Nimitz, retour vers l’enfer est un très bon film, divertissant avec peu de choses finalement, même si le scénario possède des limites.
En effet, Nimitz souffre tout de même de son absence d’explication claire, et d’un certain enlisement dans sa partie centrale. Ok, on ne s’ennuie pas, car c’est bien mené par le réalisateur, mais il y a peu de rebondissements malgré tout, et lorsque rebondissements il y a, ils ne sont pas spécialement mémorables (une explosion étrange par exemple !). Reste cependant un concept ludique qui accroche, une excellente fin, et une étrange poésie onirique pour voir qu’on est dans un film de guerre. Je ne sais pas si c’était voulu par le réalisateur, mais il y a un peu de cette ambiance « rêve », et le rythme de la partie centrale, un peu ouaté, n’est sans doute pas extérieur à ce ressenti.
Malgré ces petites critiques scénaristiques, Nimitz reste très maitrisé. Sur la forme c’est du haut niveau, avec des décors authentiques (le film a aussi été tourné sur le Nimitz, ça aide), une belle photographie, quelques effets spéciaux parcimonieusement utilisés et qui ne heurtent pas, et une mise en scène dynamique qui se veut sobre et directe, sans surenchère intempestive. C’est bien fichu, et surtout la bande son est excellente. C’est ce qui m’a le plus marqué dans ce métrage, la musique est remarquable et apporte beaucoup du sel du film.
Côté casting ça tient la route. Kirk Douglas est très bon, sobre comme de coutume, et il tient son rôle avec une efficacité évidente. Charismatique, idéal en leader responsable et tout autant sympathique, il est entouré de bons seconds rôles, spécialement James Farentino, mais aussi Martin Sheen, Katharine Ross. Si celle-ci assure un peu le quota féminin qui manque, néanmoins elle n’est pas juste là pour faire de la figuration, et c’est louable. Les seconds rôles sont costauds, avec des interprètes comme Charles Durning, et les plus attentifs pourront, avec étonnement, reconnaître Lloyd Kaufman, le fondateur de la future société Troma !
Nimitz, retour vers l’enfer est un divertissement luxueux qui conserve tout son charme. S’il stagne de trop dans sa partie centrale, un peu handicapé par son concept (« j’y vais, j’y vais pas »), on ne s’ennuie pas car c’est rondement mené, avec de bons interprètes et un budget qui a permis un travail formel ronflant. 4