Control raconte l'ascension de Ian Curtis, chanteur mythique de Joy Division, qui s'est suicidé à 23 ans.
Que vous connaissiez, ou aimiez, la musique de Joy Division a peu d'importance. L'intérêt du film est ailleurs, dans le magnifique portrait d'un jeune Rimbaud épileptique, issu du fond de l'Angleterre.
Control fait partie de ces films qui possèdent une sorte de grâce intrinsèque. Tout ce qu'il tente, tout ce qu'il propose, semble parfait et adéquat, parfaitement dans le ton.
Les moments de création, le mariage et la petite fille arrivés trop tôt, puis un véritable amour, rayonnant, lumineux. L'angoisse de la maladie, augmentée de celle de l'inspiration, puis de celle de la culpabilité du à ses incartades conjugales, tout cela est superbement montré. Le film est tourné dans un noir et blanc, riche, profond, chaud, l'exact opposé de celui du Ruban Blanc.
Après les brouillons de films vus récemment (Mammuth, Copie Conforme), quelle émotion profonde de voir une belle histoire racontée avec talent, un art de la mise en scène associé à une direction d'acteur époustouflante ! (J'ai commencé par dire que ce n'était pas le plus important, mais la composition de l'acteur Sam Riley est incroyable, notamment dans les quelques scènes de concerts).
Bonus, pour ceux qui ont connu cette époque, on croise les ombres de Bowie, de Lou Reed, de Cabaret Voltaire, des Sex Pistols, des Buzzcocks, des Clash...
Une telle maestria dans la mise en scène laisse augurer d'une grande carrière pour Anton Corbijn, dont j'attends désormais le prochain film, The American (un thriller avec Georges Clooney) avec impatience. D'autres critiques sur Christoblog : http://chris666.blogs.allocine.fr/