Les Oiseaux d’Alfred Hitchcock est surement le film le plus impressionnant qu’il est réalisé. Il est le seul de sa filmographie à être un film d’épouvante avec le thème du fantastique. La jeune Mélanie Daniels rencontre dans un magasin d’oiseau Mitch Brenner, un séduisant avocat venu acheter des inséparables pour sa jeune sœur Cathy. Mais celui-ci s’en va et, par jeu, Mélanie les lui achète et décide d’aller les porter à son appartement. Il se trouve qu’il n’est pas là et qu’il est partie chez sa mère comme chaque week-end à Bodega Bay, une petite ville au bord de la mer. Arrivée là-bas Mélanie est soudainement attaquée par une mouette et blessée au front. Ce n’est que le début d’une longue série d’attaques menées par des oiseaux de la côte qui vont s’en prendre pour des raisons inconnues à l’homme. Les Oiseaux, The Birds en VO, est comme je le disais le film le plus impressionnant et bluffant du maître du suspense de par son scénario incroyable et fou ainsi que par son ambiance de terreur constante qui s’y dégage. En fait Les Oiseaux serait un film « intrus » dans la longue filmographie d’Hitchcock composée principalement de thrillers et de films policier. Ce film est donc le seul du réalisateur à aborder les thèmes du fantastique et de l’épouvante ou même de l’horreur pure avec ses montées de tensions et d’angoisse digne d’un grand Hitchcock. Et bien cet exercice de style s’avère payant pour le cinéaste britannique puisqu’il nous livre un grand chef d’œuvre et un de ses meilleurs films. Le scénario du film, inspiré de la nouvelle éponyme de la romancière britannique Daphné du Maurier et publiée en 1952 est tout simplement incroyable où de simples oiseaux se mettent mystérieusement à attaquer l’homme de manière brutale, hallucinant ! A première vue on pourrait se demander: c’est quoi cette histoire improbable ? Qu’est-ce qu’Hitchcock fait à la réalisation de ce film qui en fin de compte lui correspond parfaitement. Et bien mettez le scénario du film entre les mains du maître du suspense et il en sort un véritable chef d’œuvre du cinéma. Le film est parfait et on retrouve la patte du réalisateur grâce à certains éléments qui caractérise le « style hitchcockien » dans beaucoup de ses films. On retrouve une héroïne blonde interprété par la superbe Tippi Hedren, elle incarne l’héroïne type du réalisateur, elle entre donc dans la catégorie des « blondes hitchcockiennes » où se trouve Grace Kelly, Kim Novak, Janet Leigh ou encore Doris Day. Il y a ensuite de l’angoisse et du suspense qui sont maintenus jusqu’au bout et sont maîtrisés, comme toujours chez le réalisateur, à la perfection. On retrouve dans Les Oiseaux des moments d’anthologies pures comme la scène où Tippie Hedren est assise sur un banc en face du parc de jeu pour enfant et des oiseaux se posent petit à petit sur les jeux jusqu’à un plan final où tout le parc est remplie de corbeaux noirs menaçants. Une scène mémorable et géniale. Et on se doit obligatoirement de citer la scène de fin où les héros sortent de la maison et sont observés par les oiseaux qui ont pris le pouvoir en quelques sorte, ils sont les maîtres et l’homme est réduit à la fuite, une fin sidérante. Comme dans tous les films d’Hitchcock il y a une légère pointe d’humour, ici c’est la scène où les inséparables s’inclinent selon le virage que prend la voiture de l’actrice principale, un humour très british. Et pour finir on peut également constater que le thème de la figure maternelle est également présent dans ce long-métrage comme dans beaucoup de films du réalisateur de Psychose à La Mort aux Trousses en passant par L’Homme qui en savait trop qui possèdent également ce thème. Dans ce film il y a des scènes folles et hallucinantes comme les attaques furieuses des oiseaux sur la population mais il y a aussi et surtout la séquence de fin où les héros se sont barricadés dans la maison et affrontent les oiseaux qui essaient de rentrer à l’intérieur. L’angoisse et la peur s’installent quand les cris et les battement d’ailes se font entendre, je crois que j’ai jamais été aussi stressé devant un film de ce genre. Certains diront que le film à mal vieillit à cause de ses effets spéciaux mais je trouve que cela apporte un certain charme à ce film où son intérêt réside selon moi dans la suggestion, l’angoisse et l’exercice de style qu’Hitchcock effectue avec ce film d’horreur assez bluffant au lieu de tout montrer avec de gros effets spéciaux et des scènes gores qui tacheraient le film. Mais ce qu’il faut souligner c’est qu’Hitchcock n’a même pas besoin d’inventer une créature monstrueuse pour faire peur aux spectateurs, il lui suffit de prendre le plus simple animal possible, ici l’oiseau, et de le transformer en monstre agressif et brutal. Jamais ces animaux n’ont été plus terrifiants au cinéma, jamais. Et pour conclure je tiens a dire que l’idée de ne pas révéler la raison de ces attaques meurtrières est géniale, chacun se fait sa propre idée que ce soit un changement de comportement animal, un gaz qui s’est échappé d’une usine et qui a des conséquences sur les oiseaux ou que ce soit une révolte de ces animaux laisse le spectateur réfléchir pour son plus grand plaisir. Hitchcock est un maître du cinéma et un des plus grands, il nous offre ici un chef d’œuvre inoubliable, intense et jamais égalé en thermes de suspense et de style. Jamais plus vous ne regarderez des oiseaux de la même manière.