Choqué mais pas surpris par les attentats du 11 septembre. C'est ce qu'a déclaré Woody Allen ce lundi lors d'une conférence de presse qu'il a donné à Paris. "Des milliers de gens, de toutes nationalités, Chinois, Anglais, Italiens, Pakistanais, Sud-Américains, et de toutes confessions, catholiques, juifs, musulmans, ont été tués au hasard, sans raison aucune", a dit le cinéaste. C'est plutôt "ironique que des terroristes qui méprisent la culture américaine, telle que la représentent certains films américains, essaient d'imiter les méchants sortis de quelque mauvais James Bond".
Woody Allen s'est malgré tout déclaré "optimiste, pour le moment". "Le président Bush, que j'ai beaucoup critiqué, a compris la complexité du problème", a-t-il dit. Il a exprimé l'espoir que "l'option militaire" serait le dernier recours. "La clé est de trouver la racine du problème. Qu'est-ce qui peut conduire des gens à cette extrémité? Le monde devra changer et envisager une répartition plus équitable de la richesse. Mais les responsables doivent être traduits devant la justice".
Woody Allen confiant dans l'avenir
Le cinéaste a souligné que la vie continuait son cours: "Il ne faut pas se recroqueviller. La vie continue comme après toute tragédie. C'est pour cela que je suis ici. New-York est une ville forte, qui a déjà surmonté beaucoup de problèmes".
Interrogé par une radio juive sur la situation au Proche-Orient, il avait déclaré : "Les deux côtés ont fait beaucoup d'erreurs. Je suis triste pour tous les deux car ils ont beaucoup souffert au cours de la dernière décennie. J'espère qu'un arrangement pourra être trouvé entre Israéliens et Palestiniens car je suis convaincu que la majorité d'entre eux veulent vivre ensemble".
Concernant l'évolution de l'industrie cinématographique aux Etats-Unis, le point positif pour le cinéaste est que les spectateurs seront débarrassés "de ces films débiles et violents, bourrés d'effets spéciaux". Il a cependant estimé qu'il était tout à fait possible de "créer des films et des oeuvres d'art" inspirés de ce type de sujet. "Tout dépend de celui qui crée".
Le réalisateur s'est exprimé lors de la conférence de presse tantôt en anglais, tantôt en français. Il venait présenter Le Sortilège du scorpion de jade, sa dernière comédie qui sortira le 5 décembre sur les écrans français. Le film avait été projeté aux Festivals de Venise et de Deauville mais le réalisateur ne s'y était pas rendu.
M-C.H. avec AFP