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inspecteur morvandieu
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3,0
Publiée le 5 juillet 2024
Dans un pays d'Afrique anglophone non identifié -qui pourrait être, suivant l'histoire récente, le Libéria- s'affrontent, dans une guerre civile meurtrière, armée régulière et forces rebelles. Le réalisateur Jean-Stéphane Sauvaire s'attache aux basques d'un groupe d'enfants et d'adolescents embrigadés par les rebelles et illustratifs d'un typique phénomène africain. Déjà rompue au combat de rue, la petite troupe, disparate et bariolée, costumée comme au carnaval, spoiler: sème la mort en rejoignant la capitale, exécute sans discernement, ivre de haine et de violence.
Sans conscience politique, seulement guidés par les aboiements furieux de généraux auto-proclamés, ces gamins sans famille, gonflés par le pouvoir des armes, combattent en assassins et en chapardeurs. Le réalisateur évoque la condition de ces enfants-soldats sans discours, uniquement à travers leurs actes, souvent sadiques et humiliants, telle cette séquence spoiler: où un gamin haut comme trois pommes ordonne à un vieillard.
C'est un film âpre et brutal parce que réaliste -ses interprètes sont d'anciens enfants-soldats- et parce qu'il est dans l'action et la férocité constamment, éludant la politique et la morale. Le principal objectif de Sauvaire est de montrer, de comprendre comment ces jeunes africains ont perdu l'innocence.
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1,0
Publiée le 11 avril 2021
C'est un film bien fait certes avec une réalisation particulièrement réussie qui vous plonge au cœur d'une zone de guerre et ne s'en détache pas une seconde. Mais c'est aussi une expérience visuelle totalement déprimante et j'ai détesté presque chaque seconde de ce film. Je me demande si le réalisateur n'aurait pas mieux fait de présenter ce film comme un documentaire expliquant le contexte du conflit. Johnny Mad Dog suit un groupe d'enfants soldats dirigé par le personnage titulaire qui fait des ravages au Liberia. Ils font partie d'un soulèvement rebelle dont l'objectif est de renverser le président et tous ceux qui se rangent de son côté et ce qui suit est 90 minutes de viols, de meurtres de sang-froid et de chaos général. Le film est dévastateur et donne mal à la tête car il n'y a aucune lueur d'espoir il n'y a aucune comédie juste une morosité sans fin. Presque tous les dialogues sont criés et la violence s'étend à l'infini obligeant le spectateur à faire partie de cette dépravation inutile alors qu'aucun des personnages n'est sympathique et que j'ai passé la plupart du temps à espérer que le film se termine au plus vite...
« Johnny Mad Dog » est un film d'une rare cruauté qui dénonce sans détour l'instrumentalisation des « enfants soldats » en Afrique. L'intention est tout à fait louable sur le papier mais le réalisateur se borne à aligner des scènes de violence gratuite sans tenter de les expliquer ni même de leur donner la moindre cohérence idéologique ou historique. Du coup, cette avalanche de tueries sanguinolentes perd une grosse partie de son intérêt dramatique et on a vite l'impression de « tourner en rond » dans ce scénario totalement vide de sens. Alors, certes, les jeunes acteurs font un boulot incroyable et sont totalement crédibles en « chiens de guerre » déchaînés... mais ça ne suffit pas à sortir ce film étonnant du bourbier dans lequel il s'enfonce dès les premières minutes. Seul le rôle de la jeune orpheline parvient à redonner quelques couleurs à cette œuvre sombre et beaucoup trop facile à mon goût. Une vraie déception, pour un sujet grave et toujours d'actualité !
De la violence pour de la violence... quel est le but de ce film ? Faire un film choc d'accord, mais qui soit intéressant pour le spectateur. Là ce n'est clairement pas le cas. On nous montre juste de la violence mais le film n'a aucun fond
Un témoignage glaçant et qui paraît pourtant aseptisé sur les enfants soldats en Afrique. L endoctrinement de ses derniers est parfaitement mis en place, à grand coup de mensonges et en faisant voler en éclat tout leur repères pour qu ils puissent prendre ces mensonges pour une vérité absolue et indiscutable. La violence pourtant terrible du film paraît cependant encore loin de ce qu on est en droit d imaginer tant cet endoctrinement est violent est extrême. Les jeunes acteurs sont terribles de crédibilité et pour cause ce sont d anciens enfants soldats qui ont été choisis pour évoquer ces enfances ruinées. Face à eux la jeune fille jouant le personnage de Laokolé est d une grâce et d une force à tomber. Victime elle aussi des conflits des adultes elle fuit les combats avec une force incroyable elle aussi devenu adulte trop tôt. Comme je le disais le film donne cependant l impression de protéger son spectateur et d épargner l horreur absolue de ce qu il décrit, pourtant le malaise est bien là à voir des gamins qu on force à jouer à la guerre pour de vrai.
