Pour ce vingt-deuxième opus, la franchise James Bond n'est plus de mise même si quelques poncifs nous le rappellent.
Le thème général, l'intro type James Bond, n'existe plus. Une fois passerait. La deuxième fois, je dis : rendez nous Monty Norman et sa fabuleuse idée de départ de "Dr No". L'effet de surprise magnifiait James Bond, il a été fédérateur, rénové, un d'un coup, splash, on nous l'enlève !!!
Ensuite, on se base sur une scène d'ouverture assez intéressante visuellement et l'on est happé devant les déferlantes des mitraillettes et autres pistolets. C'est bien, mais l'humour à la Brosnan, la classe de Moore et l'humour so british de Connery ne sont pas au rendez-vous, et cela, jusqu'à la fin du film : Daniel Craig, si c'est pour nous refaire ce numéro pour le prochain épisode, je t'en prie, va-t'en !
Après cette scène d'intro, on passe au générique chanté. Ici, même si Alicia Keys est présente, l'atout charmeur à la James Bond n'est plus présent. Faut-il rappeler qu'il faut SOIT une bonne chanson (Shirley Bassey et son "Diamonds are forever" sont inoubliables !), SOIT une trame de fond accrochante (voir les génériques de Brosnan) ? La production semble l'avoir oubliée (étonnant de la part de la fille et du fils Broccoli).
Ensuite, vient la compréhension du scénario entier, global. Si l'on n'a pas vu le "Casino royale" de Campbell, on est perdu dès le début : c'est bien la première fois qu'il y a un rapport entre la scène d'ouverture (la course-poursuite) et la suite du générique chanté (le QG souterrain du MI6 en Italie). La franchise James Bond est bafouillé (voir le début de "Rien que pour vos yeux" pour les purs fans de la saga entière !! Les autres ne pourront pas comprendre, tout simplement.). De plus, le scénario se base sur la vengeance d'une femme aimée par Bond. Ceci n'est pas la première fois : voir et revoir l'excellent "Permis de tuer" avec un Dalton certes effacé. Et pour la première fois, encore, il s'agit d'une suite logique à "Casino royale". La franchise James Bond est vraiment entravée.
"Quantum of solace" se résume finalement à un mauvais Daniel Craig (qui déssert lui-même la classe et l'humour à la James Bond), à un scénario (Bond enquête sur l'organisation Quantum dans le seul but de venger une femme aimée) bancal (étonnant que Paul Haggis lui-même récidive) ne servant qu'à mettre en avant les talents de Craig, à des aventures toujours aussi impropables les unes que les autres (Marc Forster, "Les cerfs-volants de Kaboul" c'est lui !, semble le savoir et s'en accoutume pour donner plus de consistance que Martin dans son "Casino royale"), à mettre en avant des James Bond girls aussi inexistantes que possibles (Olga Kurlyenko ("Hitman" de Xavier Gens)en tête), à montrer un méchant "rien que pour ses yeux" (Mathieu Amalric ne montre rien du tout, il joue beaucoup mieux dans son "Scaphandre..."), et à démonter la musique originale de Monty Norman/John Barry (merci David Arnold de nous faire apprécier le James Bond thème qu'au final ! Et quand je dis apprécier, c'est qu'on l'attendait avec impatience. Et à entendre cette version ultra-moderne, j'ai l'impression d'entendre les brouillons de Monty Norman !!!!) !.
Pour terminer, préférez la franchise d'Irvin Kershner (le non officiel "Never say never again") qui remplit parfaitement son contrat (lire mon commentaire sur le film "Jamais plus jamais") que cet officiel (pourtant bien non-officiel) qui n'a la base que de divertir, et même plus que son prédecesseur !
Très chers amis spectateurs, si vous êtes fans de la saga toute entière, ce James Bond (qui n'en est pas un !!!) est à effacer des mémoires au plus vite. Préférez largement "Goldeneye", "L'homme au pistolet d'or" et "Dr No" !!!!
PS : les notes James Bond s'appliquent uniquement à cette saga et non aux films précédemment critiqués.