Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Gregory S
26 abonnés
568 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 7 septembre 2024
Quand je l'avais vu petit ce film m'avait beaucoup marqué donc évidemment le revoir 30 ans plus tard en 2024 n'a plus tout à fait la même saveur, mais néanmoins pour un film de 1960 il est encore au goût du jour, c'est dire l'influence de ce film sur une génération de réalisateurs et notamment les réalisateurs de films d'horreur, avec la grande idée de la caméra immersive. C'est un film incontournable pour les amateurs de ce genre.
Sorti la même année que « Psychose » d’Alfred Hitchcock, « Le voyeur » met aussi en images un jeune homme traumatisé par un de ses parents durant l’enfance. Mais contrairement à son confrère, « Peeping Tom » a longtemps connu la censure car jugé trop malsain ! Pourtant, à sa sotrie, le film fit l’effet d’un véritable coup de poing en raison de cette faculté qu’il avait de mettre le public dans la peau d’un voyeur, donc d’un témoin de crimes perpétrés par un esprit malade sur des femmes sans défense. Alors même si l’on pourra reprocher aujourd’hui au long-métrage de Michael Powell de souvent manquer de dynamisme, de traîner parfois en longueur lors de certaines scènes (cf. celle de l’échauffement de la doublure), ce dernier a cependant de nombreux atouts (dont la mise en scène, l’éclairage, la fin…) qui justifient amplement son statut de film culte car il est tout de même devenu une référence en termes de slasher dont il est l’un des précurseurs !
Le cinéma est une sorte de voyeurisme. Michael Powell tire cette réflexion à l’extrême à travers son tueur en série cherchant à capter la peur de ses victimes avec sa caméra. Restant du point de vue du tueur, "Le voyeur" est un film perturbant capable de secouer le spectateur.
Le Voyeur est un film de Michael Powell sorti en 1960. Ce film est vraiment prenant. Karlheinz Böhm est fantastique dans le rôle de Mark Lewis, personnage complexe qui essaie de se sortir de ses démons mais qui parvient à être angoissant jusqu'au fond de son être. L'ambiance est pesante, marquée par une musique qui souligne avec justesse les émotions ressenties par les personnages. Le scénario est profond et pose des questions fortes, notamment la place de l'enfance dans la construction de la vie et de la personnalité de l'adulte. La fin est peut être un peu expédiée (elle aurait mérité 5 minutes de développement supplémentaires) et certaines scènes ne sont pas forcément utiles (spoiler: la scène de "comédie musicale" avant que la doubleuse se fasse assassiner par Mark ) mais la pression ne retombe jamais devant ce thriller captivant. Ce film est assez malaisant mais on ne décroche pas de cette histoire bien réalisée. Une très bonne réalisation.
Certes l’œuvre date (1969) mais elle a de nombreux atouts, surtout pour l’époque. La réalisation soignée et son scénario avant gardiste nous plonge dans le premier film malsain mélangeant tueur en série et voyeurisme. On y retrouve du Hitchcock et ce film a donné des idées à De Palma ou Scorsese.
Ce que j'ai vu de pire de Michael Powell ! Certains voient dans cette réalisation les prémices du found footage , un film précurseur, une œuvre majeure etc... personnellement j'ai vu un film ou les acteurs surjouent complètement (ca en devient même grotesque), on n'y crois pas une seconde, cela vient probablement du fait que Powell aime l'opéra (les contes d'Hoffman) et les ballets (les chaussons rouges) ou forcer les traits fait partie de la discipline, mais sur un thriller… ca ne colle pas !
Descendu par la critique anglaise lors de sa sortie en salle (1960), "peeping Tom" (" le voyeur") est aujourd'hui reconnu comme une oeuvre majeure et constitue, sans doute, le titre le plus connu de Michael Powell par le grand public.
Par delà ce cas extrême de scoptophilie ( voyeurisme), c'est aussi une réflexion sur le cinéma lui même ( le spectateur lui même et la fabrication du film sont ici pris à partie et interrogés).
" Le voyeur" se rattache aussi au travail de Powell sur la couleur ( " les chaussons rouges", " les contes d'Hoffmann", " le Narcisse noir").
On a ici affaire à une pièce maîtresse du septième art au sein d'une filmographie de premier ordre qui mérite d'être connue intégralement
Dans ce film sur la pulsion scopique, Powell joue habilement des points de vue de la caméra pour faire nôtre la scopophilie de son personnage. Un exemple : lorsque Helen découvre la pulsion morbide de Mark. A ce moment du récit, on sait l’intérêt tout particulier de Mark pour la capture des visages terrifiés de ses victimes au moment du coup létal. Mais on sait aussi son refus obstiné de ne pas filmer Helen pour qui il a des sentiments. Or,spoiler: en l’absence de Mark, celle-ci va tomber par hasard sur la prise de vue d’un de ses meurtres. Cette vidéo, nous ne la voyons pas, Powell prend le soin de la laisser tourner en hors champ. Ce qu’il filme en revanche, et bien en gros plan, c’est le visage de plus en plus gagné par l’horreur de Helen, renvoyant directement au spectateur ce que Mark prend, lors de ses crimes, un plaisir pervers à filmer et à regarder. Dans cette scène, il ne s’agit pas pour Powell de faire adopter à la caméra un point de vue objectif mais bien le point de vue subjectif que pourrait avoir Mark (absent de la scène donc) et qui devient ici… le nôtre ! Malin et diablement efficace, on ne peut qu’être dérangé par ce miroir tendu.
