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Benjamin A
707 abonnés
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4,5
Publiée le 26 octobre 2014
Souvent considéré comme l'une des plus importantes œuvres de science-fiction avec "2001 : l'odyssée de l'espace" de Kubrick (bien que les deux films soient différents), cette adaptation du livre de Stanislas Lem, "Solaris"par Andreï Tarkovski nous fait suivre un savant envoyé sur une énigmatique planète "Solaris" dont les expéditions passés ont mal tournées.
Divisé en deux parties et commençant sur terre, démarre plutôt lentement, mais c'est d'ailleurs ce rythme lent (sans longueur inutile) qui permet de créer une fascination qui s'intensifie plus le récit avance. Peu à peu Tarkovski instaure un climat mystérieux, de plus en plus obsédant et troublant, notamment et surtout dans la deuxième partie où il joue avec les images, les rêves et la frontière du vrai et du faux.
Il braque sa caméra sur le personnage de Kris Kelvin, à l'image du film très bien écrit, explorant ses doutes, sa mémoire ou encore son subconscient, montrant son évolution morale et psychologique. Il le rend attachant et à travers lui donne une dimension mélancolique avec un passé qui ne le quitte jamais, qui l'obsède et qui inconsciemment influe sur ses décisions et ses pensées. Il cherchera notamment à retrouver et réapprendre l'amour qui l'avait quitter et de la même manière, réapprendre la souffrance.
Si le film est aussi fascinant et de plus en plus captivant, c'est aussi grâce à la superbe mise en scène, les décors et reconstitution assez froid ou encore cette musique obsédante, d'ailleurs, la maitrise de tous ses élément de la part de Tarkovski permet de nous offrir de magnifiques scènes.
Donatas Banionis nous livre une intense composition, rajoutant une dimension émotionnelle à son personnage et le rendant attachant, notamment dans les scènes avec sa femme, interprété avec brio par Natalya Bondarchuk.
Tarkovski nous livre une superbe œuvre de science-fiction qui, tout en nous donnant à réfléchir à l'image de cette ultime séquence sur différent thèmes aussi varié que la psychologie humaine, l'amour, la nature ou encore l'humanité, s'avère aussi fascinante que captivante.
Ce film de l'époque Soviétique est aussi hallucinant que Stalker. Les Russes disposaient de moyens énormes pour tourner des scènes réalistes dans des décors pratiquement grandeur nature. Pour Stalker, tout une vallée avait été aménagée afin de ressembler à une zone ravagée et dépeuplée. Dans Solaris, la station spatiale est gigantesque et les vues sur la planète, produites par des effets argentiques combinant de multiples images d'océan aux couleurs virées par développement spécial avec des incrustations par cache manuel, photogramme par photogramme, dépassent tout ce que le cinéma occidental pouvait produire en 1972. La technique et la photographie sont très léchées, la bande son originale est envoutante. Maintenant la mise en scène est ... Et bien ... Comment dirai-je ... Elle est Russe. Elle ne s'adresse pas à des spectateurs speedés aux amphétamines neuro-synthétiques de l'économie de marché, qui ne sauraient plus lire "Les misérables" de Victor Hugo sans le balancer au bout de trois lignes, ou qui ne supportent plus un dialogue de plus de 20 secondes sans explosion. Les personnages sont complexes, l'intrigue est musclée (cérébralement parlant). Le livre d'origine n'a pas été écris par les nègres* d'Alain Minc (* "nègre" en littérature n'a pas de connotation raciste, il s'agit d'auteurs qui écrivent anonymement pour d'autres, plus connus.) Il faut donc regarder cette version de Solaris par Tarkovski en se régalant des images, des prises de vues, mais aussi de l'histoire. Celle-ci demande un léger effort pour être comprise. Au même titre que "2001 l'Odyssée de l'espace", que "Stalker", que "Blade Runner", que "Dune" et enfin "A.I.", "Solaris" est un vrai film de SF sans les références classiques. Ils sont uniques et par là même, ils sont dérangeants et loins des blockbusters CGI dans lesquels : "On pète la gueule des E.T. mon colonel, Ouaiiiii !!!"
Bof, je suis passé à côté de ce film. Le film est indécemment long et contemplatif. Et en plus, il ne m'a pas fallu beaucoup de temps avant de commencer à m'ennuyer. En revanche, il est vrai que les décors sont très beaux et vachement travaillé. De la même manière, (l'absence de) musique colle parfaitement à la vacuité de l'espace, ce silence est particulièrement marquant. Mais à part ça, je n'ai pas trouvé le film très intéressant. Le début est déjà très étrange. Cette conception du futur est très froide, en particulier dans l'interaction des personnages entre eux. Le personnage principal est mou et ennuyeux, il ne fait strictement rien du film. Le reste du film est à l'avenant : très bizarre. Difficile de tout saisir du film et de comprendre ce qu'il cherche à nous dire. Le rythme est lent. Il faut attendre le tiers du film (soit presque une heure) avant que l'on entre dans cette station. Je n'avais pas spécialement adulé la version de Soderbergh, mais forcé d'admettre qu'elle est plus captivante.
