Une œuvre très oppressante, sur ce point là c’est réussi, mais au-delà de cette violence gratuite on ne voit pas bien où Haneke veut en venir . Là où le message de Burgess / Kubrick, dans « Orange mécanique » était clair, la cause de la violence de la jeunesse analysée, de la déshumanisation de la société ,de la cruauté gratuite, d’un certain sadisme qui s’expliquait par le passé , l’histoire, la généalogie de ces jeunes garçons, ici rien de tel . Ce qui faisait la force de Kubrick c’est que tout cela nous apparaissait « normal» , d’une logique scientifique et perverse mais imparable . Ici on ne sait rien de ces deux garçons, on ne comprend pas le pourquoi. Donc on est bien face à une violence gratuite. Est-ce un point de vue philosophique de Haneke , une violence que l’on arrive pas à justifier , un violence , intrinsèque, mais à quoi ?, à la condition humaine ? Il y a de plus, des longueurs terribles, de plans fixes interminables où il se passe rien ( un plan fixe avec deux corps sur un canapé pendant 15 mn) . La seule originalité du concept est que cette violence, ces tortures sont hors champs, on ne les voit pas directement, parfois on a le son. Haneke veut nous monter que l’on peut faire peur , sans être « gore » , mais on le savait déjà. Donc vraiment un film étrange, trop conceptuel, presque in-intéressant , violent pour rien , presque soporifique malgré son côté anxiogène.