Au premier visionnage, ce "Paris, je t'aime" (2006) m'avait laissé une impression ennuyeuse et hétéroclite.
Heureusement, j'ai fait l'effort de le revoir, en particulier les courts métrages qui m'avaient plu et ceux qui m'avaient laissé perplexe, et mon estime pour ce film collectif est nettement remontée...
Toutefois, je maintiens, comme beaucoup de spectateurs, le caractère inégal des segments (phénomène quasiment inévitable) mais aussi l'utilisation inégale des décors naturels de notre belle capitale : autant certains réalisateurs exploitent bien cet écrin à ciel ouvert (Craven, Tykwer, Payne, Natali...), d'autres dans le même temps signent un métrage qui pourrait presque se dérouler dans une autre ville (Van Sant, La Gravenese, Coixet, Cuaron)! Après, ma remarque est sans doute celle d'un provincial qui aurait souhaité retrouver tous les symboles touristiques de la capitale, ce qui aurait immanquablement déplu aux vrais parisiens...
Sinon, les brèves scènes intermédiaires et finales sont élégantes, et contribuent à donner un peu d'unité à un film qui en manque fortement. Quelques rares segments sortent du lot à mes yeux (à commencer par la love story de Natalie Portman et un aveugle, filmée par Tom Tykwer ; ou l'attirance trouble de Maggie Gyllenhaal, par Olivier Assayas) tandis que certains autres manquent vraiment d'intérêt (celui de Christopher Doyle dans le quartier chinois ou celui de Bruno Podalydès à Montmartre, pour ma part), mais la grande majorité propose un regard court (5 min par sketch c'est peu!) mais éclairant sur les relations humaines ou amoureuses, dans une perspective parisienne autant que possible.
Après chacun appréciera plutôt tel ou tel court-métrage, en fonction de ses goûts et de ses humeurs.
"Paris, je t'aime" est donc une oeuvre collective très imparfaite, qui a le grand mérite d'incarner ce format trop rare au cinéma.