Aïe aïe aïe, que ce film est mauvais! Du sous-Hitchcock (réalisateur que j'ai déjà beaucoup de mal à apprécier)! Une étoile pour la mise en abyme du rôle de cinéaste, ce « voyeur » qui en un sens ne peut se retenir de filmer les émotions les plus diverses de ses acteurs. Mais même cette idée est scandaleusement réduite à un simple prétexte, aucun développement (ou si peu)! Il s'agit juste d'un banal « thriller » avec pour méchant de service un jeune homme obsédé par son besoin malsain de filmer la peur puis la mort. Le problème, c'est qu'en plus de ne proposer qu'une réflexion sommaire et scolaire, une psychologie hâtive et facile, «Le Voyeur» ne divertit pas non plus. L'interprétation promet de grands moments de fous rires (finalement c'est déjà ça), la mise en scène est désespérément plate et peu inspirée, la photographie typiquement hollywodienne (ringarde), le scénario absolument creux et inintéressant. Bref je me demande comment certains peuvent sans rougir vanter les mérites d'un long métrage aussi formaté, dégoulinant de consensualisme et de niaiserie, et surtout aussi affreusement daté. Encore un de ces films qui fit scandale dans une société exagérément puritaine, mais certainement pas pour de bonnes raisons. Car ce qui me choque par dessus tout c'est son absence d'audace, son parti pris de la facilité à une époque où le cinéma européen brillait par son originalité, son intelligence, son culot, et plus encore son talent. Dire que les contemporains de Powell se nommaient Fellini, Antonioni, Godard, Resnais,... Inutile de préciser combien le premier ne soutient pas, mais vraiment pas la comparaison! Démesurément frileux, esthétiquement laid, grossier et vain au possible, «Le Voyeur» ne mérite pas la place qu'on lui attribue dans l'histoire du cinéma, et encore moins les éloges dithyrambiques sorties d'on ne sait où. Ah oui, au fait il paraît qu'il a lancé la mode des « snuff-movies »... Cool. [1/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/