L'histoire d'un gars trahi, par ses sentiments, par sa santé, par la vie, qu'il avait choisie, et qui se dérobe sous ses pieds.
J'ai une position très claire sur le suicide, je m'en fous totalement, mais je trouve que la nature est tellement belle, qu'il faudrait être fou pour ne pas passer une vie entière à la contempler. Mais je manque sans doute cruellement d'ambition ! Ce film est le premier (et il est dangereux pour cela, surtout pour les jeunes) a donner une raison valable pour un suicide. C'est cette trahison du « contrôle » de soi, juste au moment où les galères sont derrière soi, qui précipite le dépit d'un homme pas si idiot, malgré des dehors provocateurs et immoraux.
C'est déjà une très grande qualité que l'on ne peut enlever à ce film, d'avoir choisi une destinée aussi forte.
Ensuite, pour tous les fans de Cold-Wave, la bande son est parfaite. Elle met d'ailleurs les fans de New-Wave (dont je fais partie) mal à l'aise puisqu'on ne sait pas en définitive qui est à l'origine de ce son si merveilleux. Mais bon, il n'y a qu'à comparer les dates de sorties des albums de The Cure, Talk Talk, New Order, Siouxie, etc pour se faire une idée juste, ce n'est pas à ce film de le faire.
C'est un film superbe aussi, la photo noire et blanche, parfois au scalpel, souvent avec des effets de blancheur de peau magnifiques, des contre jours somptueux, et rarement une exposition aussi maîtrisée pour un film pseudo documentaire, presque jamais surexposée. Le jeu des acteurs sonne plus que vrai. Et bien évidemment on en vient à la performance du protagoniste principal, hallucinante, surtout sur scène.
Que reste-t'il ? L'un des meilleurs biopic, bien loin des Hollywooderies genre « Ray » (malgré ses propres qualités) très proche d'un scénario que l'on aurait voulu de fiction. Pour découvrir en 2007 le dernier album de Joy Division.