Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Un visiteur
1,0
Publiée le 31 octobre 2008
Je partais voir ce film avec un préjugé très favorable. Quelle déception ! Le cinéaste pousse constamment les gens qu'ils filment à dire des choses qu'ils n'ont à l'évidence pas envie de révéler. Il y a de longs silences où rien n'est dit et rien n'est montré que des gens que la caméra prend dans des situations de solitude et de tristesse que l'on devine très grandes. Tout cela ferait un reportage photo très émouvant. Au lieu de quoi, on finit avec un film passablement voyeur, qui fait rire les Parisiens et que ne rend nulle justice à un monde en train de disparaître.
Film très émouvant. Raymond Depardon a fimlé avec infiniment de respect, d'humanité et de tendresse ses paysans cévenols, témoins d'un temps appelé à disparaître.
Quand on a connu un tant soit peu, grâce à ses origines familiales, ces paysans, avares de paroles, symboles de toute une civilisation, on est extrêment ému. Les amateurs du genre pourront voir les films de Georges Rouquier : Farrebique et Biquefarre. A voir absolument !
Ce film montre les modes de vie de mon enfance dans les années 50, à la différence près qu'il est tourné dans les années 2000 et que les personnages filmés sont ceux d'un monde paysan en extinction, conscient de sa disparition et sans beaucoup d'espoir même chez les plus jeunes alors qu'avec les mêmes décors à l'époque on était dans un monde en mutation avec la modernité qui entrait dans la cour et dans la cusine de la ferme. Le photographe Depardon cadre magnifiquement les paysages et les gens. Comme beaucoup de paysans de l'ancien temps ce sont des taiseux devant des tiers, mais Depardon leur fait dire grace à sa caméra, beaucoup plus que les quelques mots que nous entendons. Chaplin avait traité dans les "temps modernes" des ouvriers-robotisés, Depardon traite beaucoup plus subtilement,dans "la vie moderne" des derniers paysans français.
Raymond Depardon nous introduit lentement dans la sphère privée de paysans des Cévennes, rude pays aux reliefs difficile pour l'agriculture. Avec respect, le cinéaste-photographe laisse s'exprimer plusieurs générations de paysans, à la fois fermés et chaleureux. Plutôt que de traquer le sensationnel, Raymond Depardon prend son temps, au fil des mois et des saisons, et nous livre de touchants portraits de femmes et d'hommes humbles au métier encore méconnu. Un très bel hommage, à la fois mélancolique et plein d'espoir.
On attendait mieux de ce grand monsieur qu'est le photographe Depardon. La rencontre n'aura pas lieu. Dommage, là on ne dépasse pas le niveau d'un film de fin d'études. Le manque de point de vue délibéré inhibe l'intérêt, on s'ennuie en écoutant les propos de ces agriculteurs, on effleure leur vie comme n'importe quel touriste. Nul doute que cet exotisme ravira les bobos qui ne mettent jamais les pieds à la campagne, les autres auront l'impression qu'un grand sujet fut mal-traité.
Raymond Depardon, sans doute notre plus grand documentariste, retrouve les agriculteurs du village de Villaret, au cœur des Cévennes. Depuis Georges Rouquier, il s’agit de l’unique expérience de suivi d’une communauté paysanne. Encore que le terme convienne de moins en moins pour l’associer à ces fermiers isolés, qui forment les derniers représentants d’un mode de vie désagrégé depuis l’industrialisation et l’urbanisation. Sur les plans sociologique et économique, le film permet d’apprécier les mutations techniques et humaines qui caractérisent le monde socioprofessionnel du secteur primaire : robotisation, paupérisation, désertification rurale. Au-delà de ces vécus, l’œuvre révèle la poignante humanité d’un cinéaste qui ne traite pas les habitants comme des insectes dans un bocal mais dissèque avec finesse leurs doutes, bonheurs, et colères. Des plans séquences sur ces témoignages sont autant de tranches de vie partagées avec le public. Si certains spectateurs ricanent face au côté taciturne d’un fils de famille, le cinéaste se garde bien de le ridiculiser. Sans doute la séquence la plus forte est-elle celle filmant le chagrin contenu d’un vieil homme ne pouvant plus accompagner son troupeau de moutons paître dans les hauteurs. Depardon arrive ainsi à captiver par un savant dosage entre simplicité et profondeur de point de vue.
Depardon nous livre ici un documentaire totalement exceptionnel et bouleversant.Les personnages qui jalonnent son film sont dignes des meilleures fictions.A voir absolument.