New York reprend vie. Ou essaye tout du moins. Symbole de cette volonté, les nombreux tournages de fictions prévus dans la ville vont pouvoir reprendre. Mais dans le même temps, de nombreux événements sont encore décalés ou annulés à travers tout le pays, signe que les Etats-Unis mettront du temps à panser leurs blessures.
Si souvent représentée sur pellicule, New York accueillera dans les prochains jours de nouveaux tournages, les premiers à avoir lieu dans la ville depuis les attaques sur les tours jumelles du World Trade Center le 11 septembre dernier. Une autorisation de tournage avait été délivrée dès le 18 septembre, mais elle ne concernait que les quartiers de New York localisées en dehors de Manhattan, centre d'intérêt de la plupart des fictions américaines tournées dans la ville.
C'est l'équipe de la série Third Watch, diffusée sur la chaîne de télévision NBC, qui sera la première à poser ses caméras dès jeudi, en se rendant dans le quartier de Harlem et dans différents magasins de Manhattan pour ses prises de vue. Les tournages de longs métrages devrait débuter la semaine prochaine. Sont notamment prévus : Changing lanes avec Ben Affleck et Sweet home Alabama avec Reese Witherspoon. Suivront à partir de la mi-octobre, Spiderman de Sam Raimi, Stuart little 2 de Rob Minkoff et Men In Black 2 de Barry Sonnenfeld, ces trois films étant dans l'obligation de modifier et retourner certaines scènes après les tragiques événements survenus dans la Grosse Pomme.
Evènements annulés et nouvelles mesures
Si New York tente peu à peu de retrouver son vrai visage, l'ensemble des Etats-Unis, et donc de l'industrie du divertissement, reste encore sous le choc des attaques terroristes. En témoignent les nombreuses annulations et autres reports d'événements prévus de longue date. Ainsi les studios Disney ont-ils annulé une fête censée marquer la sortie du DVD de Blanche-neige et les sept nains. La date de l'avant-première de la comédie Corky Romano, produite par Disney, n'a pas encore été fixée, alors que le film doit sortir le 12 octobre aux Etats-Unis. Même problème pour l'avant-première du drame Hearts in Atlantis. Celle de la comédie Zoolander, de et avec Ben Stiller, aura bien lieu lundi prochain, mais sans caméras ni journalistes. Quant aux rencontres avec la presse organisées pour la promotion des films The Barber : l'homme qui n'était pas là, Don't say a word, Zoolander, K-Pax, Monsters, Inc. et Joy ride, elles ont été déplacées de New York à Los Angeles.
Autre mesure, celle adoptée par la société de production Miramax, qui a décidé de modifier l'un de ses logos, sur lequel un faisceau de lumière apparaît au dessus des immeubles de Manhattan (et donc des tours du World Trade Center). De son coté, la chaîne de location de vidéos Blockbuster met en place un système d'identification des films mettant en scène des terroristes. Un autocollant placé sur la jaquette avertira le client du contenu de la cassette. Ce système s'appliquera sur tous les nouveaux films, à commencer par Opération Espadon, attendu le 30 octobre à la location aux Etats-Unis. Les longs métrages déjà présents sur les étagères des magasins Blockbuster, comme Piège de cristal ou encore Couvre-feu, ne seront pas concernés par cette nouvelle classification, les spectateurs sachant dans ces cas là à quoi s'attendre, selon un responsable de la chaîne.
De nouveaux films décalés ou remontés
Enfin, la liste des films modifiés ou retardés en raison des attaques terroristes s'est encore allongée. Ocean's eleven devrait se voir amputé d'une scène dans laquelle George Clooney et sa bande attaquent un casino aux faux airs de New York. La comédie Till death do us part (littéralement Jusqu'à ce que la mort nous sépare) avec Michael Douglas, dont le tournage devait débuter en novembre, a été repoussée à une date ultérieure et non précisée, en raison de son titre et d'éléments rappelant les attaques terroristes. Le tournage de l'adaptation américaine du film d'horreur japonais Ring a, quant à lui, changé d'emplacement. Les prise de vue du remake dirigé par Gore Verbinski devaient avoir lieu à Boston. Or, deux des appareils qui se sont écrasés le 11 septembre avaient décollé de l'aéroport de Boston, aujourd'hui très critiqué pour ses conditions de sécurité insuffisantes.
T.C.
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