En voilà un film surestimé! Peut-être, sans doute, certainement surprenant voire choquant à sa sortie. Mais si l'on compare à Psychose (à peu de choses contemporain) "Le voyeur" n'a rien d'enthousiasmant et a vieilli comme une mauvaise bouteille éventée. Le style est expressionniste. Comme beaucoup de films des années 30 et 40 ou 50. Mais en 1960, Godard, Bergman, Fellini étaient passés par là. Le film de Michael Powell est vieillot, mal fagoté, hésitant entre classicisme et modernité. Et mal joué: la distribution est simplement catastrophique, les premiers rôles comme les seconds. Ça grimace, ça surjoue, comme dans un muet de Murnau ou de E.A. Dupont. Mais ce qui faisait le charme du cinéma expressionniste passe moins bien en 1960. Comment ce petit film a-t-il pu atteindre une telle renommée et servir de modèle à certains metteurs en scène des années suivantes? Cela reste pour moi un mystère.
Intensément bluffant, Karlheinz Böhm incarne un inquiétant psychopathe tourmenté par ses traumatismes d'enfance et le poids des névroses paternelles. Illustrant le lien paradoxal entre Eros et Thanatos, le second se nourrissant du premier pourtant seul à même de dissoudre ses pulsions, ce thriller psychologique exploite les ressources symboliques des contrastes de lumière et s'appuie sur une mise en scène faisant du spectateur le voyeur par le choix des plans, s'éloignant et approchant les protagonistes à l'instar d'un cameraman. Aux dialogues nourris du principe de l'ironie tragique s'ajoute une musique grave qui avive l'angoisse en épousant la détermination intestine de l'assassin. Perturbant.
Un film d’épouvante extrêmement original (surtout pour l’époque), qui tend aussi vers la psychanalyse et une forme de romantisme ! Michael Powell place l’image, plus encore le film, au centre de cette œuvre. Dès les premières scènes : c’est par ce que filme une caméra (par le procédé de la caméra subjective) que le spectateur découvre les actes de Mark, et par c’est par le visionnement de films que Mark se projette dans son « antre » qu’il découvre ses traumatismes ! Une première demi-heure époustouflante ! Le thème de l’image est ensuite utilisé de différentes manières : avec des paradoxes lorsque la clairvoyance de la mère aveugle de Helen éclate dans une scène hallucinante, avec une effrayante inventivité lorsque l’on apprend son utilisation vis-à-vis des victimes. Avec cette étrangeté rare, un scénario de haut vol, un univers à la fois glauque et coloré qui semble correspondre au désordre mental du personnage principal, avec aussi une forme d’empathie pour l’assassin qui prend racine dans l’évocation de son enfance, « Le Voyeur » est un film exceptionnel qui occupe une place de premier dans l’histoire du cinéma d’horreur. Aux côtés d’un autre film du genre, sorti en cette même année 1960 : « Psychose » de Hitchcock.
Très intrigué par le synospis, ce film est plutôt réussi par sa réalisation ! Le thème horreur/Thriller est très bien respecté. Malheureusement le rythme du film est très irrégulier ce qui rend le scénario très faillible ! A voir tout de meme car assez méconnu du grand public !
Mark Lewis (Karl-Heinz Böhm, le François-Joseph de Sissi) est un jeune homme discret et solitaire, opérateur pour une société de production. L’éducation qu’il a reçue de son père, un grand clinicien qui a fait de lui le cobaye de ses expérimentations sadiques, a détraqué son psychisme. Il habite dans un quartier cossu de Londres un étage de la maison héritée de ses parents. Il y a aménagé un immense studio de cinéma. C’est là qu’il développe et projette les films qu’il tourne avec la petite caméra qui ne le quitte jamais des meurtres qu’il commet sur des femmes dont il veut saisir à l’instant de leur mort l’image ultime de la peur panique.
"Le Voyeur" constitue une mise en abyme particulièrement troublante et intelligente de l’art de filmer. Il met en scène un névrosé qui cherche à se libérer de sa maladie avec l’aide de sa voisine. Le sujet, très freudien, était dans l’air du temps dans les 50ies, la référence la plus juste étant moins "Psychose", souvent cité, car sorti quasiment en même temps que "Le Voyeur" que "La Maison du Docteur Edwardes" où Ingrid Bergman aide Gregory Peck à vaincre son amnésie, ou "La Femme au gardénia" de Fritz Lang. Mais cette névrose s’exprime d’une façon particulièrement originale d’un point de vue cinématographique : l’œil. L’œil qui regarde en cachette ce qui ne devrait pas être vu (c’est la définition la plus simple du voyeurisme). L’œil qui veut capter et éterniser un instant (c’est une des définitions de la photographie). L’œil qui blesse voire qui tue en révélant ce qui n’avait pas vocation à l’être. L’œil enfin de celui qu’on filme, qui se voit en train d’être filmé et ici, grâce au procédé particulièrement sadique imaginé par Mark Lewis, qui se voit en train de mourir.
Comme les plus mauvais Hitchcock, "Le Voyeur" n’a pas très bien vieilli. Ses héros restent encombrés d’une timidité passée d’âge : Karl-Heinz Böhm est trop timide pour susciter l’effroi, Anna Massey trop nunuche pour susciter le désir. La grande ballerine Moira Shearer s’en sort mieux dans le rôle d’une pythonisse aveugle et alcoolique (Michael Powell avait lancé sa carrière en 1948 dans "Les Chaussons rouges"). Son histoire ne glacera plus grand-monde. Pour autant, grâce à la réflexion à laquelle il nous invite sur l’acte de filmer, "Le Voyeur" fait partie des grands films de l’histoire du cinéma. Il a sa place, méritée, dans toutes les anthologies.