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inspecteur morvandieu
37 abonnés
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3,0
Publiée le 7 mai 2024
Le film de Gaspar Noé est la suite d'un moyen-métrage ("Carne") que le réalisateur tourna quelques années auparavant. "Seul contre tous" s'ouvre sur la bio expresse, misérable et accablante, d'un anonyme boucher né sous une mauvaise étoile. Où l'on voit le personnage de Philippe Nahon arpentant une banlieue sinistre en ressassant son dégoût de la vie et sa haine de l'humanité. Pas con ce boucher, malgré sa physionomie commune de populo bas de plafond, juste un pauvre type affligé par la vie et qui en conçoit une rancoeur et une philosophie dévoyée. Pour l'essentiel, Philippe Nahon exprime en voix off les ruminations de son écoeurement, sa logorrhée antisociale, ses pensées criminelles ou suicidaires. Gaspar Noé, aux confins de l'exercice de style et du nihilisme, réalise une oeuvre insolite et sombre. A l'exception spoiler: d'une scène assez épouvantable, l'âpreté, sinon la violence, du film passe par le monologue hargneux du boucher et par la laideur d'un paysage de murs gris ou d'un meublé. La misère sociale et existentielle suinte ici, celle du boucher comme celle qu'incarnent des seconds rôles populaires authentiques. Les incrustes de textes façon Godard, les détonations sourdes et claquantes comme des coups de feu qui ponctuent le récit, ajoutent au formalisme d'un film saisissant sur la forme, sinon bouleversant sur le fond.
Film puissant, punk, philosophique, inventif, rien à foutre, et d'une poésie brut hallucinante. Certainement le plus beau film de son auteur. Et selon mon point de vue subjectif, la fin est absolument lumineuse et magistrale
Ce film m'a retourné les tripes. C'est l'un des films les plus marquants et passionants que j'ai pu voir. Tout le monde ne l'aimera pas, mais c'est une expérience à tenter...
Film nihiliste sur la réinsertion sociale d'un boucher aliéné par sa condition, la société, ses pulsions etc qui ressemble beaucoup à Taxi Driver notamment certaines scènes... Les monologues de pensée du boucher sont croustillants d humour noir et de vérités crues sur cette chienne de vie... Chaque pensée est une punchline acerbe sur le monde... Le film est à la fois drôle, pathétique, malaisant et déprimant... Bien meilleur que son prélude Carne... L'acteur qui incarne le boucher est juste excellent... On ressort du film un peu lessivé par tout ce qu'il vient de se passer comme si on s était pris un grand coup de poing dans la gueule... Bref une excellente découverte...
Première critique sur allocine, le film en vaut le coup. Lire les commentaires icic est intéressant, surtout ceux qui sont choqués de voir un homme violent et psychotique exposé sans jugement dans un film. Car en entendant la voix off, on est vraiment dans la tête du boucher, donc dans SON film, donc sans jugement extérieur ou autre point de vue (par d'autres personnages ou d'autres biais amené par le réalisateur). Certains prennent cela pour une validation et une acceptation de la morale et des actions du boucher par le réalisateur, qui voudrait alors nous convaincre. Comme si un film ne devraient inclure que la morale acceptée d'une société et devrait être un vecteur confortant et convaincant de cette morale. Ce n'est pas le cas. A part ça ce que j'ai vu de ce film est une violence inouïe des relations humaines, la "première" violence étant spoiler: celle subi par le boucher avec l'abandon de sa mère et SURTOUT le viol pédophile dont il a été victime par une personne représentant la confiance et le spirituel . On voit sa souffrance mentale transpirer dans toutes les scènes. Ce passé ne justifie cepandant pas toutes les actions du protagoniste, une partie étant son choix propre. Au final il me semble que l'auteur n'essaie pas de nous convaincre d'adopter l'amoralité du boucher mais plutôt questionne le spectateurs sur sa place dans la société: que faites vous vous même dans vos actions et votre relation avec les autres pour diminuer la probabilité qu'une personne prenne le même chemin que le boucher dans notre société? Une dernière note: il serait très intéressant de regarder une partie du film sans bande son pour se rendre compte du temps passé à filmer un type qui marche dans les rues.
Sanglant d'humour, justement Gaspard Noé. Le film a contre-courant par excellence. Une oeuvre totalement sous l'emprise d'un auteur qui veut dérouté tel un charcutier en route. Qui d'autre peut nous faire une fin incestueuse ? Le malaise en résulte. Noé nous livre selon moi le meilleur de sa puissance en narration avec comme outil principal: la voix intérieur. Notre protagoniste est une sorte mélange entre le primitivisme de Rambo et Jean-Marie Le Pen.
Pour son premier long, Gaspar Noé met en scène une chronique glauque, à l’humour bien noir, d’un boucher entrain de sombrer, servie par des dialogues bien écrits mais un peu trop bavards, et portée par l’interprétation convaincante de Philippe Nahon.
