Récit ouvertement anhistorique, Braveheart opte pour l'épique au détriment du réel. Choix qui l'expose, de facto, aux foudres des historiens.
C'est par sa barbarie facile et ses scènes ultra-violentes que le film choque. Les séquences de bataille sont multiples, longues, sanglantes.
On assiste à des égorgements en direct, des chevaux empalés, des personnes brulées, et, comble de la sauvagerie, à la torture interminable de William Wallace, allant de la pendaison à la décapitation, en passant par l'écartèlement et l'éviscération. On se demande si Mel Gibson possède un goût prononcé pour la violence, puisqu'il reproposera une scène aussi insoutenable, quelques années plus tard, dans La Passion du Christ
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Que dire de son interprétation orgueilleuse du rôle principal, qui le place en vaillant guerrier, clairvoyant et charitable – sauf envers ses ennemis –, prêt à défendre la veuve et l'orphelin. On est en droit de se demander si ce n'est pas pour briller sous les projecteurs qu'il s'est auto-attribué ce rôle mégalo. Rôle qu'on aurait, d'ailleurs, plus volontiers donné à un acteur écossais…
Du reste, Braveheart est un film historico-martial comme un autre. On y retrouve les codes du genre – honneur, épique, sens du sacrifice, courage, etc. – avec une réalisation correcte, mais parfois boursouflée.