Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
ChroniqueMécanique
313 abonnés
214 critiques
Suivre son activité
5,0
Publiée le 27 janvier 2010
Le dernier film en date de Sidney Lumet est une véritable réussite, que l'on peut allégrement rangé au rayon des meilleurs oeuvres de cette légende vivante du cinéma américain, au même titre que "Douze hommes en colère" et "Un après-midi de chien". La virtuosité du réalisateur se met ici au service d'un scénario élaboré, très intelligemment écrit et parfaitement servi par un montage minutieusement fragmenté qui donne beaucoup de poids au récit, délivrant au compte-goutte les éléments clés de l'intrigue jusqu'à ce que le vécu différent de chaque personnages sur cette seule et même histoire ne fasse plus qu'un. Le parti-pris "d'isoler" chacun des membres de cette famille en perdition pour y raconter leurs évènements, de "sauter" d'un instigateur à l'autre pour faire avancer l'action, rend la chose encore plus captivante, et donne beaucoup plus de profondeur aux mœurs sombres et torturées des héros du film, facilitant le fait qu'on s'attache à eux, grâce aussi aux interprétations sans faille livrées ici, Phillip Seymour Hoffman et Ethan Hawke en tête, sont parfaits. De plus, "7h58 ce samedi là" est plein de cynisme et ne comporte aucune morale, laissant aux spectateurs le soin de contempler les dégâts, faisant voler en éclats les traditions et valeurs familiales. Il joue sur un tableau noir et pessimiste, entre le drame puissamment fort et le thriller oppressant, mélant la complexité des situations aux émotions simples et primaires, prouvant que chacun de nos actes à de lourdes conséquences, ce qui lui donne souvent des allures de tragédies grecques. On est happés de la première à la dernière image par ce huis-clos familial d'une grande intensité et d'une rare noirceur, on en ressort sous le choc et sous le charme. Voilà le genre de film qui donne envie de vite retourner au cinéma.
un bon thriller psychologique un cambriolage banal d'une bijouterie va faire voler toute une famille en éclat et faire remonter tous les non-dits les rancoeurs et faire tomber toute une famille dans l'irréparable. un à un les personnages sont disséqués et l'on voit l'histoire se dérouler à travers chacun d'eux. Tous les acteurs sont bons film noir
En 2006 quand il entame le tournage de « 7h58 ce samedi-là » qui sera son ultime long métrage, Sidney Lumet âgé de 82 ans a derrière lui une prestigieuse carrière qui avec 42 films déjà réalisés depuis « Douze hommes en colère » sorti sur les écrans en 1957 en fait l’un des metteurs en scène les plus importants de son époque et notamment lors des années 1965 à 1982 durant lesquelles il n’a enchaîné que des chefs d’œuvre ou des films très importants. Mais après « Contre-enquête » (1990) aucun des six films qu’il a tournés n’a trouvé son public ni reçu un accueil dithyrambique de la critique. Lumet sait donc que « 7h58 ce samedi-là » est son ultime chance de quitter la scène sur un succès. Il va alors se saisir avec rage de cette histoire sordide et profondément triste qui replonge une fois de plus et de manière radicale Lumet après « Daniel », « A bout de course » ou « Family Business » dans les affres des relations parents-enfants. Le scénario écrit par le débutant Kelly Masterson est visiblement inspiré dans son architecture d’ Alejandro Gonzalès Innaritu et de son scénariste Guillermo Arriaga qui en seulement trois longs métrages ont popularisé un mode narratif aussi déroutant que virtuose et parfaitement cohérent qui observe les parcours apparemment sans rapport de plusieurs personnages pour les faire converger dans un final rendant toute sa cohérence à l’intrigue. Sidney Lumet relève le défi en retournant le procédéspoiler: livrant au spectateur le point de bascule indiqué dans le titre dès l’entame du film pour ensuite utiliser un décalage temporel alternatif savamment orchestré qui outre faire progresser l’intrigue et entretenir le suspense lève le voile sur la psychologie des personnages. Un travail d’orfèvre identique à celui du couple de bijoutiers installés dans une banlieue prospère de New York, interprété par Rosemary Harris et Albert Finney qui va découvrir tragiquement ce que sont devenus adultes leurs deux fils (Philip Seymour Hoffman et Ethan Hawke). Le réalisateur qui entame la dernière ligne droite de son parcours terrestre après avoir beaucoup observé à travers ses films la société américaine semble désormais sans illusion et un peu désabusé. « 7h58 ce samedi-là » montre combien l’individualisme forcené qui progresse à grande vitesse depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale et la montée inexorable du consumérisme a laminé les repères moraux, sociaux, culturels et même religieux qui même très imparfaits contribuaient à vertébrer les individus, leur permettant de vivre ensemble autour de certaines règles et principes communs. Le progrès technologique notamment en matière de communication a en très peu de temps bouleversé le rapport aux autres et au monde en général. La drogue sert désormais de substitut illusoire et morbide à cette perte de repères. C’est de tout cela dont nous parle Sidney Lumet dans son film dont le dernier plan ne laisse guère d’espoir, chose plutôt rare chez l’optimiste invétéré qu’il était. Entouré des acteurs chevronnés et talentueux que sont Philip Seymour Hoffman, Ethan Hawke, Marisa Tomei et Albert Finney, le réalisateur montre pour son dernier opus que sa direction d’acteurs est toujours aussi efficiente. Les admirateurs de Sidney Lumet seront sans aucun doute heureux que le grand réalisateur américain ait pu achever sa carrière sur un film digne de son talent.
