C'est un fait connu de tous, Brian de Palma est un fan, que dis-je, un passionné, d'Alfred Hitchcock, mythique réalisateur dont tout le monde a au moins entendu le nom une fois dans sa vie. C'est au travers de Pulsions qu'il rendait hommage à Psychose, l'un des films cultes du défunt réalisateur, dans une oeuvre violente, sensuelle ( comme presque toujours avec De Palma ! ) et diablement bien interprétée. Souhaitant réaliser son propre "Fenêtre sur cour", le réalisateur d'Outrages a mit au point le scénario d'un nouveau métrage, Body Double, aux côtés de Robert Avrech, scénariste plutôt méconnu, et s'est chargé, comme à son habitude, de le réaliser lui même. Et bien que le côté voyeur soit un peu moins présent que dans l'oeuvre originale, il est tout de même assez poussé pour en être presque gênant. Mais c'est surtout l'érotisme et la sensualité de cette oeuvre qui marquent plus que tout le reste, plus que sa violence, par exemple, qui, sans être gratuite ou trop présente, est suffisamment bien dosée et placée aux bons moments pour ne pas lasser, ou du moins pour ne pas faire tâche parmi tout le reste. Il n'y, en fait, qu'une seule scène réellement violente, comme moi je l'entend, avec du sang, des coups et de la tension à son paroxysme. C'est celle du meurtre à la foreuse, terrifiante, haletante, marquante, un vrai coup de maître! Je ne vous en dirai pas plus dessus, mais sachez que vous vous en souviendrez longtemps. S'il fallait voir Body Double pour une seule chose, ce serait pour ce passage qui en aura, sans aucun doute, traumatisé plus d'un. Si ce film, bien que méconnu, en a marqué plus d'un, c'est surement de par sa mise en scène extrêmement travaillé et sa sensualité, celle que j'ai évoqué plus haut. De Palma sait comment filmer une femme qui danse de façons plutôt osée, ou encore montrer deux personnes qui s'embrassent ( en les filmant tout en faisant tourner la caméra tout autour d'eux, par exemple, pour ainsi nous montrer à quel point ils paressent, en cet instant, seuls au monde ). Et c'est justement cette érotisme et cette sensualité qui font que Body Double est unique. Certains spectateurs critiquent cette oeuvre pour sa lenteur. Mais comme dans tout De Palma, il y a des longueurs, tout comme dans la première demi-heure de Psychose d'Hitchcock. C'est un peu sa marque de fabrique, si vous voulez. Dans Pulsions, cela passera plutôt bien, car c'est en fait justifié, comme pour Psychose dont le schéma narratif est à peu près le même, mais pour d'autres, comme Femme Fatale, dont j'ai précédemment fait la critique, c'est complètement inutile, lassant et lourd; ainsi, dans ce dernier, il est très dur d'arriver au terme de la première heure. Bref, le sujet n'est pas là! Ces lenteurs ne m'ont pas gêné, personnellement, et j'ai même trouvé qu'elles ajoutaient à l'intrigue. Toute fois, le suspens est présent, et la tension est ranimée par un ou deux jumpscares, le dernier se trouvant à la scène finale et étant très efficace. D'ailleurs, puisque j'y suis, je vais vous parler un tout petit peu de la fin. Je ne vais rien vous spoiler, rassurez-vous! C'est surtout que la résolution de l'intrigue est plutôt complexe, et n'est pas suffisamment expliquée pour qu'on puisse réellement la comprendre comme il le faudrait. Certains la justifieront d'une manière, d'autre d'une façon différente, mais nul ne saura ce que les deux scénaristes ont réellement voulu dire. Si vous souhaiter voir Body Double, ou si vous ne le connaissez même pas, je vous invite à sauter sur l'occasion pour le visionner, car c'est un excellent thriller, et en prime un très bon De Palma!