire de l’histoire est l’un des points forts du film. Elle reflète avec justesse la manière dont nous nous remémorons des relations passées, mêlant souvenirs heureux et douloureux. Cependant, ce choix stylistique, bien que stimulant, nuit parfois à l’engagement émotionnel. Le spectateur est constamment déplacé d’un moment à un autre, sans avoir le temps de s’immerger pleinement dans l’évolution des personnages. Si l’intention est audacieuse, l’exécution manque de cohésion pour offrir une véritable profondeur.
Joseph Gordon-Levitt livre une performance solide dans le rôle de Tom, un jeune homme romantique projetant ses idéaux sur Summer. Son jeu parvient à équilibrer naïveté et vulnérabilité, rendant son personnage attachant, bien qu’un peu égocentrique. Zooey Deschanel, quant à elle, incarne Summer avec un charme distant et une légèreté séduisante. Pourtant, le traitement de son personnage pose problème : réduite à une muse insaisissable, Summer manque de complexité et de développement, ce qui affaiblit l’alchimie entre les deux protagonistes. Cette asymétrie dans la narration diminue l’impact émotionnel de leur histoire.
La mise en scène de Marc Webb est visuellement élégante. Le recours à des éléments stylisés, comme la séquence "attentes contre réalité" ou les touches récurrentes de bleu, confère au film une personnalité distincte. Cependant, cet excès de style peut parfois donner l’impression d’une œuvre trop consciente de son image, au détriment de l’authenticité. L’approche visuelle sophistiquée risque d’éclipser les émotions brutes que l’histoire aurait pu transmettre.
La musique joue un rôle central dans 500 jours ensemble, devenant presque un personnage à part entière. Des morceaux de The Smiths à Hall & Oates, chaque choix musical enrichit l’atmosphère et amplifie les émotions des scènes. Cette dimension auditive est l’un des aspects les plus réussis du film, donnant à certaines séquences une profondeur qui dépasse ce que les dialogues parviennent à transmettre.
Le film aborde des thématiques universelles telles que les attentes irréalistes, les désillusions amoureuses et la quête de soi. Cependant, il reste trop centré sur la perspective de Tom, négligeant d’approfondir la complexité de Summer ou de s’aventurer dans des réflexions plus nuancées. Cette approche unilatérale empêche le récit de dépasser le cadre d’un simple récit de chagrin d’amour pour explorer des dynamiques relationnelles plus profondes.
Le dénouement, où Tom rencontre "Autumn", tente d’offrir une touche d’espoir, mais manque d’impact émotionnel. Bien que cette rencontre suggère l’idée de nouveaux départs, elle est exécutée de manière trop rapide et attendue, diluant la puissance cathartique que cette scène aurait pu avoir. La fin, bien qu’agréable en surface, ne parvient pas à compenser les lacunes de l’histoire.
(500) jours ensemble est un film qui allie ambition narrative et esthétisme visuel, offrant des moments mémorables et une bande-son captivante. Pourtant, ses personnages déséquilibrés et son approche parfois trop superficielle des thèmes le retiennent d’atteindre son plein potentiel. À mi-chemin entre charme et frustration, c’est une œuvre imparfaite qui, malgré ses qualités, ne laisse pas un impact aussi durable qu’elle aurait pu. Une belle tentative, mais qui ne parvient pas à transcender ses limites.