Ce dernier film du grand Sidney Lumet est un brillant thriller aux allures de tragédie grecque. En observant avec fatalité un même événement d’un point de vue de plusieurs personnages, et grâce à un scénario diabolique très élaboré, le réalisateur anéantit les valeurs familiales comme ultime refuge des âmes désespérées. La structure intelligente en flashback accentue la noirceur intense de cette œuvre implacable et virtuose.
Sidney Lumet ("12 hommes en colère", "Serpico", "Un après-midi de chien"...) est un réalisateur caméléon, il le prouve une fois de plus avec ce film. "7H58, ce samedi-là" est un film où rien n'est gai, tout est noir et quasiment sans espoirs. Et pourtant, deux losers magnifiques (incarnés avec justesse par Ethan Hawke et Philip Seymour Hoffman) croient tout de même en une rédemption impossible. La tension monte crescendo, ce qui choque, et provoque un malaise chez le spectateur. C'est un film (très) très noir, un film sur la famille, la responsabilité, l'amour... Un film sur l'Homme ! La mise en scène de Lumet est impeccable et très nette, le scénario est rapide, la photo propre... Et la musique très jolie, tout pour nous faire passer un superbe moment de cinéma avec ce thriller tenace et spectaculaire ! Avec en plus d'excellents seconds rôles : Albert Fienney, Marisa Tomei, Michael Shannon, Rosemary Harris. Philip Seymour Hoffman est juste prodigieux, et Ethan Hawke est excellent. Un grand film.
Encore une fois Sidney Lumet, nous réalise là un très bon film. Il est bon dans son scénario mais aussi dans son montage et dans sa mise en scène. Le montage présente les points de vue des différents personnages (les deux frères, la mère et le père) au moment, avant et après le braquage le tout sous forme de flash back répétitifs. La mise en scène est très bonne avec un bon cadrage également. Concernant le scénario, il est extrêmement bien ficelé. Tous les personnages sont affectés dans leur vie personnelle. Toutes les erreurs mêmes minimes se répercutent à grande échelle. Le drame va faire apparaitre des facettes des personnages inattendues. Et pour finir Philip Seymour Hoffman y est brillant. On regrette néanmoins un rythme pas toujours égal, cependant « 7h58 ce samedi là » est un excellent thriller dramatique.
Un très bon thriller noir réalisé de main de maitre par Sidney Lumet. Sa mise en scène et son montage se révèlent très efficace, nous offrant un suspense haletant et bien mené. Le scénario diabolique de Kelly Masterson nous conte une histoire de famille dramatique nous délivrant surprises, action et émotion. Les cerises sur le gâteau sont offertes avec les excellentes prestations d'acteurs de la part d'Ethan Hawke dans le rôle du frère cadet et de Philip Seymour Hoffman le grand frère.
...Before the Devil Knows You're Dead (titre original) est un film sombre, âpre, dur, sans concession, sans espoir. Une oeuvre prenante, puissante et désespérée. Une des plus belles descentes aux enfers et drame familial jamais filmés. Le cinéma américain dans ce qu'il y a de mieux. Un des rares chefs d'oeuvres de l'année. A voir de toute urgence...la suite sur mon blog...
S. Lumet, réalisateur du brillant "12 hommes en colère" déçoit avec ce thriller à la structure non-linéaire. Ce procédé de mise en scène ne fonctionne d'ailleurs pas très bien, à cause d'un scénario pas si complexe que cela et des rebondissements attendus. Le film a aussi beaucoup de mal à s'emballer. Il faut notamment subir une première heure peu dynamique avant que les choses deviennent plus intéressantes. Mais le plus grand regret réside dans la performance des acteurs principaux. En effet, P.S. Hoffman et E. Hawke en font des tonnes et ne permettent pas que l'on s'intéresse à eux. "7 h 58 ce samedi-là" est donc relativement inintéressant.
Ou comment détruire une famille américaine apparemment bien sous tous rapports en quelques instants: c'est un peu le sujet de ce film où Lumet démontre un savoir-faire intact pour diriger de brillants acteurs campant leur rôle à la perfection. Sur un plan formel, la structure du film a de quoi désorienter, et il convient de rester attentif et de ne rien rater, sous peine de se perdre en chemin. Le casting est impeccable, Philip Seymour Hoffmann en tête. Un bémol pour quelques petites longueurs et une partition musicale oubliable.
Un thriller familial haletant et cynique dans lequel Lumet procède par d’incessants changements de points de vue, grâce à un montage brillant, soutenu par une excellent casting.
Fidèle à lui-même - c'est-à-dire efficace et grand directeur d'acteurs - Sidney Lumet signe comme ultime film un magnifique polar dont la brillante chronologie ne nous aide pas à croire que l'auteur est octogénaire !
Un grand film, Lumet est un artiste et il le montre. Ses deux acteurs principaux sont pas mal du tout. Ils campent à merveille leur rôles de frères, les seconds rôles ne sont pas en reste. L'histoire est très intéressante, sort des sentiers battu. Mais le meilleur reste pour moi la réalisation et le montage qui tiens en haleine jusqu'à la fin.