Après l'énorme succès de Dream Works Animations, j'ai nommé la quadruple aventure de l'ogre Shrek, il fallait bien que la firme développe un Spin-off sur l'un des personnages phares de la franchise, le chat potté. Oui, le minou espagnol, ses mimiques de maton et son tempérament de Latin lover avaient conquis le public, les dirigeants de Dream Works l'auront parfaitement compris et auront lancé sans trop tarder la production d'un film sur le chat, convoquant à nouveau, pour le coup, Antonio Banderas auquel se joindront Salma Hayek et Zack Galfianikis, notamment. Si le film est divertissant, drôle et j'en passe, il démontre cependant un scénario puissamment brouillon, mêlant la destinée du chat à celui d'un oeuf, quelle idée, alors que tous deux sont en quête des haricots magiques et de cocons en or. Difficile de sortir de là avec clairvoyance, le réalisateur et les scénaristes ayant voulu un maximum de séquence d'action, de spectacle, condamnant du même coup une certaine linéarité nécessaire à l'attachement, façon Pixar, aux personnages.
Malgré cette non construction du récit, ce mélange de contes existantes et de pures inventions, parfois désagréable, force est de constaté que Dream Works aura pensé à nous, adultes, ne propulsant jamais le film dans les limbes de l'enfance propre, offrant une lecture aléatoire qui permettra au plus petit de rire et aux plus grands de s'amuser de quelques subtiles idées, notamment lorsque le chat retrouve ses instincts de chat, tels qu'on les connaît. Oui, difficile de ne pas tomber sous le charme de séquences ou la minou lape son lait, fait sa toilette ou cours après un rayon laser improvisé, sans compte sur les grognements et miaulements d'usages. Le cinéaste à la barre aura compris le subtilité du personnage, au rendu très humain mais au manière très félines, un régal de ce coté là, sans compter sur le mythique regard du chat, déjà vu dans Shrek.
Simple d'accès malgré son rythme mal négocié, amusant malgré sa tendance au n'importe quoi, le chat potté ne sera certes pas un film d'animation mémorable mais un divertissement digne de ce nom qui passe aussi bien qu'un verre d'eau dans le désert. Il n'est donc pas exclu d'y voir un jour une suite, laquelle n'étant d'ailleurs pas forcément une mauvaise nouvelle pour les amoureux de l'animation telle qu'on là connaît aujourd'hui, d'autant que les productions Dream Works, plus adultes, donnent lieu à quelques excellents rendus graphiques démontrant un réel savoir faire informatique, élément crucial lorsque l'on concurrence Disney Pixar. 12/22