La vie raconté par un Français moyen, né en 40, rapidement orphelin et devenu boucher de métier. C'est une oeuvre au noir, qui offre peu de répit, le spectateur accompagnant la dérive morale, psychique, et sentimentale de cet homme gràce à une voix off qui traduit la vision d'un homme persuadé d'avoir tout raté et qui bascule dans la colère. Les décors, les rues et les appartements sont au diapason, moches, fatiguées, usés croulants sous le poids des malheurs et des secrets. Le montage est lui, percutant, ponctuée d'une bande -son qui agit elle aussi comme des uppercuts. Seul l'amour filial pourrait peut-être sauver cet homme, à moins qu'il ne l'enfonce encore plus. Le plus dur dans ce très bon film, c'est qu'il atteint un degré d'authenticité rare qui donne l'impression qu'on surement croisé des homme comme ce boucher incarné par un Philippe Mahon magistral.
Long-métrage d'une qualité rarissime et cultissime ! Son scénario est d'un potentiel mémorable et artistiquement indétrônable ! Le jeu des acteurs et actrices est également remarquable !
“Seul contre tous” est la seconde partie d’un diptyque de Gaspar Noé à voir après le court-métrage “Carne” sorti en 1992. C’est aussi son premier film long. Après avoir rapidement rappelé la vie du boucher chevalin du premier volet, le père incestueux revient avec sa vie misérable. Sorti de prison et en couple avec une femme qu’il n’aime pas, le personnage joué par Philippe Nahon cherche désespérément un nouveau travail. Mais la société qui l’entoure est hostile et personne ne semble vouloir l’aider à remonter la pente. Il faut dire que l’ex-boucher à des idées de meurtres et de suicide. Moins intense en images que le court-métrage, la violence de “Seul contre tous” réside surtout dans les pensées pleines de haine du protagoniste. Quelques années avant le dur et culte “Irréversible”, Gaspar Noé nous plonge dans un monde de cruauté où il est plus facile de se détruire que de sourire. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Un film radical qui nous propulse dans les abysses de la nature humaine. Dés son premier film Gaspar Noé donne le ton de sa filmographie à venir: dérive du sexe, violence ,nihilisme.... Une mise en scène très réussi grâce un travail sur le monologue intérieur du personnage joué par le grand Philippe Nahon qui devient de plus en plus violent et psychotique, ce film est construit comme un film d'horreur.
Étrange drame nous enfermant dans l'esprit d'un boucher détruit par une France terne ou bien saturée de rouge, Seul Contre Tous est comme les autres films de Noé une expérience cinématographique à vivre au moins une fois. Oeuvre incroyablement sombre et terne, je ne pense pas qu'on puisse dire que l'on "aime" Seul Contre Tous. Cependant, Noé nous montre encore une fois son courage cinématographique à être capable de tout filmer, et son talent de metteur en scène.
Difficile de décrire ce film, en tout cas c'est le genre de film qu'on peut aimer ou pas, mais qui ne peut pas laisser indifférant. Pendant une heure et demi, on est plongé dans l'esprit d'un homme qui voit le monde avec une brutalité froide et morbide, ont vie des choses innommables avec cet homme antipathique et dérangé. C'est d'ailleurs Phillipe Nahon (l'acteur fétiche de Gaspar Noé) qui interprète ce triste personnage avec brio, ce mec a vraiment une présence et une voix qui font froid dans le dos. Pour résumé ça reste un bon film percutant dans son propos, mais âme sensible s'abstenir....
Suite de Carne, Seul contre tous est une œuvre à ne pas diffuser devant tous les publics. En effet, dès ce premier long-métrage, Gaspar Noé établit parfaitement son univers si particulier. Nous retrouvons son personnage du boucher encore plus aigri que dans la première partie. Il faut effectivement être un peu préparé pour accepter de passer une heure et demi avec ce personnage détestable dont les pensées nous sont martelées constamment en voix-off (encore plus présente que dans Carne). Noé livre une vision pessimiste sur la vie à travers ce personnage aux pensées et aux actes haïssablesspoiler: (il est tout de même responsable de la très probable mort du fœtus de sa femme et termine le film avec un rapport incestueux avec sa fille qu’il voit comme un acte amoureux) . Servi par un acteur exceptionnel (Philippe Nahon) et des seconds rôles souvent incarnés par des non-professionnels possédant pour beaucoup de véritables "gueules", il se permet encore des audaces formelles et provocatricesspoiler: (le carton annonçant, sous forme de décompte, au spectateur qu’il lui reste 30 secondes pour quitter la salle s’il ne se sent pas capable d'endurer la suite) . Prolongement de Carne encore plus fort que celui-ci, Seul contre tous est une véritable claque qu’il faut réussir à supporter car il met en scène un personnage détestable (qui reviendra dans la première séquence d’Irréversible) et une vision très glauque de la société française de 1980 (année où se déroule récit). Très certainement le plus grand cinéaste français contemporain (bien que de nationalité argentine) était né !