Si on aime les films lents et contemplatifs on y trouve forcément son compte. Je suis pourtant une des plus grandes amatrices de films et courts métrages d'auteurs, mais s'il y a bien une chose que je ne supporte pas dans un film, c'est justement ce que j'appelle le «remplissage gavant» : vous savez, ces scènes et dialogues interminables, qui n'en finissent pas, et qui n'apportent franchement rien de productif quant au bon déroulement d'une mise en scène et de son rythme. Solaris fait justement parti de ces films d'une lourdeur insoutenable. Alors, certes, les images sont méditatives, mais est-ce un argument suffisant ?
Un messie du cinéma. Tarkovski s'envole encore et encore et toujours plus haut puisque son troisième long-métrage est de la science fiction. Solaris, adaptation du bouquin de Stanislas Lem. Solaris c'est la réponse qui s'adresse à un autre chef-d'oeuvre, 2001 de Kubrick. Tarko à en somme voulu communiquer avec lui, et lui répond avec ce message. Solaris, le 2001 russe. Ici, l'amour, les sensations et sentiments prime plus que tout. La condition de l'homme, ses doutes, ses peurs, sa souffrance, l'existence de l'espèce humaine est-elle contrôler par une force ? Solaris est une planète contenant un lac qui change de couleur et se fond dans les âmes. Les souvenirs qui nous hantent, la perte d'une femme etc... Acteurs formidables, la nature, le confinement, les sons, c'est long, c'est lent, mais l'atmosphère nous happe. Laissez-vous plongez dans le profond, complexe et simple à la fois, Solaris inonde de passage envoutant comme celui ou Tarko ose en filmant une immersion-autoroute sous une durée assez longue, puis la scène en apesanteur. Que dire également du passage ou le corps de la femme est en phase de résurrection, d'un réalisme inouï (je n'ai pas vu mieux dans le domaine, c'est pour dire). Solaris est une aura intemporelle, elle cessera pas de vous massez l'esprit, ce qui implique plusieurs visionnage du film. Palpable à son paroxysme comme son réalisateur, Tarkovski rentre définitivement dans mes best réalisateurs all-time.
Alors que Steven Soderbergh propose une lecture très mélodramatique de cette histoire d'un psychologue qui voir revenir sa femme Hari, pourtant décédée, au contact de la planète Solaris, Andreï Tarkovski n'esquive pas l'histoire d'amour mais finit par la dépasser dans un final sublime, porté par un discours métaphysique extrêmement complexe. On met d'abord un certain temps avant d'arriver sur la station orbitale, avec une longue introduction terrestre qui explique, sans trop entrer dans les détails, ce qui se passe sur Solaris, des informations déterminantes qui concordent avec une dernière scène renversante. Une fois le docteur Kris Kelvin arrivé à la station, il découvre non seulement que le physicien Gibarian s'est suicidé et que les deux autres scientifiques - Snaut et Sartorius - sont dans un état de grande tension mais qu'ils ne sont pas seuls à bord. Solaris matérialise les personnes disparues qui nous sont chers et les créatures de notre inconscient, et ce rapport que les scientifiques entretiennent avec leurs "visiteurs" nourrit deux grandes oppositions : d'une part, la recherche acharnée d'une vérité contre l'acceptation d'être dépassé par une force dominante; d'autre part, vouloir éradiquer ce que l'on prétend être une illusion parce qu'on en a honte ou, au contraire, considérer une apparente projection mentale comme humaine et donc réelle. Comme dans "Stalker", Tarkovski méprise les positions scientifiques qui tendent à rationaliser l'inexplicable et prend le parti du personnage le plus faible, le plus désorienté; Kelvin devient la voix du cinéaste dans la mesure où il est le seul à se confronter vraiment au phénomène Solaris, à ne pas voir le retour de sa femme comme une punition mais comme une possibilité de rédemption, comme un moyen de faire la paix avec ses démons intérieurs. Mais la résolution de ce conflit ne donne aucune réponse à la grande question posée par le film : qui sommes-nous ? Sommes-nous immortels ou bien juste une illusion ? La Terre n'est-elle qu'un îlot construit par Solaris ou bien l'est-elle seulement pour ceux qui sont absorbés par la mystérieuse planète ? Le réel et l'illusion, le dessus et le dessous, ces pôles ne sont plus distincts mais se sont mêlés sans même que nous nous en rendions compte : "Solaris" opère un glissement vertigineux car non-identifiable, nécessaire pour questionner dans cette réponse au "2001" de Kubrick la place de l'homme - et sa finitude - dans le cosmos.
