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    Body Double
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    Gentilbordelais
    Gentilbordelais

    317 abonnés 2 974 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 31 janvier 2022
    B. de Palma, en digne héritier du maître Hitchcock et dont ce thriller érotique est truffé de clins d'oeil (Vertigo, Fenêtre sur cour), met en scène avec intelligence ce scénario implacable. il positionne savamment notre héros manipulé, tout comme le spectateur, dans une position de voyeuriste à la fois fasciné et impuissant. un joli tour de force où D. Shelton illumine par sa beauté.
    Starwealther
    Starwealther

    76 abonnés 1 198 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 23 avril 2021
    Brian de Palma signe ici un de ses plus beaux films à la sauce hitchcockienne. Le réalisateur s'inspire grandement du maître du suspense pour la claustrophobie de Jake Scully (l'acteur Craig Wasson), celle-ci ressemble fortement à la peur du vertige de James Stewart dans "Vertigo". Mais un autre clin d'oeil très net est donné par le voyeurisme de Jake lorsqu'il regarde à la longue vue la voisine de la maison d'en face mimant James Stewart qui épie ses voisins depuis la fenêtre de son appartement aux jumelles dans "Fenêtre sur cour". Certaines scènes sont épiques notamment celle où Jake suit Gloria dans un centre commercial. La tension est immense, le suspense intense, la musique stressante, tous les éléments hitchcockiens sont réunis. L'utilisation de la Chemosphère (maison circulaire des hauteurs de Los Angeles) comme lieu principal de l'action du filment originale. Brian de Palma réussit à sa manière un très bon film mêlant production d'horreur de série B et univers du X. Une déclaration d'amour à Hitchcock dans de nombreuses scènes.
    JoeyTai
    JoeyTai

    20 abonnés 442 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 9 novembre 2018
    Ce "Body double" n'est pas une franche réussite. La faute notamment à des longueurs récurrentes tout au long du film : escaliers dans le patio commercial... La fin est complètement ratée (disparition soudaine du tueur et de son chien, la fille qui est en pleine forme alors qu'elle était censée être mourante...). Les passages "sulfureux" sont maladroits et n'apportent rien à l'intrigue (seins en gros plan...). Il reste des scènes intéressantes, à l'instar du tunnel dans lequel le héros est pris d'un malaise. La mise en scène sait parfois se faire efficace, mais ne cache pas un film mal maitrisé, qui ne parvient qu'épisodiquement à nous captiver. Pour un thriller, c'est un grave défaut.
    🎬 RENGER 📼
    🎬 RENGER 📼

