Rocky Balboa : Le retour du vieux lion qui rugit encore
Le gars Rocky, il a beau avoir rangé ses gants depuis longtemps, il s’ennuie comme un rat mort. Son resto, "Adrian’s", c’est bien sympa, mais quand t’as été champion du monde, faire la causette avec des clients, ça manque de sel. Alors que son fils préfère esquiver son ombre plutôt que de boxer avec, Rocky décide qu’il est temps de remonter sur le ring, histoire de prouver que la vieillesse, c’est qu’un état d’esprit. Et hop, c’est reparti pour un dernier tour de piste, mais cette fois, c’est plus Gran Torino que Rocky IV.
Seize ans après avoir (plus ou moins) passé le flambeau dans Rocky V, Stallone se remet aux commandes et devant la caméra pour un film qui sent bon la nostalgie. On a l’impression de voir une relecture du premier Rocky, mais avec plus de rides et moins de pectoraux. Stallone se concentre sur la psychologie de son personnage, qui a pris un coup de vieux mais garde ce cœur gros comme un camion. Et franchement, c’est ça qui marche : un Rocky usé par la vie, mais toujours prêt à mettre un uppercut à la déprime.
Dans Rocky Balboa, Sly ne cache rien. Il s’attarde sur la mélancolie du personnage, qui tire le bilan de sa vie, se demande où il a merdé, et se souvient avec émotion de sa défunte Adrian. Le film prend le temps de nous montrer un Rocky qui doute, qui souffre, mais qui reste debout, toujours prêt à en découdre, même si c’est contre ses propres démons. Et ça, ça touche, parce que ce vieux lion nous fait sentir toute la tendresse et l’attachement que Stallone a pour ce personnage qu’il a incarné et façonné pendant des décennies.
Le montage du film joue à fond la carte de la nostalgie, avec des images d’archives et des clins d’œil aux opus précédents. On retrouve les classiques : l’entraînement, les souvenirs, et cette énergie qui monte crescendo jusqu’au combat final. Stallone, malgré quelques excès d’émotion ici et là, arrive à nous prendre par les tripes. Il gère les images comme un chef d’orchestre, nous plongeant dans cet univers où chaque coup porté résonne comme une cloche dans une église déserte.
Le dernier combat, c’est pas juste un duel de boxe, c’est un symbole. Rocky remonte sur le ring pour prouver qu’il a encore de la hargne, qu’il n’est pas prêt à prendre sa retraite, même si ses os grincent un peu. Et c’est là que le film atteint son apogée : Sly, dans le rôle de sa vie, nous fait vibrer une dernière fois avec une énergie et une émotion qui nous rappellent pourquoi on a toujours aimé ce gars. Le ring est peut-être devenu son champ de bataille intérieur, mais il y met autant de cœur que dans ses combats passés.
Rocky Balboa, c’est l’adieu d’un champion, mais pas un adieu triste. C’est un hommage sincère à ce personnage devenu mythique, avec une dose de mélancolie, beaucoup de respect et une belle dose d’énergie. Stallone a réussi son pari : remettre Rocky sur le ring pour un dernier tour, avec toute l’émotion et la puissance qu’on attendait. Alors ouais, c’est un retour gagnant, et on se prend à espérer que ce lion ne rangera jamais vraiment les gants.
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