Oeuvre pour cinéphile averti,le "Solaris"(1972)de Andreï Tarkovski,est un peu le pendant soviétique du "2001,l'odyssée de l'espace" de Kubrick.C'est un film de SF philosophique,qui mise tout sur son atmosphère envoûtante,poétique et métaphorique pour accéder à une réflexion sur la place de l'Homme,entre les méandres de son imagination et la pesante réalité.Dodnatan Daninonis qui incarne psychologue d'âge mûr,envoyé sur une station spatiale en orbite autour de la planète Solaris,parvient à transmettre toute la douleur de la perte,et la mélancolie d'un passé revécu.les plans sont très longs,harmonieux,cohérents,de telle sorte que l'ambiance,froide et silencieuse,est unique.Il y a de quoi être saisi par le mystère autour d'une planète recouverte d'un océan,qui semble être un immense cerveau vivant,et pourvoyeur d'hallucinations bien réelles.Très peu d'effets,et il n'y en a pas besoin.Tarkovski était un visionnaire,à la réflexion probablement trop mature.Il se faisait une haute idée pour moyen de transmission,de réflexion et non de divertissement.Ce qui est aussi remarquable que plombant,car le film ne concède rien à la facilité,est très long(160 minutes)et au contenu quasiment impossible à perçer.Une note très subjective.
Extrêmement ennuyeux; si vous aimez regarder le mouvement des algues dans la rivière pendant une minute, les acteurs à la Derrick, et surtout si vous aimez le cinéma prétentieux vous allez vous régaler. Il y avait pourtant une histoire qui en d'autres mains aurait pu facilement donner quelque chose d'intéressant. Sinon, vous pourrez toujours faire style ("je suis intelligent, donc j'aime Tarkovsky"), comme ma voisine dans la salle qui a regardé 20 fois sa montre pendant le film et qui a applaudit à la fin... Ah, l'hypocrisie cinéphilique... :-)
Le "2001" russe, tout simplement, aussi beau visuellement et aussi intéressant intellectuellement parlant que le chef d'oeuvre kubrickien. Je n'aime pas trop le cinéma russe (puriste, je regarde quasiment tout le temps les films dans leur langue originale - avec sous-titres français, bien sûr - et j'ai du mal avec le russe), excepté certains films de Tarkovsky tels que "Stalker", "Le sacrifice"...et, donc, "Solaris". Monumental, mais il faut tenir bon, c'est pas un film d'action du tout !!
Lors de sa sortie, «Solaris» apparut simultanément comme la réponse soviétique et comme la contre-proposition de Tarkovski à «2001» de Kubrick. On ne s'en étonnera cependant pas trop, la complicité du parti et du réalisateur n'était que factice. Et là où les camarades attendaient une surenchère dans la course au progrès technologique, l'ami Tarkovski répondit par un «non possum». Alors que «2001» apparaît comme une exaltation de la technologie, «Solaris» la stigmatise en la rendant responsable d'une scission entre l'homme et la nature (cfr scène des bandelettes métalliques sur la station), celle-ci étant tenue par Tarkovski comme le lieu même de l'immanence divine (immanence vécue dans la scène initiale, remémorée dans la scène finale). Rivalisant d'hermétisme avec son concurrent, le film du réalisateur russe offre par ailleurs à la méditation du spectateur un contenu plurithématique, certes mystérieux, mais fort riche, là où le film de Kubrick cultive complaisamment l'énigme creuse. Méditation sur la mémoire, sur la culpabilité, sur l'amour humain (le film comporte l'une des plus émouvantes histoires d'amour qui soient), sur le rapport à la Nature, sur la légitimité morale de la science et des techniques, le film de Tarkovski domine de très haut son concurrent américain, certes pas sur le plan spectaculaire des effets spéciaux qui sont ici purement et simplement méprisés, mais bien quant à sa profondeur réflexive. Le réalisateur russe a le génie de se servir de son malaise visible avec le genre de la science-fiction pour le convertir en un instrument d'exaltation de la Nature et pour inviter à une communion contemplative avec celle-ci. «Solaris» est le comble de la science-fiction et l'une des rares merveilles du genre!