    7 226 abonnés 7 515 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 4 août 2012
    Aussi incompréhensible que cela puisse l’être, lors de sa sortie en salles, Body Double (1984) fut un échec cuisant pour le réalisateur, qui se vu même être nominé dans la catégorie du Pire réalisateur aux Razzie Awards alors que Melanie Griffith de son côté se retrouvait être nominé dans la catégorie du Meilleur second rôle féminin aux Golden Globes. Avec Body Double (1984), Brian De Palma prend le pari (risqué) de nous restituer une relecture kitch et érotico/sexy de deux films d’Alfred Hitchcock, à savoir Fenêtre sur cour (1954) & Sueurs froides (1958). Il en résulte un étonnant et tout aussi passionnant thriller façon "Hollywood Night", qui souffre il faut le reconnaître d’un scénario ultra prévisible mais qui sera sauvé par la mise en scène soignée du cinéaste et par la présence d’acteurs parfaitement dirigé. Dans le rôle-titre, on retrouve Craig Wasson (qui en fait certes trop, mais reconnaissons tout de même qu’il est la hauteur de son rôle) qui interprète un acteur de Séries Z qui souffre de claustrophobie. A la recherche d’un job (il vient de se faire virer du film sur lequel il travaillait), il chercher aussi un endroit où loger et c’est là qu’il se fait prêter un magnifique appartement surplombant le tout Hollywood. Il y découvre stupéfait que sa voisine s’adonne tous les soirs à la même heure à un strip-tease. Et un beau jour, en l’espionnant, il assiste impuissant à son meurtre. Lui qui en était devenu fou amoureux, se retrouve du jour au lendemain le suspect idéal. Aux côtés de Craig Wasson, on retrouve aussi Gregg Henry et la charmante Melanie Griffith. Ce qui nous bluffe ici ce n’est pas le scénario mais bel et bien la mise en scène qui nous offre tout au long de magnifiques cadrages comme a si bien l’habitude de faire Brian De Palma. On retiendra plus particulièrement la scène du baiser sur la plage filmé par le biais d’un travelling circulaire à 360°. Ajoutez à cela une très B.O signée par Pino Donaggio et notamment le titre "Telescope" (qui revient régulièrement lorsque le personnage principal espionne sa voisine au télescope). Pour la petite anecdote, le terme "Body Double" renvoi à une pratique très utilisée dans le monde la télévision et du cinéma, celui d’utiliser des modèles (ou figurants) lorsqu’il est nécessaire de faire des gros plans sur une main, un pied ou une paire de seins. Si l’acteur ou l’actrice principale n’a pas la morphologie adéquate, le réalisateur fait appel à une doublure (comme c’est le cas ici, notamment à la toute fin du film).
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 365 abonnés 4 180 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 1 juillet 2020
    Un acteur de nanars télévisés est au chômage après être resté figé en interprétant un vampire dans un cercueil. En effet, il souffre de claustrophobie et a bien besoin de se ressourcer. C’est alors qu’un ami lui prête un appartement avec une vue panoramique. Il observe alors sa belle voisine Gloria pour qui il se prend d’amour fou, sans la connaître. Mais, il assiste un jour à son assassinat. Entre érotisme, voyeurisme, frustration sexuelle, violence et passion hitchcockienne, Brian De Palma réalise le film de toutes ses obsessions avec “Body Double”. Si à première vue on pense à un film de bas étage, il faut voir entre les lignes. “Body Double” cache de belles idées dans la mise en scène et tout ce qui est montré n’est pas forcément ce que vit le protagoniste. Quelques indices montrent en effet que le comédien fantasme sur ce qu’il ne peut pas vivre ou n’ose pas commettre. Le titre exprime d’ailleurs bien cette idée de film dans le film. Une oeuvre incomprise et pourtant très inspirée.
    D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 184 abonnés 4 175 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 mai 2016
    Depuis ses premiers succès, une partie de la critique dénie à Brian de Palma le statut d'auteur, lui reprochant sa trop grande proximité avec Alfred Hitchcock qui friserait selon certains le plagiat pur et simple. Il n'est donc pas encore parvenu à atteindre la réputation intellectuelle de ses compagnons d'armes que sont les Coppola, Spielberg et Scorsese. Le succès de "Scarface" en 1983, remake ultra-vitaminé et déjanté du film d'Howard Hawks (1935), semble enfin pouvoir le faire sortir de l'ombre tutélaire de celui qui est encore jugé à l'époque comme le seul et unique maître du suspense. Il est vrai que la suite de sa filmographie jusqu'à nos jours se caractérisera par une volonté d'éclectisme affirmée, l'écartant de manière systématique de l'atmosphère si particulière de ses films de la décennie 1974-1984 qui sont pourtant ceux qui aujourd'hui restent dans les mémoires. Mais en cette année 1984, il lui reste en tête un dernier film hommage à son maitre qu'il n'entend pas réaliser lui-même afin de ne pas déchaîner à nouveau la salve des critiques contre lui. Il pense donc confier le projet à Ken Wiederhorn, un tout jeune réalisateur dont il a apprécié le premier film ("Eyes of a