L'histoire des bouseux de France, troisième volet.
Le principal problème de Depardon, c'est que c'est sans doute un bon photographe, et un gentil humain un peu nostalgique, mais c'est indéniablement un très mauvais cinéaste. Tout est en plan fixe, avec une qualité de pellicule limite, seul le vrai 16/9ème sauve le tout du ridicule, encore que la scène où il change le cadrage en cours de route achève quand même le tout. Surtout avec la prise de son limite amateur, et la voix chevrotante du Depardon pas tout jeune non plus et pas très incisive.
Pour le reste, l'humanité à tout prix pour les bouseux est touchante mais ces personnages font quand même froid dans le dos. On imagine à quel point le manque de culture, d'éducation sans parler d'oseille (sonnante et trébuchante) font des bombes sociales à retardement. Et on n'est pas dans le tiers monde.
Au niveau exotisme, on fait carton plein, nous autres, petits parisiens bac 3, c'est carrément un voyage dans l'inconnu, à 500 Km de chez nous. Mais c'est quand même caricatural, les éleveurs à 80 km de l'Île de France, en Beauce pour ne pas donner d'exemple, roulent en Audi dernier modèle, ont des tracteurs climatisés avec toutes les options, et passent une fois par mois à Paris pour le théâtre ou le cinématographe, bref, il y a bouseux et bouseux, Depardon a fait un effort de casting magnifique pour sélectionner les pires.
Pour le reste, c'est évidemment intéressant comme témoignage, dommage que la musique soit décalée et inexistante dans les plans qui en auraient besoin, que l'histoire soit décousue au possible, que l'émotion soit souvent préférée au raisonnement. Et ce qui manque le plus est peut-être un regard distancié ainsi que des chiffres et une carte. De l'information quoi.