Effrayant de réalisme ! Ahuri par les images chocs que l'on voit défiler, on reste pantois devant une réalité malheureuse qui se trame encore aujourd'hui. Par ses plans longs, ses séquences de tirs, la mise en scène vaut le coup d'œil cependant l'absence de scénario se fait sentir : la multiplication de plans semblables, répétitifs, lasse. Vraiment dommage...
Un film de fiction extrêmement réaliste dans l'enfer des enfants soldats et des guerres civiles en Afrique sub-saharienne. Un film profond avec un jeune acteur exceptionnel qui rend tout le film particulièrement réel.
Une petite perle intellectuelle sous ses airs de film banal, dérangeante sur le thème de l'enfant-soldat située quelque part entre "Mon nom est Tsotsi" et "La cité de Dieu". La mise en scène décousue et l'absence de véritable fil conducteur dans le scénario renforcent l'impression d'errance physique, mentale et psychologique des protagonistes. Œuvre puissante, troublante, intense.
On ne pouvait guère traité de manière plus idiote et simpliste le thème des enfants-soldats. Car oui, c'est clairement l'intelligence qui fait défaut à "Johnny Mad Dog". Le film n'est qu'une succession de scènes violentes, sans fond, sans intensité. Le réalisateur passe à côté de son sujet pourtant fort et riche en choisissant la voie de la facilité; c'est-à-dire en se contentant de mettre en scène des moments chocs et d'action. C'est ce qu'on appelle un ratage.
Un film coup de poing qui ne ménage pas le spectateur. Il n'y a pas de véritable scénario, on suit un groupe d'enfants soldats en enfer et qui entretiennent l'enfer. La bonne idée de cette réalisation est de ne pas avoir tourné un docu-fiction mais un véritable film dans lequel on s'intègre très vite. C'est dur, violent, choquant, le talon d'Achille de "Johnny Mad Dog" est probablement son côté caricatural poussé à l'extrême, mais cela reste tout de même une réussite.
Ce film n'est pas excellent, et c'est dommage, car vu le sujet et les ambitions du film, je m'attendais à voir une bombe, et je dois dire que j'ai été déçu. Pourtant, ça commençait bien, la première partie du film nous dans un univers d'une sauvagerie et d'un absurde inouï, ou des enfants, immergés et auteurs d'une sauvagerie sans limite appliquent à la guerre une logique enfantine, impulsive, en dehors de toute rationalité, ayant perdu tout fond humain pour ne laisser que du vide à la surface duquel flotte un mélange primal de superstion, de haine, et de pensée réflexe. On comprend tout cela, mais pourtant jamais notre esprit perd pied et se laisse entrainer dans dans la folie ambiant, sauf dans des, jamais cela fait vrai comme dans du bon cinéma, et peu à peu on commence à comprendre pourquoi. La faute à un scénario qui se veut minamaliste et réaliste mais qui n'échappe pas au pathos et aux clichés, à une mise en scène trop présente, notamment ces plans serres insupportables, qui au lieux de nous faire mieux ressentir nous fait complètement sortir de ce qui se passe, et à une surenchère esthétisante qui fait que parfois on se croit dans un clip.
Un film d'une rare sécheresse, d'une belle rigueur formelle, sans faute de goût. Puissant, malgré la modestie de ses moyens - très bien photographié et monté, il nous plonge au cœur des ténèbres, dans le Liberia chaotique des années Charles Taylor. L'horreur n'est ni surlignée, ni complaisante. Jean-Stéphane Sauvaire filme ces gamins au corps à corps, leur transe guerrière, leur bêtise insondable, mais sans les juger. Maltraités, arrachés très jeunes à leur famille qu'on a parfois abattu sous leurs yeux, ces enfants perdus sont les jouets d'enjeux mafieux qui les dépassent, ils essayent seulement de survivre. "Johnny Mad Dog" est un diamant noir trop méconnu.