stranger"), mais la Columbia ne l'entend pas de cette oreille et le contraint à passer derrière la caméra. Si de Palma est un admirateur du travail d'Hitchcock, ce sont surtout trois de ses films qui ont nourri son inspiration : "Psychose" tout d'abord duquel il a livré une relecture citadine avec "Pulsions" (1980), "Vertigo" ensuite dont "Obsession" (1976) a proposé une version florentine vaporeuse, "Fenêtre sur cour" enfin pour son thème du voyeurisme repris dans le thriller politique "Blow out" (1981). "Body Double" tentera lui une audacieuse synthèse en mélangeant habilement le thème du double avec celui du voyeurisme tous deux au cœur même de l'œuvre hitchcockienne. Les héros des films du réalisateur anglais sont très souvent pris dans des machinations où leurs obsessions et leurs phobies les ont conduits. Pantins prisonniers de leur trauma, ils deviennent des héros de circonstances plutôt que par affirmation d'une quelconque bravoure désintéressée. Jake Scully (Graig Wasson) acteur de films d'horreur de série Z est pleinement de cette trempe, spectateur invétéré de sa vie et de celle des autres. spoiler: Il va se retrouver au hasard de ses déboires d'acteur raté
    et de mari trompé au cœur d'un complot dont il sera bien involontairement le bras armé. Scully réunit jusqu'à la caricature, y compris physique, les travers qu'Hitchcock accolait de manière improbable aux figures charismatiques de Cary Grant ou James Stewart. Avec le quelconque mais néanmoins excellent Graig Wasson, c'est comme si De Palma que l'on surnommait parfois "le Hitchcock du pauvre" voulait ramener les enjeux dramatiques hitchcockiens à leur niveau le plus prosaïque, celui du quidam moyen tel que l'on peut le voir dans la vraie vie. Une instabilité émotionnelle doublée d'une claustrophobie paralysante (un parallèle assumé avec le vertige qui accablait Stewart dans "Vertigo") qui feront tomber spoiler: Jake Scully dans tous les pièges qui lui seront tendus
    . De Palma dans cet ultime hommage fait œuvre de démystification, déroulant en boucle et en les poussant jusqu'à la caricature certains des artifices les plus usités d'un maitre devenu encombrant comme pour, avec un sens de la dérision assumé, donner enfin raison à ses détracteurs. Avec le voyeurisme, la claustrophobie et le jeu trouble des apparences qui entourent Jake Scully, c'est la frustration sexuelle qui exsudait de la plupart des films d'Hitchcock que de Palma étale ici au grand jour par le biais des sublimes Deborah Shelton et Mélanie Griffith (fille de Tippi Hedren icône de la blondeur hitchcockienne des "Oiseaux" et de "Pas de printemps pour Marnie"). Le titre "Body Double" fait référence à la doublure-corps régulièrement employée au cinéma pour faire illusion en masquant les imperfections esthétiques de la vedette ou son refus d'apparaître nue. De Palma ayant choisi le milieu du cinéma comme toile de fond, il nous rappelle que le septième art est par essence le domaine de l'illusion, prenant ainsi à contre-pied la quête effrénée et vaine selon lui de certains réalisateurs comme Robert Bresson pour nier cette donnée consubstantielle au phénomène de l'image animée. Au passage dans une scène assez éprouvante, il en profite pour dénoncer les excès de la fameuse méthode de l'Actor's Studio qui prétend nourrir le jeu de l'acteur de la résurgence des expériences traumatiques de l'enfance. Centré sur la préoccupation de régler tout à la fois sa dette à son maitre et son compte à la critique, De Palma a privilégié le rendu sensoriel plus que la force de l'intrigue qui ne sert que de prétexte à la mise en avant de ses clins d'œil facétieux comme cette scène sur la plage où Deborah Shelton et Graig Wasson tournoyant à 360° parviennent à un coït complètement fantasmé. Malgré un côté kitsch clairement affiché avec la présence du groupe Frankie goes to Hollywood venu chanter son tube sulfureux "Relax", qui pourra en rebuter certains, "Body Double" distille un parfum envoûtant qui doit beaucoup au travail de Pino Dinaggio dont la musique atmosphérique nimbe le film d'un parfum d'érotisme entêtant qui grave dans les mémoires (masculines sans doute) la danse lascive de Mélanie Griffith vue à travers la lunette du télescope planté à la fenêtre panoramique de la fameuse Chémosphère de l'architecte John Lautner ( construite en 1960 à Los Angeles sur Hollywood Hills devenue une curiosité locale). Tout se passe donc comme dans un rêve virant au cauchemar et spoiler: c'est bien ce que semble nous dire Dennis Franz, double de De Palma, quand, réalisateur de films de vampires il réveille son acteur victime depuis le début du film d'une crise de claustrophobie à l'intérieur d'un cercueil
    . Curieux voyage dans les tréfonds obsessionnels d'un homme ordinaire qui au final nous ressemble, "Body Double" n'est sans doute pas le plus grand film de De Palma mais certainement un film unique en son genre qui retranscrit parfaitement en les détournant les impressions ressenties par De Palma et peut-être certains d'entre nous devant les chefs d'œuvre d'un autre grand réalisateur.
    Roub E.
    Roub E.

