Le titre dit "Paris, je t'aime" : en réalité, le film ce serait plutôt "J'aime dans Paris", la capitale étant plutôt un prétexte, un fil conducteur propice à l'accumulation de sketchs dans l'ensemble réussis, mais, comme dans tout film de ce genre, inégaux. Mention spéciale à celui de Gurinder Chadha (magnifique et très touchant), des Frères Coen (décalé et original), de Suwa (intense et poignant, avec un trio Juliette Binoche-Hippolyte Girardot-Willem Dafoe remarquable), de Chomet (une histoire de mime poétique et complètement barge) et de Tykwer (fulgurant, romantique et remarquablement construit ; émouvante histoire d'un aveugle qui tombe amoureux de Natalie Portman : pas si aveugle que ça finalement). On transite par le bon (Van Sant, Salles & Thomas, Coixet, Schmitz, le Wes Craven étonamment réussi et enfin le Alexander Payne), le correct (Podalydès, Cuaron, LaGravenese, Auburtin & Depardieu) et le clairement raté (Assayas : faiblard et inintéressant ; Natali : absolument rien à voir avec Paris et incompréhensiblement science-fictionnesque ; et enfin le Christopher Doyle, esthétiquement brillant, avec un Barbet Schroeder fidèle à son talent, mais terriblement ressemblant à une masturbation intellectuelle sans queue ni tête, dommage car il y avait de bonnes idées). On aboutit finalement à un long-métrage dans l'ensemble plaisant, qui évite l'écueil facile de l'éloge à outrance de la ville. Plus film choral que véritable guide touristique de Paris, le film peut se targuer d'avoir réuni quelques réalisateurs de grand talent et un casting 4 étoiles. J'attends désormais avec impatience la déclinaison new-yorkaise, à laquelle ne participera pas le regretté Anthony Minghella.