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3,0
Publiée le 27 juillet 2013
C'est le cinèaste soviètique Andreï Tarkovski qui, avec "Solaris", donne au thème de la conquête spatiale et d'un autre univers un souffle nouveau! Mais, voulant faire de cette adaptation du romancier polonais Stanislas Lem, "l'anti 2001", Tarkovski s'attache moins à la technologie et à la dimension mètaphysique de l'aventure spatiale qu'aux problèmes moraux restant posès à l'individu confrontè à l'èvolution de la science! Couverte par un ènorme cerveau vivant qui envoie aux humains de l'expèdition des souvenirs matèrialisès, la planète "Solaris" rejette ces savants du futur dans les dèdales complexes du passè, de la mèmoire, du subconscient et de la mauvaise conscience: Proust et Freud sont aussi de ce voyage au centre de soi-même en même temps que de l'univers, où la psychologie et l'âme humaine gardent une place primordiale dans cette vision de l'avenir qui souligne la nècessitè de prendre en compte le passè. "Solaris" est un film qui a donnè un nouveau ton au genre, indiscutablement, accueilli avec une certaine rèserve en Union soviètique...
C'était l'oeuvre qu'Andrei Tarkovski pour laquelle avait le moins d'estime dans sa carrière et pourtant pour moi c'est son meilleur film. Celui qui va le plus droit au coeur. Considére comme le pendant russe, et donc du bloc communiste en pleine Guerre Froide, du "2001" de Stanley Kubrick, les deux oeuvres sont pourtant considérablement différentes l'une de l'autre en particulier sur le plan émotionnel. L'une affiche volontairement une distance froide alors que l'autre joue sur une belle et très émouvante profondeur humaniste. Pour ce qui est de la réalisation, on peut parler de quasi-perfection à tous les points de vue au niveau de la photographie, de la composition des images, des décors, de la musique (l'obsédant et sublime ""Ich ruf’ zu dir, Herr Jesu Christ" de Jean-Sébastien Bach" !!!), du son, des effets visuels et de la direction d'acteurs que ce soit à travers l'interprétation magistrale de Donatas Banionis ou celle déchirante, attachante et envoûtante de Natalia Bondartchouk dans le rôle de l'amour ignoré et à jamais perdu. Absolument profond, inspiré, poétique, pour moi le sommet de la carrière de Tarkovski, un des meilleurs films russes de tous les temps, une des meilleures oeuvres de SF et un film défitivement fondamental et incontournable. Eh oui, tout ça à la fois...
De la science-fiction qui s'épargne tout superflu visuel ! En effet, Tarkovski préfère se concentrer sur le fond, à savoir sur la psychologie de ses personnages et le mystère scénaristique qui englobe ce récit, que sur une forme aux décors dantesque et aux multiples effets-spéciaux souvent de rigueur dans ce registre. Le fond nous attire, la forme nous angoisse, la musique nous immerge, ce "Solaris" de Tarkovski ne serait pas loin d'être le concurrent idéal au "2001 l'odyssée de l'espace" de Kubrick (même si ce dernier reste inégalable, car bien plus profond dans sa philosophie et son interprétation, et clairement plus abouti dans la forme). "Solaris" est un film intelligent qui mériterait plusieurs visionnages, car très confus au premier abord. Du fait de sa complexité et de son extrême lenteur, "Solaris" ne sera pas le film à conseiller en premier lieu pour tous ceux qui souhaitent s'aventurer dans la filmographie de ce génie russe. Une adaptation qui ne fera pas l'unanimité, mais qui ne pourra certainement pas laisser le spectateur de marbre, pour peu que celui-ci se laisse embarquer par cette expérience.
La lenteur contemplative de l’œuvre ne nuit en rien à la clarté du récit. Bien au contraire, la mise en scène très symbolique de Tarkovski appuie efficacement la réflexion sur la notion d'humanité sans l’alourdir. Un film de science-fiction profond sans être abscons.
Souvent considéré comme une espèce de 2001, l’Odyssée de l’espace soviétique, Solaris d’Andreï Tarkovski est pourtant très différent du film de Stanley Kubrick en dehors de sa lenteur et du fait qu’il se veut un film intellectuel. En effet, alors que le cinéaste américain essaie d’être le plus réaliste possible d’un point de vue technologique, le réalisateur russe n’en a que faire de la science-fiction et ne se préoccupe en aucun cas de rendre son univers crédible (les décors sont complètement irréalistes pour se situer dans une station spatiale, aucun plan ne montre réellement le vaisseau ni la planète Solaris autrement qu’en plans tellement rapprochés qu’ils auraient pu être filmés n’importe où), chose peut-être due en partie à une réduction de budget de 50% peu avant le tournage. Tarkovski cherche avant tout à faire de son film une réflexion métaphysique en éliminant tout spectacle. Il en résulte un film ayant un petit côté envoutant mais étant tellement lent et bavard qu’il emmène facilement à penser à autre chose (au point de ne pas toujours comprendre le passage en noir et blanc de certaines séquences) et à créer l’ennui. À voir au moins une fois vu sa réputation auprès de l’intelligentsia cinéphile pour se faire un avis mais en sachant qu’il y a de fortes chances d’y trouver le sommeil.