    957 abonnés 4 997 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 30 août 2020
    Souvent comparé à Hitchcock, Brian de Palma s est offert avec Body Double une vraie récréation en s inspirant de l œuvre du maître du suspens. Bien sur on pense à fenêtre sur cour, vertigo et Psychose. Body double joue du coup beaucoup sur l humour et le clin d œil, sûrement trop d ailleurs. Car du point de vue du suspens le film est assez faible, le dénouement est assez prévisible et même assez ridicule sans son climax. D autres scènes sont par contre bien réussies comme le tournage du film porno (étonnamment soft en revanche), le meurtre de la voisine. Le côté obsessionnel du personnage principal est très bien rendu avec notamment la musique entêtante qui apparaît quand il mate sa voisine. Reste que c est un clin d œil assez sympa à l œuvre d Hitchcock et à la sienne.
    Vador Mir
    Vador Mir

    259 abonnés 786 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 11 juillet 2022
    Un peu de "sueurs froides", un peu de "fenêtre sur cour". Brian De Palma est davantage dans la copie que dans le clin d'œil ou la simple inspiration.
    Mais c'est fait avec brio. Dans le style Hitchcockien, Blow Out est clairement supérieur.
    Legid
    Legid

    36 abonnés 572 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 29 septembre 2019
    Après Obsession et Pulsions, Brian de Palma poursuit avec Body Double sa réinterprétation de l'oeuvre d'Alfred Hitchcock.
    Pour cette fois, il s'inspire du classique Fenêtre sur Cour, tout en insufflant une bonne dose d'érotisme, qui les est si chère.
    Si j'avais beaucoup aimé Pulsions, j'avais été par contre très déçu par Obsession qui versait trop dans le grotesque.
    Body Double est à mi chemin entre les deux films sus-cités : des bons points mais des défauts qui déçoivent au final.
    La réalisation de de Palma est toujours aussi bonne et rythmé et il arrive toujours à maintenir cette tension et à rendre le métrage prenant de bout en bout.
    Les défauts viennent plutôt du côté scénaristique où les ficelles sont assez visibles et les incohérences trop évidentes. La fin est notamment assez moyenne avec le twist final assez prévisible ( spoiler: le méchant qui est l'ami du début a déjà été fait, notamment dans Obsessions
    ) et des situations peu crédibles ( spoiler: le flic qui ne poursuit pas Scully alors qu'il le voir courrier, le méchant qui enterre ses victimes alors qu'elles juste à peine inconscientes, le deus ex machina du chien qui brise la vitre de la voiture...
    ). Même la scène considérée comme marquantes spoiler: du meurtre à la perceuse
    a très mal vieillie avec ses effets de style qui annihilent tout l'effet de tension et rend la scène presque grotesque.
    Body Double est donc une déception pour l'amateur de De Palma que je suis et n'arrive pas au niveau de ses meilleurs thriller. A voir quand même pour les amateurs du cinéaste !
    gregbox51
    gregbox51

    37 abonnés 1 035 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 septembre 2013
    Film qui a marqué ma jeunesse, une Déborah atomique, une Mélanie toutes en "finesse" dévergondée à souhait dans un mélange de série Z, un truc qu'on ne verra plus ....
    Malevolent Reviews
    Malevolent Reviews

    986 abonnés 3 207 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 28 avril 2013
    Alors qu'il vient d'essuyer un joli échec critique avec son remake de Scarface, Brian De Palma abandonne le drame cocaïnomane pour revenir au thriller hitchcockien... et se faire une nouvelle fois lapider par la critique. Il faut dire qu'avec Body Double, le réalisateur américain prend quelque peu le bâton pour se faire battre. Hélas très prévisible dès les premières minutes de bobine, l'intrigue du film s'essouffle très vite, ne laissant place qu'à une succession de plans léchés dignes du maestro de la caméra. Car si techniquement le film reste très agréable, sorte de soap éroritco-mélo enchaînant de nombreuses séquences mémorables (dont cette fameuse scène de danse sexy ou encore ce baiser filmé à 360°), le scénario est lui assez laborieux. Cette fois-ci inspirée de Fenêtre sur cour et de Vertigo, l'histoire nous entraîne à Hollywood où un acteur déchu cocufié espionne sa voisine exhibitionniste jusqu'à être témoin de son meurtre. Arrivés ici, nous entrons enfin dans le vif du sujet. Malheureusement, à force de détails criants et de certaines scènes de suspense ratées, le dénouement se devine très facilement, voire trop facilement et tout l'éclat du twist final tombe à l'eau. De plus, l'horrible interprétation de Craig Wasson en piètre rôle principal, celle de l'encore débutante Melanie Griffith ou du pourtant d'ordinaire excellent Gregg Henry plonge le film dans une sorte de ringardise peu reluisante. Ainsi, Body Double est peut-être l'un des films les plus sexy et les plus cultes de Brian De Palma mais demeure également l'un des moins réussis.
    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    690 abonnés 3 012 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 juin 2024
    Dans une mise en abyme permanente, qui raccorde le spectateur à son statut de voyeur et à la pulsion scopique qui le gouverne, Body Double se plaît à mettre en scène une image inversée de chaque corps. Il s’agit d’abord du corps des comédiens : l’actrice Deborah Shelton, issue de la pornographie, interprète une bourgeoise fortunée qui tue le temps dans le shopping et les séjours à la plage ; à l’inverse, c’est à Melanie Griffith que revient le rôle de la star du X que l’on paie pour divertir notre protagoniste principal. Celui-ci oscille entre d’une part le gentil garçon un peu coincé et bouleversé par la découverte de l’adultère de sa conjointe, et d’autre part le producteur lubrique et sûr de lui. Même constat pour Sam Bouchard : l’ami d’une journée se transforme en un Indien terrifiant et convertit sa bonhomie en cruauté sadique. Le long métrage transgresse ainsi le quatrième mur pour raccorder le statut d’acteur au verbe qui le construit, à savoir « agir » : il revient plusieurs fois sur l’opposition entre l’activité et la passivité, entre l’engagement et la lâcheté, et son récit ne porte rien d’autre que le réveil d’un homme sinon endormi dans un quotidien mécanique. Aussi la tromperie initiale constitue-t-elle l’élément déclencheur d’une puissante et fondamentale secousse : d’abord paralysé dans un caveau, il finira par en lever le couvercle en hurlant et croquer la vie à pleines dents, métaphore du vampire oblige !
    Le principe d’inversion, à entendre dans la polysémie d’une réflexion à la fois visuelle (reflet) et intellectuelle (hommage/parodie), s’observe également dans le corps du septième art, notamment celui d’Alfred Hitchcock : Brian de Palma circule parmi différentes œuvres du cinéaste, en particulier Rear Window (1955) et Vertigo (1958), pour mieux les pasticher avec humour. Il se démarque ainsi de son modèle, et signe avec Body Double un nouveau coup de maître d’une liberté narrative et visuelle mémorable.
    7eme critique
    7eme critique

