Vingt-deuxième mission pour le célèbre agent secret de sa majesté, James Bond, alias 007. Et ce qui marque l’originalité de cette 22ème aventure de 007 c’est qu’elle est la suite directe du précédent volet de la saga : le chef d’œuvre Casino Royale de Martin Campbell. Même s’il lutte pour ne pas faire de sa dernière mission une affaire personnelle, James Bond est décidé à traquer ceux qui ont forcé Vesper à le trahir. En interrogeant Mr White, 007 et M apprennent que l’organisation à laquelle il appartient est bien plus complexe et dangereuse que tout ce qu’ils avaient imaginé. Après l’évasion de White à laquelle a participé un des gardes du corps de M, Bond, suivant la trace des billets marqués du Chiffre, se rend à Port au Prince afin de mener son enquête et rencontre par hasard une mystérieuse jeune femme appelée Camille, elle aussi motivée par un désir de vengeance. Elle va le mettre sur la piste de Dominic Greene, un homme d’affaire impitoyable et un des piliers de la mystérieuse organisation que traque le MI6. Au cours de sa mission que le mène en Italie, en Autriche et jusqu’en Bolivie, Bond va découvrir que Greene se sert de la puissance de son organisation pour contrôler l’une des ressources naturelles les plus précieuses au monde en manipulant les gouvernements et la CIA. Pris dans un infernal labyrinthe alors qu’il approche de plus en plus du responsable de la trahison de Vesper, Bond doit à tout prix garder de l’avance sur la CIA, sur M et les terroristes afin de déjouer le sinistre plan de Greene. Après la réussite totale que fut Casino Royale en 2006 permettant ainsi de rebooter la série James Bond en réinventant totalement le mythe en s’encrant plus dans l’aspect réel, en supprimant les gadgets farfelus et les scènes avec les Bond Girl, Martin Campbell et Daniel Craig avaient ressuscité la saga James Bond après les films de Pierce Brosnan qui avaient, il faut l’avouer, un peu plombé la franchise. Mais surtout, les deux hommes ont su donner un nouveau visage à l’agent secret le plus célèbre du Septième Art. Casino Royale fut un succès public et critique, Daniel Craig fut acclamé et sacré meilleur James Bond de la saga par les fans et critiques et le film de Campbell est un de meilleurs de la série à ce jour. Et donc voici sa suite, Quantum of Solace réalisé par Marc Forster metteur en scène du film Les Cerfs-Volants de Kaboul sorti en 2008. Il faut l’avouer il y avait de l’espoir pour que cette suite face mieux mais malheureusement ce n’est pas le cas, Quantum of Solace est moins bon que Casino Royale mais cela ne veux pas pour autant dire qu’il est raté. Au contraire il est très réussi, pas aussi bien que Casino Royale certes, mais il constitue un très bon James Bond, pas un des plus mémorables comme Goldfinger, L’Espion qui m’Aimait, GoldenEye, Casino Royale ou Skyfall, le troisième opus avec Craig mais c’est une autre histoire ce film. Pour revenir à Quantum of Solace son gros problème provient de son scénario : moins fouillé, moins complexe, plus court sur sa durée : 1h37 certainement l’aventure la plus courte de la série, le film reste dans le fond assez classique. Et s’il n’est pas aussi réussi que le précédent au niveau du scénario c’est certainement à cause de la grève des scénaristes qui a touché Hollywood handicapant ainsi la production de Quantum of Solace où le scénario fut écrit sur le fil du tournage. Même Daniel Craig renie le film c’est pour dire à quel point il est un des plus mal vu de la saga car oui le film de Marc Forster fut un succès aux box-offices mais pas un aussi gros auprès des critiques et de nombreux spectateurs trouvant plus en lui un film d‘action des plus basiques qu’il soient qu’un pur James Bond. Mais pour moi ce 22ème James Bond vaut vraiment le coup et étant fan depuis tout petit du personnage et des films je ne peux qu’aimer celui-là ! Mais pour revenir au scénario, l’histoire est beaucoup plus classique car déballant une intrigue plus mince où Bond poursuit un pilier d’une organisation appelée Quantum qui tente de s’approprier une des ressources naturelles les plus précieuses au monde. De plus ce qui est à la fois intelligent et frustrant c’est qu’on ne sait pas au bout de ces 1h40 de film quelle est cette organisation criminelle tant redoutée par le MI6. Peut-être l’équivalent du S.P.E.C.T.R.E. version moderne ? Qui sait ? Mais à part ça le film reste prenant et très spectaculaire ! En effet Quantum of Solace nous livre des scènes d’action ahurissantes avec des courses-poursuites effrénées sur terre, la course-poursuite qui ouvre le film est d’anthologie, sur mer et dans les airs et le tout ponctué de combats aux corps à corps violents et intenses. On est plus dans l’hère Roger Moore avec un coups de poing et une blague au passage, on est bel et bien dans l’hère Daniel Craig qui s’est totalement approprié le personnage de l’agent secret et est décidément le meilleur acteur à l’incarner depuis Sean Connery en 1963 dans James Bond 007 contre Dr. No de Terrence Young. L’acteur britannique livre donc un James Bond plus sombre et torturé, plus brutal, plus physique et aussi plus réaliste. Quand le Bond version Craig coure, se cogne sur un mur, se bat ou se fait tirer dessus, il en ressort avec des citatrices et du sang sur le visage contrairement à Roger Moore ou Pierce Brosnan qui en ressortaient indemnes, costume propre et pas une seule égratignure. Un James Bond donc plus sombre et violent certes mais plus humain aussi. Finalement ce qui sauve le film, ce n’est pas non plus une catastrophe ne l’oubliez pas, ce sont les impressionnantes scènes d’action et l’interprétation formidable de Daniel Craig. Un autre bon point : le casting du film est très bon et il faut signaler que le méchant du est interprété par ….. un acteur français ! Mathieu Amalric incarne Dominic Greene, rôle qui lui va très bien mais auquel il aurait pu apporter plus de folie et de psychologie ce qui ne fait pas de lui un des méchants les plus mémorables de la saga comme le sont Goldfinger, l’homme de main Requin ou encore Le Chiffre. Accompagné d’une superbe musique de générique, Another Way to Die de Jack White et Alicia Keys, Quantum of Solace, dont le titre reste par ailleurs très énigmatique, est un très bon film de la saga James Bond, efficace, prenant et donc une belle réussite. L’hère Craig continue !