De quoi ça parle ?
Carmen "Carmy" Berzatto, un jeune chef du monde de la gastronomie, est de retour à Chicago pour reprendre la direction du l'établissement familial, à la suite du suicide de son frère. Loin de son univers, Carmy doit faire face aux écrasantes responsabilités d’une petite entreprise, à un personnel récalcitrant et à des relations familiales tendues, tout en subissant les conséquences de la tragédie.
The Bear, une série créée par Christopher Storer avec Jeremy Allen White, Ebon Moss-Bachrach, Ayo Edebiri, Lionel Boyce. Épisodes vus : 3 sur 8
C'est avec qui ?
Dans le rôle de Carmen "Carmy" Berzatto – dont l'abréviation donne "Ber" d'où le titre The Bear – les sériephiles retrouvent l'attachant Lip de Shameless joué par Jeremy Allen White. Regard bleu et paupières tombantes, il épate dans ce rôle d'un jeune chef promis à la gloire mais qui revient à la maison pour faire tourner la sandwicherie familiale que lui a léguée son frère.
On y retrouve aussi Ebon Moss-Bachrach (vu dans Girls et The Punisher). Il y joue Richie le manager du restaurant The Original Beef of Chicagoland et le meilleur ami de Michael, le frère décédé de Carmy.
The Bear, c'est aussi l'occasion de découvrir d'autres talents dont Ayo Edebiri qui joue Sydney Adamu, une jeune cheffe talentueuse mais inexpérimentée qui rejoint le Beef en tant que nouveau sous-chef sous la direction de Carmy.
Ça vaut le coup d'œil ?
Série détonante et gourmande, The Bear fait partie de ces pépites qui vous surprennent en multipliant les saveurs mais en trouvant toujours le juste équilibre. Annoncée comme une comédie dramatique, elle est drôle à bien des endroits avec des répliques qui fusent comme des punchlines. Mais le drame n'est jamais bien loin, au-delà du postulat de départ avec le décès du frère de Carmy.
Entre "Top Chef" pour les sandwichs – qui ont l'air d'être bons à se damner – et "Cauchemar en cuisine" pour l'ambiance qui règne dans cette brigade qui fait office de famille dysfonctionnelle, The Bear est une série nerveuse qui bat le rythme sur le tempo des couteaux qui taillent tomates et oignons. Elle se pose aussi parfois pour mieux laisser mijoter les émotions de ses personnages qui bouillent intérieurement. Et souvent, ils les laissent sortir de la cocotte-minute dans des grands éclats de voix.
Il faut apprendre à apprivoiser aussi cet ours de Carmy qui n'a même pas le temps de faire le deuil de son frère, qui a des rêves épuisants et des crises de somnambulisme où il se réveille avec quatre poêles en feu. Le jeune homme était à la tête d'une brigade d'élite dans l'un des restaurants les plus chics de New-York.
Aujourd'hui, il doit composer avec une équipe qui ne veut pas quitter ses habitudes, sa mauvaise organisation. Il faut composer avec les ego aussi. La cuisine de The Original Beef, c'est un peu un concours de grandes gueules. La caméra navigue entre les personnages pour brosser le portrait d'âmes en crise : deuil, pertes de repères, crise d'identité masculine, concurrence... Tout passe sous la plume aiguisée de Christopher Storer, le créateur de la série.
Dans cet univers chaotique, seule Sydney se distingue comme la plus posée et ordonnée. Malgré son jeune âge et son inexpérience, sa passion pour le métier et son ambition sincère lui permettent de garder les pieds sur terre. Mais tout est incertain dans cette série qui se présente comme un vrai chamboule-tout. Tout est susceptible de voler en éclats. Les émotions sont toujours à fleur de peau. Le spectateur est alors suspendu à ce ballet fascinant dont l'équilibre délicat menace de vaciller à chaque instant.