    534 abonnés 2 778 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 mars 2017
    Décidément, le voyeurisme est un sujet qui tient à cœur au cinéaste !
    En effet, Brian de Palma avait déjà approcher ce thème dans son "Hi, Mom !" de 1969, mais à l'inverse de celui-ci, "Body double", lui, dispose d'un scénario bien plus poussé et bien plus passionnant. Ce long-métrage, aux multiples références, et tout particulièrement aux films d'Hitchcock comme "Fenêtre sur cour" et "Sueurs froides", deviendra très rapidement intrigant face à ce thriller façon piège sur fond de voyeurisme et de claustrophobie où les métaphores se feront nombreuses. "Body double" bernera son spectateur tout du long et créera la surprise dans ses dernières minutes, en transformant ce thriller sombre en délire d'acteur inattendu, lui donnant une dimension bien plus psychologique qu'on était loin d'imaginer.
    dougray
    dougray

    239 abonnés 1 904 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 12 décembre 2011
    Un des films ayant fait la renommée de Brian de Palma (réalisateur également de "Scarface", "Les Incorruptibles" et autres "Mission Impossible"...) pour sa prétendue filiation avec les chefs d'oeuvres d'Alfred Hitchkock auquel il emprunte pas mal de thèmes (la claustrophobie du héros, l'épiage de voisin, l'ami qui vous veut du bien pour mieux vous tromper...). Et au final, quelle déception ! On se retrouve devant une série B (voire Z !) longue et voyeuriste, flirtant souvent avec les limites du ridicule (la filature de la femme qui jette ses sous-vêtements dans la poubelle est un moment d'anthologie à ce titre). Et que dire des scènes soi-disant hot qui ont particulièrement vieillies aujourd'hui... Quant au casting, elle ne marquera pas les esprits avec le dépassé Craig Wasson en héros manipulé, Mélanie Griffiths en fantasme (aujourd'hui émoussé !) et l'amusant Greg Henry en méchant. Le seul intérêt du film réside dans le mode opératoire du tueur qui assassine ses victimes à coups de perceuse, offrant ainsi une scène de meurtre assez originale et douloureuse. C'est la seule séquence marquante d'un film qui reste beaucoup trop surestimé aujourd'hui encore !
    maxime ...
    maxime ...

    243 abonnés 2 069 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 octobre 2017
    Body Double démarre comme un pure thriller et se termine par une pirouette que je n'avais pas vu venir et tant mieux car jusque-là l'intrigue policière aux rabais peinait à me séduire. D’où le coup de maître du final qui bouscule et questionne ma relation à ce film, à refaire dans quelques temps pour revivre ce long métrage sous sa forme réellement pensée et apprécié le subterfuge mis en place par Brian De Palma !
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