Film fameux d’Hitchcock, La Corde est surtout une réussite de simplicité, de finesse, et s’avère être tout à fait passionnant avec pas grand-chose. Sûrement un des chefs-d’œuvre les moins connus du réalisateur.
Un réalisateur qui s’appuie déjà sur un casting quatre étoile, et si bien sûr on retient James Stewart en tête d’affiche, je dois dire que l’acteur qui m’a vraiment le plus impressionné ici c’est John Dall. Il est vraiment hallucinant dans son rôle, d’une crédibilité à toute épreuve, et son personnage a vraiment un relief intéressant. J’ai beaucoup apprécié, et il s’empare très souvent de la vedette. De bons seconds rôles aussi, bien dans leurs personnages, et le charme de la méconnue Joan Chandler. Si je dois marquer une petite critique, elle ira vers Farley Granger, mais lequel souffre peut-être d’être dans l’ombre ici de John Dall.
Le scénario est très bon. Simplicité mais efficacité, et le résultat est top. Suspens, tension, dialogues affutés, situations étranges, La Corde doit au théâtre toute cette précision et cette sobriété coup de poing qui font le charme des pièces bien écrites. Franchement le début ne laisse pas envisager la qualité du reste, accrocheur à souhait, et se concluant de façon fort réussie.
Formellement Hitchcock joue la carte de la sobriété manifeste. Huis clos ou presque, ses plans-séquences sont d’une remarquable acuité, et parlent beaucoup plus qu’on ne croit. Un des risques en adaptant une pièce de théâtre en gardant un style théâtral, c’est de faire trop objectif, et du coup de faire aussi trop neutre. Là Hitchcock parvient à faire on ne peut plus simple, on pourrait parfois presque se croire devant une scène, et pourtant ses plans qui se penchent toujours au bon endroit, sont d’une précision redoutable. On oublie à la fois la simplicité des décors, de la musique, pour se concentrer sur ça.
Franchement La Corde m’apparait comme une pépite de la sobriété à l’écran. C’est la preuve qu’on peut faire beaucoup avec peu, et qu’avec de solides acteurs, de solides dialogues, une vraie intrigue, un suspens peut être détonnant ! 5